lundi 23 janvier 2017

Toute la gauche doit battre Manuel Valls, par Philippe Marlière

La victoire de Benoît Hamon met la gauche de transformation sociale devant ses responsabilités : veut-elle continuer dans la surrenchère sectaire qui la cloisonne dans le créneau des 10 à 15% des voix, ou bâtir un axe majoritaire comme l’a fait Syriza ou comme le tentent avec un certain succès Bloco de Esquerda au Portugal ou Podemos en Espagne ? 

Toutes les composantes de la gauche doivent se réjouir que Benoît Hamon soit arrivé en tête de cette élection primaire. Les électeurs de gauche ont tout d'abord sanctionné la politique du gouvernement. 

Voter était un choix nécessaire étant donné l’état de délabrement généralisé de la gauche française. Ce n’est pas du tout un vote qui “absout” le PS de sa politique droitière et inacceptable. C’est une "démarche tactique" qui préserve l’avenir et qui permet de préparer la nécessaire refondation d’une gauche vraiment de gauche après l’élection présidentielle. 


Cette refondation devra se faire avec des idées, des méthodes et un personnel politique nouveaux. Les forces de la gauche “radicale” qui pèsent 15% des voix au mieux n’y arriveront pas seules. 

Une victoire de Hamon, quelles que soient les erreurs - certaines importantes - qu’il ait pu commettre au gouvernement, et en doutant de la sincérité de certains de ses engagements, offre une triple garantie essentielle : 

1) Sa victoire peut éviter une dérive à droite suicidaire du PS (qui est toujours en vie), à l’italienne, qui emmènerait avec lui un électorat de gauche modéré (la majorité de l’électorat de gauche). Battre le néolibéral et républicaniste autoritaire Valls, c’est éviter l’éclatement historique des différents électorats de gauche. 

2) Sa victoire met notre gauche de transformation sociale devant ses responsabilités : voulons-nous continuer dans la surenchère sectaire qui nous cloisonne dans le créneau des 10 à 15% des voix, ou bâtir un axe majoritaire comme l’a fait Syriza ou comme le tentent avec un certain succès Bloco de Esquerda au Portugal ou Podemos en Espagne ? On ne transforme la société qu’en prenant le pouvoir, pas en faisant des discours critiques. 

3) La victoire d’Hamon est celle d’une gauche sociale-démocrate pluraliste, multiculturelle et ouverte vers le monde. Dans le contexte chavin et raciste actuel, je suis heureux que ces idées aient été mises à la première place par les électeurs de gauche.

https://blogs.mediapart.fr/philippe-marliere/blog/220117/toute-la-gauche-doit-battre-manuel-valls

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