jeudi 11 juin 2009

Les Alternatifs 44 appellent à manifester samedi prochain 13 juin


- 15h Nantes CHU, Bd Philipot - 15h Saint-Nazaire Ruban Bleu
- 15h Châteaubriant, Place de la Mairie - 10h30 Ancenis square de l’éperon


Une semaine après les élections européennes et alors que Sarkozy et ses hommes liges annoncent une nouvelle vague de contre-réformes, les syndicats CGT, CFDT, FSU, Solidaires, CGC et Unsa appellent à quatre manifestations dans le département. Les Alternatifs 44 soutiennent cet appel unitaire et invitent les salariés et les jeunes à y participer nombreux.


Une nouvelle fois l’ensemble des syndicats appelle à manifester dans tout le pays samedi 13 juin. Sans illusion – mais qui peut en avoir ? - sur la capacité d’une telle journée pour peser vraiment sur le gouvernement et le patronat, les Alternatifs appellent leurs militant-e-s et sympathisant-e-s à s’associer à ces rassemblements et manifestations interprofessionnelles pour y défendre la nécessité d’un programme d’urgence face à la crise du capitalisme et pour tirer les indispensables leçons d’un semestre de luttes sociales marqué par les exceptionnelles journées de mobilisation des 29 janvier et 19 mars, et, à un degré moindre, par l’ampleur du 1er mai.

Face à l’explosion du chômage, et nous n’en connaissons, hélas, que le haut de l’iceberg, et à ses ravages, il manque un programme d’urgence qui permette de faire converger les centaines de conflits locaux, où, la plupart du temps le dos au mur, salariés et syndicats essaient de sauver le maximum d’emplois. Face à ces bagarres, il manque une volonté commune du mouvement syndical de centraliser le rapport de force pour imposer de vraies mesures d’urgence. Sur ces deux points, indissociables, le débat traverse tout le mouvement syndical et interroge vertement la stratégie actuelle des confédérations syndicales.

Veto sur les licenciements.

Pas un département, pas une ville qui ne soient frappés par une ou des menaces de fermeture d’entreprise. Accorder au Comité d’entreprise un droit de véto suspensif, de 6 mois ou un an, sur tout plan social est un impératif. Pour les entreprises de moins de 50 salariés, l’Inspection du travail, en lien avec les délégués du personnel quand ils existent, doit systématiquement décider d’un moratoire de 6 mois ou d’un an sur toute restructuration conduisant à des suppressions d’emplois. Cette période de répit doit être mise à profit par les salariés, en lien avec les collectivités locales et avec le soutien de l’Etat, pour élaborer un (ou des) plan alternatif aux licenciements, y compris sous forme de reprise de la production en autogestion.

Le recul imposé par les salariés de Continental, avec l’obtention d’indemnités de licenciements garantissant au minimum à chaque salarié le maintien de 75% de son salaire jusqu’en 2014, montre l’efficacité de la formidable épopée ouvrière qu’ils ont écrite, mais montre aussi que du fric il y en a dans toutes les grosses boites et qu’il était sans doute possible d’imposer le maintien de tous les emplois sur le site de Clairoix si la bagarre des Contis n’était pas restée isolée.

Défense des services publics.

L’absence de mobilisation centralisée du mouvement syndical contre la loi Bachelot est absolument dramatique. Comment peut-on accepter de laisser une grande majorité des établissements hospitaliers en sous-effectifs chroniques de personnels soignants ? Comment peut-on accepter de laisser la droite transformer l’hôpital public en entreprise rentable ? Là encore, c’est la finalité de la contre-réforme qu’il faut refuser. En accordant un droit de veto suspensif sur les restructurations et fermetures de postes au collectif des personnels de l’hôpital et aux organisations syndicales, permettant le maintien du réseau de soins, il devient d’ouvrir, là encore pour une période de 6 mois à un an, un débat public associant personnels soignants, usagers, syndicats et collectivités locales sur les solutions alternatives à la fermeture ou à la restructuration.

Sans perspective, la journée du 26 mai a été largement un non évènement. Appelée unitairement, en plein débat sur la loi Bachelot, pour imposer son retrait et exiger le droit aux soins pour tous, elle aurait sans aucun doute mobilisé des millions de personnes.

L’approche est fondamentalement la même face à la privatisation de la Poste que Sarkozy devrait confirmer avant l’été : c’est, bien sûr, l’affaire des postiers, mais c’est surtout l’affaire de toutes et tous.

Lutte d’ensemble

Que ne l’a-t-on entendu : « la grève générale ne se décrète pas ». Mais si on refuse de peser en ce sens, si on émiette les rendez-vous comme l’ont fait les syndicats nationaux, c’est surtout parce qu’on ne veut pas y aller, parce qu’on refuse toute véritable épreuve de force avec Sarkozy et le MEDEF. Comme me le disait un responsable national d’une fédération syndicale CGT, « plutôt que de nous appeler à faire cinq ou six journées dans le semestre, qu’ils nous appellent à faire cinq ou six jours consécutifs. Et on verra bien ce que cela donne. Dans mon syndicat, comme dans ma fédération, tout le monde est d’accord ».

Gageons que ces débats et exigences seront au cœur des défilés et rassemblements du 13 juin prochain

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