lundi 2 novembre 2009

A propos de la polémique publique au sein des Verts 44



"Ecologistes de centre gauche disponibles tant pour une alliance avec la gauche libérale (PS) qu’avec la droite libérale (MODEM)".


L’entretien accordé par François de Rugy au Courrier de l’Ouest, édition du 21 octobre dernier dans le cadre d’un article sur les ambitions de Verts pour les régionales 2010 en Pays de Loire, a le mérite de la clarté sur sa volonté de rapprochement avec le MODEM : « j’ai moi-même amorcé ce dialogue avec François Bayrou. J’ai vu qu’il ya matière à discussion », et parlant de « convergences et de compromis », le député vert affirme : « Nous avons d’ailleurs intérêt à discuter dès maintenant sans attendre le premier tour ».

En dénonçant « la dérive droitière et solitaire inadmissible de François de Rugy », Patrick Cotrel et Yann Hélary, actuels vice-présidents verts du Conseil Régional, (Ouest France 30 octobre) ne dévoilent pas grand secret politique. Mais, surtout, ils s’affirment eux-mêmes, à l’instar de leur mentor et président du Conseil régional Jacques Auxiette, également ouverts à un accord avec le MODEM : « loin d’être dogmatiques concernant la question d’un accord avec le Modem, nous estimons que, si accord il doit y avoir, celui-ci doit se faire sur des bases politiques clairement écologistes et de gauche. Il ne doit en aucun cas trahir nos idées fondamentales de solidarité et il doit surtout être discuté collectivement ». François de Rugy a alors beau jeu de renvoyer les deux élus à leur aigreur pour ne pas avoir été retenus pour figurer en positions éligibles sur la liste régionale des Verts, suite au combat politique, interne au Verts, qu’ils ont nettement perdu (15% des voix) en faveur de la reconduite d’un accord dès le 1er tour avec Auxiette et le PS.

Cette polémique publique a néanmoins l’avantage, pour qui en aurait encore douté, d’éclairer sur le positionnement politique actuel des Verts, toutes sensibilités confondues, à savoir écologistes de centre gauche disponibles tant pour une alliance avec la gauche libérale (PS) qu’avec la droite libérale (MODEM). Les propos très clair de Daniel Cohn-Bendit lors des dernières élections européennes le confirment.

Ce n’est évidemment pas notre choix. Et, si les Alternatifs se retrouvent avec les Verts 44, - mais aussi avec les militant-e-s du Parti de Gauche et du NPA -, dans plusieurs mobilisations écologistes et sociales, notamment contre le projet d’aéroport de Notre Dame des landes et contre la privatisation de la Poste, ils font le choix de la clarté à gauche en articulant, dans les luttes et dans les urnes, exigences écologistes, exigences démocratiques et exigences sociales.

C’est cette boussole qui nous conduit à bâtir aujourd’hui, avec le PG, le NPA, la Gauche Unitaire, les écologistes pour un parti de gauche et, nous le souhaitons, le PCF, avec aussi les dizaines de femmes et d’hommes qui attendent ce signe fort de la gauche radicale , une liste unitaire de la gauche de gauche aux élections régionales en région administrative des Pays de Loire pour y défendre un véritable projet alternatif, écologiste et anticapitaliste pour la Région, pour plus d’égalité, de justice, de liberté individuelle et collective, pour plus de service public, de démocratie et d’écologie. C’est à dire pour un conseil régional qui assume pleinement son rôle politique d’appui aux mobilisations citoyennes, syndicales et écologiques contre la politique de Sarkozy et du MEDEF et celle de l’Union européenne, pour la défense de l’emploi, pour la défense des hôpitaux de proximité et des services publics, pour la promotion de l’enseignement public, notamment en matière d’enseignement professionnel, contre le projet de la réforme territoriale, contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes…

C’est la même boussole qui nous ferait refuser toute alliance au second tour en faveur de listes, PS ou Verts, qui s’associeraient avec le MODEM, non par « dogmatisme », comme l’écrivent Hélary et Cotrel, mais parce que nous voulons transformer radicalement la société et non, au nom du compromis, nous aligner sur une gestion, un peu écolo et un peu sociale, mais tout à fait soumise aux lois d’airain du libéralisme et aux désastres qu’il engendre.

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