mardi 29 octobre 2013

Ecotaxe : nouvelle capitulation face aux puissants ! - suivi communiqué Gauche Anticapitaliste et Solidaires Douanes


Au sortir d'une rencontre avec les élus de Bretagne, Jean-Marc Ayrault vient d'annoncer « la suspension sans suppression de l'écotaxe » c'est à dire qu'il renonce sine die à « faire payer ceux qui polluent le plus et détériorent le plus les routes ».

La Droite et ses satellites pavoisent et les patrons de Bretagne et d'ailleurs jubilent. Ils pourront ainsi continuer de délocaliser en Allemagne au moindre coût l'abattage des porcs élevés en Bretagne (700 000 par an, selon le sénateur Ronan Dantec sur le site Reporterre) et à fermer les abattoirs et les sites de transformation pour accroître leurs profits ! 

Ce recul est en réalité une nouvelle capitulation du gouvernement face aux puissants. Et une mauvaise nouvelle pour les salarié-e-s comme pour les paysans et pour l'environnement. 


Totalement soumis (inféodé?) aux exigences de la troîka (UE, BCE, FMI) et aux desiderata patronaux, le gouvernement Ayrault ne sait décidément taper que sur les faibles en leur imposant une austérité et des reculs sociaux insupportables. 


L'écotaxe suspendue, les licenciements continuent, par le Gauche Anticapitaliste







A la suite de la réunion de crise tenue à l'hôtel Matignon, J.M. Ayrault, premier ministre, a annoncé la suspension de l'application de l'écotaxe au niveau national.

C'est un report de plus pour cette taxe, votée en 2009, sous la présidence de N. Sarkozy suite au Grenelle de l'Environnement animé par J.L. Borloo. Elle concerne tous les poids lourds de plus de 3,5 tonnes circulant en France sur des routes non payantes.


Sous le quinquennat précédent, une société privée, Ecomouv, a été missionnée par trois anciens ministres du gouvernement Fillon, en 2011, pour mettre en place les infrastructures et les gérer, avec un filet de sécurité de 800 millions à son profit en cas d'annulation de cette taxe.


Mais que font encore dans ce gouvernement les écologistes ?


Les patrons de l'industrie agro-alimentaire peuvent se frotter les mains : ils licencient et ils échappent à l'écotaxe.


Doux et Cecab c'est plusieurs milliers de salariéEs des abattoirs licenciEs, ces dernières semaines.


Selon José Bové, député européen, le lobby porcin a envoyé, en 2012, 750 000 bêtes pour être abattus en Allemagne, à moindre coût, privant ainsi les salariéEs de plusieurs semaines de travail.


Le Medef en Bretagne, la FNSEA ne défendent pas les salariéEs mais leurs intérêts et leurs profits. La suspension de l'écotaxe ne supprime pas les licenciements en cours ou ceux à venir comme chez Marine Harvest.


La fiscalité écologique est caricaturée.


Pour la Gauche anticapitaliste, membre du Front de gauche, ce n'est pas en faisant cause commune avec les patrons que les salariéEs pourront lutter contre les licenciements. Il faut au contraire construire des mobilisations unitaires, regroupant actifs et privés d'emploi, syndiqués et non-syndiqués pour s'opposer aux licenciements.


L'ensemble des droits sociaux, y compris le salaire, doit être maintenu pour tous les salariéEs licenciéEs. Le ferroutage et la relocalisation des opérations liées aux activités agro-alimentaires sont des solutions pour faire face à la crise qui secoue les départements bretons.




À quand une véritable fiscalité écologique
des transports?, par Solidaires Douanes

Solidaires Douanes a toujours été très critique vis à vis de la taxe poids lourds dénommée ecotaxe, née du Grenelle de l'Environnement de Nicolas Sarkozy. Et mise en place d'ailleurs par le précédent gouvernement que son successeur n'a jamais voulu dénoncer. 

 Mal ficelée, mal préparée, coûteuse en deniers publics, c'est l'archétype de la taxe libérale. En effet, celle-ci signe le retour de la ferme générale en douane : c'est une société privée, Ecomouv, qui devait en assurer la collecte et une partie du contrôle, la douane ayant en charge le recouvrement forcé et le contrôle sur la route. Quant à la finalité écologique de la taxe, sachant que le réseau autoroutier payant est exonéré de celle-ci, on peut douter fortement que celle-ci contribue un tant soit peu à la réduction du transport routier et que le transport des marchandises se reporte sur des modes écologiques.... Pour une analyse plus complète, nous renvoyons à toute notre abondante littérature sur le sujet *.

Toutefois cette taxe a permis aussi de diminuer l'impact des suppressions d'effectifs dans notre administration, et notamment par la création d'un service spécifique à Metz, le service taxe poids lourds auquel de nombreux agents sont déjà affectés.
Que va-t-il advenir de nos collègues, voici la première question que se pose notre syndicat ! Sans compter ceux affectés dans les unités de surveillance chargés spécifiquement des contrôles de cette taxe pour qui nous avons également quelques inquiétudes ! Tous pourraient bien payer les pots cassés à savoir les 800 millions d'euros promis à l'adjudicataire de la taxe ! Face à la casse sociale annoncée, pour exiger une douane au seul service de l'intérêt général, les douaniers manifesteront massivement à Paris le 21 novembre. 
 
Toujours est-il que cette nouvelle reculade face à une fronde du MEDEF et de la FNSEA contre le soi disant matraquage fiscal témoigne de la totale illisibilité et l'inconséquence en matière de fiscalité de ce gouvernement qui n'a concrètement qu'un seul objectif : appliquer l'austérité budgétaire qu'il a lui même avalisé en signant le pacte budgétaire en taillant dans les dépenses publiques. Car s'agissant des recettes, hormis l'augmentation de la TVA applicable en premier lieu aux ménages, il suffit de quelques gros yeux (du Medef) et de quelques manifestations turbulentes (du patronat) pour le faire reculer immédiatement. Et c'est ainsi que le candidat Hollande prétendait vouloir affronter la finance !
 
Regardons en arrière... Taxe sur l'excédent brut d'exploitation : abandonnée ! Hausse des cotisations patronales pour financer les retraites : compensée par la branche famille de la sécurité sociale ! Cadeau de 20 milliards d'euros au titre du crédit impôts compétitivité : assurance de l'absence totale de contrôle ! Taxe poids lourds : reportée sine die !

À l'heure du réchauffement climatique et de l'urgence écologique, il est plus que temps de mettre en place une vraie fiscalité écologique des transports, juste et efficace.

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