dimanche 6 décembre 2009

Contre la nouvelle pollution sur le littoral de Loire Atlantique et vendée, manifestation samedi 6 décembre à Batz sur Mer


Une centaine de manifestant-e-s se sont rassemblés samedi 6 décembre à Batz sur mer pour dénoncer la nouvelle pollution qui s'est déversée sur les plages du littoral de Loire Atlantique et Vendée. Manifestation modeste au regard des enjeux, mais il faut souligner qu'un rassemblement alerte pour le climat se tenait au même moment à Nantes. Vous pourrez lire ci-dessous l'intervention prononcée par Christian Hazebrouck, au nom de l'association des amis des collectifs marée noire (a laquelle les Alternatifs participent)



"C’est au moins la 3ème fois que nous nous retrouvons à Batz sur Mer depuis la catastrophe de l’Erika dont le 10ème anniversaire sera célébrer le 12 décembre prochain.


PLUS JAMAIS ÇA ! Vous vous rappelez ce slogan, ce slogan est répété à sa façon d’un bout à l’autre de la planète à chaque marée noire et la convergence des analyses et des revendications est frappante.

Non les marées noires ne sont pas des fatalités et nous le savons bien….

Ce qui nous rassemble aujourd’hui c’est cette nouvelle pollution de résidus d’hydrocarbures survenue depuis 8 jours. Certes c’est loin des grandes catastrophes écologiques que la côte atlantique a subies, mais tout de même. Déjà plus de huit tonnes de galettes de fioul ramassées et une vingtaine de chantiers de dépollution mise en place.

Une fois de plus, une centaine de sapeurs-pompiers et plusieurs dizaines d’agents municipaux et des services départementaux, combinaison jaune sur le dos, bottes, gants, masques de protection et seau à la main ont été mobilisés pour cette dépollution.

Nous l’avons trop souvent vu depuis 10 ans.

Selon la presse et un communiqué de la Préfecture : L'origine des galettes de fioul qui ont souillé ce week-end les côtes demeure inconnue. Les analyses ont seulement montré que la pollution ne provenait de l'Erika (1999), du Prestige(2002) ou de la raffinerie TOTAL de Donges (2008).

Ouf en quelque sorte nous l’avons échappé belle….

Selon le CEDRE (Centre de documentation, de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux), les échantillons prélevés "proviennent tous de la même origine", mais qui reste donc inconnue.

Comment pourrions-nous accepter de telles conclusions sans réagir, les citoyens, les citoyennes, les associations, les organisations syndicales et politiques depuis la manifestation du 5 février 2000 « Nantes, noire de monde » sont en vigilance, et exigent un contrôle citoyen que la démocratie participative tant souhaitée par nos gouvernants et nos élus, disent-ils, s’applique réellement et soit effective.

A ce propos, je voudrais rappeler que la Coordination des collectifs marée noire du littoral atlantique dont est issue notre association, partie civile dans le procès de l’Erika, est intervenue lors du procès en appel par l’intermédiaire de notre présidente (Marinette Colin) pour dire que la société civile, émue, mais aussi informée, a agi, en l'an 2000, pour traduire les exigences des populations touchées par le naufrage de l'Erika.

Evènement qui n'était pas une fatalité mais, sans doute, la recherche du profit à tout prix, au détriment du respect des hommes et de l'environnement.

Les diverses actions que nous menons depuis 10 ans s’inscrivent dans le rôle que modestement nous jouons : celui de sentinelle citoyenne

Oui à un contrôle citoyen transparent et indépendant.

Non pas parce que nous mettons en doute les conclusions du Cèdre mais il est tout de même troublant que cet organisme public comme bien d’autres hélas fonctionne grâce à de larges financements privés et que nous retrouvions pour le Cèdre parmi les membres de droits des représentants de l’industrie pétrolière, chimique et même des armateurs. Nous avons déjà dénoncé cet état de fait, il remet en cause les principes de transparence et d’indépendance.

Il est donc légitime de dénoncer ces réalités.

Comme nous avons pu ces derniers temps par 2 fois dénoncer les comportements de la Société TOTAL face à ces responsabilités.

La 1ère – Total, tout en faisant appel des condamnations requises à son encontre par le Tribunal lors du procès en première instance de l’Erika indemnise la plupart des parties civiles et les somment de ne pas poursuivre en appel. Ben voyons !!!

La 2ème – Pire encore à mon avis que la 1ère - la raffinerie TOTAL de Donges, avec semble t-il une certaine complaisance de la part de la Préfecture procède à une indemnisation directe des préjudices causés aux collectivités et aux usagers professionnels de la Loire avant même que justice soit rendue, remettant ainsi en cause la nécessité des dépôts de plainte et la validité d’un éventuel procès qui aurait permis de déterminer les responsabilités et ainsi définir et faire appliquer des règlementations plus contraignantes en matière de sécurité.


Prenons garde, nous ne pouvons accepter que le rôle de la justice soit ainsi floué. Comme vous le savez, la privatisation accrue des services publics voulue par ce gouvernement, nous entraîne vers des dérives qu’il nous faut refuser.

Des plaintes de plusieurs communes ont été déposées, le Conseil général a annoncé qu'il « portera plainte dans les prochains jours et s'inscrira dans toute action juridique tendant à identifier le responsable de cette pollution ».

Nous ne pouvons que nous en féliciter. Notre association ne manquera pas de se constituer elle aussi partie civile dans cette affaire.

Pour conclure, nous sommes à quelques jours du sommet de Copenhague sur l’Urgence climatique, les mouvements sociaux, organisations écologistes, politiques et scientifiques du monde entier appellent à une action urgente et radicale pour répondre à la crise écologique et sociale que nous subissons, soyons donc vigilants et rappelons aux autorités compétentes que nous ne pourrons nous satisfaire des conclusions actuelles, exigeons que la vérité soit recherchée dans cette nouvelle pollution et dans l’hypothèse de responsables, que justice soit pleinement rendue".

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