jeudi 20 octobre 2011

70ème anniversaire de la fusillade de Nantes et de Châteaubriant. Résistant-e-s et indigné-e-s de tous les pays, unissons-nous !


Il y a 70 ans aujourd’hui, le principal responsable des forces d’occupation de Nantes, le Feldkommandant Hotz, était assassiné par un commando de la résistance. En représailles, les nazis décidaient de fusiller des otages français. Ils demandèrent aux autorités du régime de Vichy de leur dicter la liste de ces otages. C’est le ministre de l’intérieur pétainiste Pierre Pucheu qui choisit lui-même une liste de 61 noms, essentiellement composée de syndicalistes et de résistants, la plupart du temps militants communistes et trotskystes. Ceux que Pucheu appelaient les « mauvais français » et que le curé de Châteaubriant refusa même d’accompagner à la mort car ils étaient communistes.Deux jours plus tard, 48 militants tombaient sous les balles des nazis, 27 à Châteaubriant, 16 à Nantes et 5 à Paris. Guy Môquet, le plus jeune d’entre eux avait 17 ans.


Depuis la Libération, le Parti Communiste Français et la CGT ont justement fait de la journée du 22 octobre une journée d’hommage aux fusillés de Nantes et Châteaubriant. Ce sera encore le cas cette année avec la présence de Bernard Thibault et Pierre Laurent dimanche à la Sablière à Châteaubriant, après qu’un hommage patriotique ait été rendu au monument du Bêle à Nantes vendredi à 17h45.



Mais il aura fallu plus de 50 ans pour que le PCF admette, du bout des lèvres, la présence de militants révolutionnaires trostkystes et antistaliniens dans la liste des victimes. Ce sont Marc Bourhis, instituteur à Concarneau, militant communiste internationaliste, et Pierre Guéguin, ancien maire communiste de Concarneau qui avait condamné le pacte Hitler-Staline et rompu avec le PCF. Marc Bourhis avait 44 ans, Pierre Guéguin, 45 ans.


La barbarie nazie et ses alliés pétainistes n’ont pas hésité à désigner et à faire massacrer indistinctement les résistants et militants révolutionnaires qu’ils considéraient, à juste titre, comme leurs pires ennemis. Tous méritent le même hommage. Mais la vérité historique exige que chacun-e de nous se souvienne que parmi ces 48, deux, Marc Bourhis et Pierre Guéguin, considéraient déjà que la liberté et le socialisme ne pouvaient se conjuguer avec le stalinisme et ses crimes.


En ce 70ème anniversaire, et alors que des défis chaque jour plus grands se posent aux femmes et aux hommes qui refusent que les peuples soient saignés pour payer une dette qui n’est pas la leur et se soumettent à la crise du capitalisme mondialisé, les Alternatifs ne l’oublient pas.
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L’Humanité de ce vendredi 21 octobre consacre un cahier spécial de 8 pages aux fusillés de Châteaubriant sous le très beau titre extrait de la dernière lettre de Guy Môquet « Soyez dignes de nous ». La présentation qui est faite des 27 fusillés de Châteaubriant est hélas, une fois de plus et une fois de trop, beaucoup moins digne en taisant toujours l’identité politique communiste internationaliste de Marc Bourhis et de Pierre Guéguin.



Aucune indication dans le résumé biographique de Marc Bourhis sur son appartenance à la section française de la Quatrième Internationale. Quant à Pierre Guéguin, l’Humanité indique qu’il adhère au PCF en 1921 et devient maire de Concarneau en 1936. Mais pas un mot sur sa rupture politique avec le PCF au lendemain du pacte germano-soviétique et sur son rapprochement public avec les révolutionnaires trotskystes bretons de son camarade Marc Bourhis.


70 ans après leur assassinat par les nazis - après avoir vu leurs noms couchés sur la liste des otages à assassiner par le ministre de la droite collabo Pucheu -, cette négation de l’engagement politique des deux militants communistes internationalistes (ou trostkystes antistaliniens) est un nouvel affront à leur mémoire et à l’hommage qui doit leur être rendu comme à chacun des fusillés de Nantes et de Châteaubriant.


Les Alternatifs demandent solennellement au secrétaire du PCF, Pierre Laurent, et au secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, qui seront présents à l’hommage aux fusillés de Châteaubriant dimanche à la Sablière, de reconnaitre à cette occasion enfin Pierre Guéguin et Marc Bourhis dans leur pleine identité politique celle qui a donné un sens à leur vie et qui les a conduits devant les balles de bourreaux nazis.

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