lundi 24 février 2020

Vers l’indépendance de la Kanaky, acte 2, par Jean-Pierre Martin

Etat des lieux politique après le premier référendum de novembre 2018 

Le résultat a relancé la perspective d’un vote favorable à l’indépendance au 2ème référendum du 6 septembre 2020. Le chiffre de 43,3% du oui à l’indépendance de 2018 montre que non seulement la mobilisation des jeunes kanak a participé de cette avancée, mais aussi de nombre d’océaniens et d’une minorité de natifs caldoches qui ont voté oui car « se vivent plus calédoniens que français ». Ils représentent les 10% de plus que les annonces de sondages précédant l’élection. La reproduction de ce résultat aux élections provinciales de mai 2019 avec 43,6% a confirmé ce mouvement en faveur de l’indépendance. 

Ce paradoxe de la défaite du non comme victoire et du oui comme défaite a un double effet politique : 

1-La remobilisation des partis « loyalistes », anti-indépendantistes, tente de dépasser ses divisions en se rassemblant aux provinciales de 2019 dans un Front qui va jusqu’au Rassemblement National (1)  : L’Avenir en confiance. Ce front, en rupture avec Calédonie Ensemble qui prônait une nouvelle citoyenneté commune avec la France et a été battu à ces élections, a été rejoint par deux nouveaux partis : Génération-NC, à tonalité écologiste « loyaliste », Eveil Océanien, représentant d’une petite bourgeoisie commerçante et d’artisans issue de Wallis-Futuna et de Tahiti.