mercredi 11 mars 2009

Rachel Lafontaine à Nantes : "clairement et obstinément partisans d'une unité large de la gauche et de l'écologie de gauche"


D’abord, merci au Parti de Gauche de Loire-Atlantique d’avoir lancé cette invitation à laquelle nous avons répondu sans hésiter, parce que nous partageons la conviction de l’urgence du rassemblement des énergies.

Nous sommes a un moment clé : le système est ébranlé profondément et dans la durée par la conjonction de la crise écologique et de l'implosion du capitalisme financiarisé.

Nous ne voulons pas de ce système. Rien ne saurait le moraliser. Dans les luttes comme dans le projet à élaborer, les dimensions écologiques, sociales et féministes ne peuvent pas être dissociées. Les alternatives existent, proposons-les, développons-les. Contre les logiques délégataires, l’auto-organisation peut être l’école du “décider ensemble”, l’outil de développement d’une démocratie active. Pour prendre un exemple local, la proposition de reprise sous forme de SCOP de Béghin Say à Nantes fait pleinement partie de ces alternatives.

Nous sommes au moment où la somme des exploitations, des oppressions, des répressions, des précarisations, des discriminations, des attaques répétées contre les services publiques peut déboucher sur une prise de conscience collective. Une prise de conscience de la nécessité de résister et de construire des alternatives, de l’importance de mobilisations de masse comme celle que nous avons vécue le 29 janvier ou celle que nous amplifierons les 19 mars.

C'est en premier lieu dans les mobilisations que se construit la volonté politique de changer de système, et ces luttes ont d'abord pour débouché leur victoire, comme aux Antilles. Elles se poursuivent par exemple dans les universités, les écoles ou dans les hôpitaux. Mais la construction d'une convergence des gauches de gauche et de l'écologie radicale est un second et puissant levier. C’est ensemble que nous pouvons gagner des combats comme la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes. C’est ensemble que nous pouvons gagner des combats comme celui de la défense des droits des militants de Saint-Nazaire.

Les Alternatifs sont clairement et obstinément partisans d'une unité large de la gauche et de l'écologie de gauche. Cette unité implique une convergence sur une stratégie commune qui se place dans la durée, qui repose sur la volonté de construire une alliance sociale et politique. Il s’agit de bâtir un bloc majoritaire pour une alternative et de refuser l'acceptation de fait du bipartisme. La naissance du Parti de Gauche constitue pour nous un signal positif d’éclaircissement du paysage à gauche en dehors du social-libéralisme.

En ce qui concerne la position des Alternatifs vis-à-vis des Européennes, nous sommes engagés dans un processus certes long mais qui nous semble une expérience constructive de démocratie interne. L’autogestion est une de nos thématiques centrales de réflexion. C’est pourquoi dans notre mouvement, une décision comme cette d’une campagne pour les élections européennes n’est pas prise par un bureau politique composé d’un petit groupe de personnes mais bien par tous ses adhérents. Nous sommes donc en cours de consultation et ce sont nos militants qui s’exprimeront dès la fin mars.

Les Alternatifs, dans le cadre d'une bataille pour l'unité large qu’ils n’ont cessé de réaffirmer, ont débattu d'une part avec le Nouveau Parti Anticapitaliste, d'autre part avec le Front de gauche, et dans ces deux cas ont pu constater que de vraies convergences politiques existent. Quel que soit le cadre de la campagne des élections Européennes de juin prochain, nous ne perdrons pas le fil du combat unitaire. Il est réalisable dans les luttes dès à présent et son succès conditionne l'avenir.

La déroute actuelle du système capitaliste est la preuve que nous avions raison en 2005 de nous unir pour lutter contre la vision d’une Europe libérale. Il est nécessaire de poursuivre cette démarche et de prolonger la lutte pour qu’enfin se mette en place ce projet que nous partageons : une Europe sociale, une Europe démocratique, une Europe écologiste et une Europe féministe.

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