La Mission de médiation sur l’ « Aéroport du Grand Ouest » a rendu un rapport plein de surprises pour les partisans, principalement institutionnels, du déménagement de l’aéroport de Nantes Atlantique vers Notre Dame des Landes (NDDL). Ses conclusions implicites montrent que ce transfert ne serait pas raisonnable. Il confirme largement les évaluations et analyses des opposant-e-s :
• L’aménagement complet de Nantes Atlantique pour accueillir 9 millions de passagers en 2040, y compris avec une piste refaite, est non seulement possible mais il serait à peu près deux fois moins cher que la construction d’un nouvel aéroport.
• La faune et la flore du lac de Grandlieu ne seraient pas impactées par le maintien de l’actuel aéroport de Nantes Atlantique et son aménagement.
• L’impact sonore ne serait pas plus important avec neuf millions de passagers qu’avec les actuels cinq millions et les aménagements urbains prévus en Sud Loire et sur l’Ile de Nantes ne seraient pas contraints par le maintien de Nantes Atlantique.
• L’aménagement du Sud Loire serait impacté de façon positive par le maintien de Nantes Atlantique notamment en ce qui concerne le développement des sites industriels avec les pôles de construction aéronautiques. L’emploi serait non seulement préservé mais le déséquilibre Nord Sud ne serait pas aggravé contrairement à un éventuel déménagement de l’aéroport.
• Les espaces agricoles de Notre Dame des Landes seraient évidemment épargnés en cas d’abandon du projet : ils sont, rappelons-le, un facteur écologique majeur puisque la compensation exigée en cas de destruction des zones humides s’avère en réalité quasi impossible à assurer.
Le dossier de Notre Dame des Landes, sur lequel les seuls habitant-e-s de la Loire-Atlantique ont été consultés, avait été en grande partie construit sur les évaluations commandées par l’Etat à ses services. Le rapport de la commission de médiation confirme que ce dossier était largement faussé, car fondé sur des omissions et des mensonges. Il apporte la preuve, s'il en fallait une, que la consultation sur l'aéroport du Grand Ouest était basée sur de faux éléments de réflexion.
Ce rapport, ne le cachons pas, est aussi une bonne surprise pour les opposant-e-s que nous sommes tant le passé nous avait habitué.e.s à des positions de l’Etat et de ses services conformes aux directives initiales qui, dans les années 1960, avaient fondé ce projet écologiquement, économiquement et démocratiquement aberrant.
Seules l’opposition, la mobilisation et l’expertise citoyennes, en premier lieu celles des paysans installés sur la Zone d’Aménagement Différé (ZAD) mais aussi celles des habitant.e.s de la ZAD et de dizaines de milliers de citoyen-ne-s ont permis qu’à ce jour le bocage et les zones humides de Notre-Dame-des-Landes soient toujours préservés. Il n’est d’ailleurs pas question pour les opposant-e-s de laisser faire une évacuation de la ZAD annoncée par le ministre de l’intérieur.
Cette vigilance et cette mobilisation citoyennes sont et restent aujourd’hui l’atout majeur pour imposer l’abandon définitif du projet. Car si son éclairage est plutôt positif, le rapport de la commission de médiation ne détermine pas ce que sera la décision politique de ses commanditaires, le Président de la République et son gouvernement.
Ensemble ! 44, mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire, souhaite que leurs critères de choix soient de l'ordre de l'intérêt général et à la hauteur des enjeux environnementaux et sociaux actuels. Et donc qu’avec l’abandon de Notre-Dame-des-Landes, la raison l’emporte.
Nantes le 14 décembre 2017
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