"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
samedi 17 septembre 2011
Sénatoriales en Loire Atlantique : à droite deux listes sarko-compatibles, à gauche choisir entre renoncement et changement !
Ce sont finalement cinq listes* qui seront proposées aux votes des grands électeurs de Loire Atlantique dimanche prochain 25 septembre. 2562 grands électeurs sensés représenter les quelques 1 300 000 habitants du département dont plus de 900 000 citoyen-ne-s inscrits sur les listes électorales. Premier constat, seule la liste Ensemble, à gauche vraiment dénonce cette caricature de démocratie et inscrit comme priorité pour la gauche la nécessité de la refonte du Sénat et l’élaboration d’une nouvelle Constitution. S’il fallait une seule raison pour voter pour la liste conduite par Benoît Rubin, elle est là, déjà.
A droite, deux listes sarko-compatibles !
A droite, André Trillard, sénateur UMP sortant, conduit avec Danielle Rival, maire de Batz sur mer, la « liste du Président de la République », passablement affaiblie par les luttes des places qui auront marqué jusqu’au bout sa constitution. « Une liste départementale, en dehors des amitiés portées aux personnes, ne peut se construire avec deux premiers candidats issus de la même circonscription législative » indiquait déjà élégamment en juin dernier le président de l’UMP 44 et député maire de Pornic Philippe Boennec, tandis que la veille du dépôt des candidatures, Mme Jozan, leader de l’UMP nantaise et quatrième sur la liste, retirait finalement sa candidature. Joël Guerriau, maire de Saint Sebastien, qui conduit avec Marie-Josèphe Boucard, maire de Fresnay en Retz, la seconde liste de droite espère évidemment que cette crise à l’UMP le propulsera au Sénat, ce qui parait d’ailleurs assez vraisemblable.
Mais, sur le fond, répétons-le, rien ne sépare véritablement ces deux listes de la droite locale toutes deux décidées à imposer aux citoyen-ne-s une sévère cure d’austérité pour « retrouver un équilibre des finances publiques » ainsi qu’une contre-réforme territoriale sensée « aller dans le sens d’une réelle simplification administrative pour les élus et les citoyens ». Ajoutons-y l’engagement explicite de M. Guerriau « d’améliorer les liens de l’éducation nationale avec le monde économique » et l’on peut affirmer que M. Guerriau est, comme M. Trillard, tout à fait sarko-compatible.
A gauche, le choix entre changement ou renoncement.
A gauche, deux listes sont également en concurrence, une liste PS, Europe écologie les verts, PCF conduite par Yannick Vaugrenard et Michelle Meunier, et la liste A gauche, vraiment conduite par Benoît Rubin et Françoise Verchère, soutenue par le Parti Gauche, la Gauche unitaire et les Alternatifs. Deux listes au profil et engagements politiques bien différents.
Présentée comme la liste « d’alternance au Sénat », la liste PS- EE les Verts- PCF 44 reste à cent lieues de ce que les citoyen-ne-s sont en droit d’exiger d’une liste de gauche. Ainsi sur les services publics, en prenant eux-mêmes l’exemple de La Poste, Yannick Vaugrenard et ses colistiers s’engagent « à rouvrir au Sénat le débat du financement intégral et pérenne des deux missions de service public pour lesquelles l’Union européenne laisse aux Etats membres toute latitude d’apporter un accompagnement financier : la présence postale territoriale et le transport pour la distribution de la presse ».
On croît rêver, non seulement PS, Europe écologie les Verts et PCF 44 n’envisagent même pas de revenir sur la privatisation de la Poste mise en œuvre par Sarkozy, ce qu’exigent pourtant tous les syndicats de l’entreprise, mais en plus ils se limitent à rouvrir le débat sur les seuls terrains où l’Union européenne ne met pas son veto. S’il fallait une preuve de la soumission revendiquée des candidat-e-s de cette liste face aux décisions de l’Union européenne, elle est là, inscrite noir sur blanc.
Cette proposition de faire financer par l’impôt les activités postales les moins directement rentables - maillage territorial et transport pour la diffusion de la presse – ne fera que le bonheur des dirigeants de la société anonyme La Poste. L’attachement de millions de français au service public postal exige, tout au contraire, que la gauche revienne sur cette privatisation et ses conséquences désastreuses en matière de proximité et de service rendu.
Autre exemple, sur la nouvelle organisation territoriale voulue par Sarkozy et l’Union européenne. La liste PS, EE les Verts, PCF44 affirment « il faudra simplifier l’organisation territoriale en organisant deux tandems pertinent : le couple région-intercommunalité a vocation à être l’échelon des grandes infrastructures, du développement économique, de la formation, tandis que le tandem département-communes serait l’échelon de la proximité et de la solidarité par excellence ».
Là encore, on reste sidéré car ce n’est pas de « simplification » que l’actuelle organisation des territoires a besoin mais d’abord de démocratie et de moyens. Avec un premier engagement qu’on espérait acquis à gauche : toute structure territoriale doit être élue directement par les citoyen-ne-s du périmètre concerné.
Quand au découplage développement économique /solidarité dans une réorganisation des compétences des collectivités locales, chacun-e mesurera facilement combien cela pourrait rapidement s’avérer dramatique en matière de moyens pour la solidarité vis-à-vis des personnes et des familles. Soulignons aussi que, pour nous et contrairement là encore à ce que proposent PS, EE les Verts et PCF 44, l’organisation - et le financement - de l’enseignement public doit être de la seule compétence de l’Etat.
Un mot enfin pour rappeler une fois encore que ce ne se sont pas des super-élus locaux qui seront élus dimanche prochain mais des parlementaires en charge de voter le budget et les lois de la République. Voter pour Benoît Rubin et ses colistiers ce n’est pas seulement permettre au département de conserver le poste de sénateur réellement à gauche de François Autain, c’est se donner le meilleur atout pour faire entendre dans ce cénacle du conservatisme qu’est le Sénat, la voix des sans-voix et celle des mobilisations sociales et écologiques, dont l’opposition à la construction de Notre Dame des landes dont la liste PS, EEles Verts, PCF ne dit pas le moindre mot !
Quelques 500 voix sont nécessaires à la liste « Ensemble à gauche vraiment » pour obtenir un élu. Il nous reste tout juste une semaine pour convaincre le maximum des « grands électeurs ».
*le Front National présente également une liste. Celle de la haine et de la désagrégation sociale.
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