"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
vendredi 4 octobre 2013
Au front de Gauche, l'unité est notre oxygène. Quelles alliances à gauche pour les élections municipales ?
« Partout où c'est possible, et en particulier dans les grandes villes, comme à Paris, Lyon, Toulouse, Marseille… il faut travailler la construction de listes ouvertes à l’initiative du Front de Gauche », proposent Clémentine Autain, Jean Jacques Boislaroussie, François Calaret, Ingrid Hayes et Stéphanie Treillet.
Certains commentateurs médiatiques voudraient imposer un triste décor pour cette rentrée politique et sociale : une mobilisation contre la réforme des retraites déjà enterrée avant même que le débat ait commencé à l’Assemblée, un gouvernement habile à imposer sans heurts des politiques d’austérité et des réformes libérales, tandis que le Front National serait la seule force montante et dynamique à tirer profit de la situation… C’est oublier que le surgissement de l’imprévu est la seule chose fiable.
Prenons la mesure de la rupture en cours : François Hollande, élu pour chasser Sarkozy, s’assume maintenant comme le « président des entreprises ». Ses ministres sont aux petits soins, avec indécence, pour les patrons. Le gouvernement Ayrault est le premier gouvernement de gauche à augmenter la durée de cotisation pour avoir droit à une retraite, à la suite de Balladur et Fillon, et il ose augmenter l’impôt le plus injuste qu’est la TVA alors que, comme les récents travaux de Thomas Piketty le démontrent avec force, les riches n’ont jamais été aussi riches.
Une telle situation ne peut rester sans provoquer des chocs et des retours de bâtons ! Aucune avancée réelle dans le domaine de l'écologie. Les mesurettes avancées par François Hollande restent largement symboliques, et ni l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ni le nucléaire ne sont remis en cause.
Les politiques de division, agitées autant par la droite, l’extrême droite que par un Manuel Valls, stigmatisent les étrangers, les Roms, les musulmans… et s’appuient sur la violence sociale, la résignation et le repli sur soi. Mais les capacités de résistance du monde du travail et de la jeunesse restent entières. Les aspirations à une société plus juste, plus égalitaire, plus démocratique sont un moteur puissant de nombreuses résistances qui se mènent au jour le jour dans les entreprises, les quartiers, les écoles, les universités.
Dans cette situation, le Front de gauche ne peut pas rester l’arme au pied, passif, à remuer ses divisions. Il est la deuxième force à gauche dans le pays, une force nouvelle, capable de mobiliser dans la rue et dans les urnes des centaines de milliers d’hommes et de femmes. Les manifestations du 30 septembre et du 5 mai, qui à chaque fois nous ont surpris par leur ampleur, ont démontré que les énergies sont disponibles à gauche. Le Forum du 16 juin pour une alternative à l’austérité a permis de nouer un dialogue avec des forces politiques, sociales, syndicales, écologistes, qui doit se traduire par des initiatives concrètes, populaires, notamment pour refuser l’austérité brutale que le gouvernement Ayrault veut imposer dans le cadre du budget 2014. C’est le chemin pour faire émerger dans le pays une véritable alternative de gauche à ce gouvernement.
Nous faisons le pari que les échéances politiques de 2014 peuvent être une nouvelle étape de la progression du Front de Gauche. Contester l’hégémonie du social libéralisme reste plus que jamais une nécessité.
Aux élections européennes, le Front de Gauche, cinq ans après sa création, mesurera le chemin parcouru. Pour les municipales, des discussions sont en cours entre nos composantes et dans les Assemblées citoyennes du Front de Gauche.
L’enjeu des élections municipales est de construire des majorités au service des populations, des majorités qui refusent l’austérité et la logique sociale libérale.
Pour cela, nous voulons défendre une alternative à la politique d'austérité du gouvernement et de sa majorité, porter des propositions sociales, écologiques, démocratiques au service de la population, rassembler les forces opposées à la politique qu’il mène, faire barrage à la droite et à l'extrême-droite et combattre l’abstention.
Nous pensons que partout où c'est possible, et en particulier dans les grandes villes, comme à Paris, Lyon, Toulouse, Marseille… il faut travailler la construction de listes ouvertes à l’initiative du Front de Gauche, en lien avec les initiatives populaires et citoyennes, pour le premier tour des élections municipales, listes ouvertes aux acteurs du mouvement social et aux forces qui se reconnaissent dans cette démarche, dans le but de changer les rapports de force à gauche. L’existence de telles listes initiées par le Front de Gauche est un enjeu majeur pour donner à celui-ci une visibilité nationale à l’occasion de la première échéance électorale depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande et pour porter des propositions à gauche contre l’austérité et au service des populations.
Dans une situation où l’exaspération et la colère ne cessent de croître, le Front de Gauche est un outil incontournable pour proposer une perspective d’espoir et combattre le risque d’abstention.
Nous savons que les situations sont très différentes suivant la taille des communes et les situations politiques locales. Toutefois, quand les conditions peuvent être réunies pour construire un accord, sur les principaux axes d’une vraie politique de gauche, solidaire, démocratique, écologique dans les communes, un refus de se soumettre aux logiques d’austérité, une indépendance vis-à-vis de la politique du gouvernement, il est possible de proposer à des sections locales du Parti socialiste, d’Europe Ecologie, du NPA… de constituer des listes communes.
Cela est décisif notamment pour reconduire les municipalités dirigées par le Front de Gauche, comme dans les situations où le FN risque de conquérir des municipalités. Il est nécessaire que la construction des programmes et la dynamique des campagnes de ces listes fassent de la politique l'affaire de toutes et tous.
A l’échelle nationale, et dans la durée, nous avons la responsabilité de surmonter une situation complexe en donnant un nouvel élan au Front de gauche. Il doit être, à travers tous les espaces qu’il a créés – les assemblées citoyennes, les fronts thématiques, le conseil national… – un véritable instrument d’intervention populaire et d’innovation politique. Construire et rassembler le Front de Gauche pour lui permettre de déployer une dynamique populaire n’a jamais été facile. Nous savons depuis cinq ans que l’unité de nos forces est incontournable. C’est notre oxygène. Alors prenons une grande bouffée, et passons à l’action !
Clémentine Autain (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique) Jean Jacques Boislaroussie (les Alternatifs) François Calaret (Gauche Unitaire) Ingrid Hayes (Gauche Anticapitaliste) Stéphanie Treillet (Convergences et Alternative)
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Y'en a qui semble avoir oublier que que le scrutin des municipales est d'abord local !
RépondreSupprimerLa "force" ne se décrète hélas pas dans des textes et quand les listes initiées par certaines composantes du cartel électoral FDG ne sont pas "ouvertes" dans sa ville, on fait comment ?