mardi 17 janvier 2012

Appel contre le logement cher : baisse des loyers - Un toit c’est un droit ! Signez la pétition unitaire

Les chiffres sont formels, jamais les loyers et les prix l’immobilier n’ont été aussi chers dans notre pays, rapportés aux revenus des locataires et des accédants.

Ereintés par l’érosion de leur revenus par la hausse des prix dans tous les domaines de la vie courante, l’énergie, le carburant, l’eau, l’alimentation, les soins… les fins de mois sont de plus en plus difficiles pour les couches populaires et les classes moyennes, les jeunes, les salariés, les migrants…


Payer son loyer nécessite des sacrifices toujours plus élevés, tandis que les bailleurs privés, les milieux de l’immobilier s’enrichissent sans fin. En 2009, les profits se sont élevés à 65 milliards d’euros, dont 35 sont des « surprofits » tirés de la flambée et de la spéculation.


Même dans les HLM, les loyers ont grimpé plus vite que les revenus, d’autant que chaque année de nouvelles économies sont faites sur les allocations logement.


A mesure que les réformes ont usé le droit et la stabilité des locataires, les bailleurs ont imposé leur joug. Aujourd’hui la majorité des Français a peur de se retrouver un jour à la rue. Pourtant, messieurs les bailleurs, que seriez vous sans les locataires qui chaque mois alimentent votre rente ?


Nous locataires, accédants, ou citoyens solidaires, appelons à une mobilisation responsable, afin que notre personnel politique prenne toutes les mesures nécessaires à une baisse généralisée et rapide des loyers et des traites immobilières, pour mieux satisfaire des besoins fondamentaux plutôt que la rente, pour créer des emplois plutôt que de spéculer.


Nous exigeons un encadrement des loyers, un plafonnement généralisé entrainant une baisse immédiate de 10% de tous les loyers et des traites y compris en HLM, jusqu’à 20% pour les loyers chers, renforcée par une revalorisation des allocations logement.


Nous exigeons, pour ceux qui dorment dans des taudis ou dans la rue, que soient respectées et appliquées les lois pour le droit au logement, pour le droit à un accueil inconditionnel, et pour la mobilisation des logements vides.


Nous sommes décidés, après avoir signé cette pétition, à révoquer le prélèvement automatique du loyer et des traites, et à le remplacer par un autre mode de paiement (virement bancaire, mandat, chèque, … ).


Dans un deuxième temps, si les responsables politiques et les bailleurs refusent de prendre en compte notre indignation et d’agir, nous participerons à un mouvement concret de contestation des loyers chers et du logement inabordable, et nous soutiendrons ces initiatives.


Un toit c’est un droit !


http://www.contrelelogementcher.org
http://www.baissedesloyers.org

Chers logements chers…

Par JEAN-BAPTISTE EYRAUD Porte-parole de Droit au logement,
ALBERT JACQUARD Généticien,
WILLY PELLETIER Coordinateur général de la Fondation Copernic,
MGR JACQUES GAILLOT Evêque de Parténia


Attention, les locataires craquent. Le drame s’exécute sans bruit. Des cas individuels, éparpillés, invisibles, mais massifs. Le coût pour se loger devient insupportable, en tous sens du terme. En dix ans, les loyers HLM se sont accrus de 29%, les loyers du parc locatif privé ont augmenté de 44,2% en moyenne pendant que les loyers à la relocation doublaient. Dans les logements sociaux, la part des impayés de plus de trois mois passe de 5,4% à 6,7% de 2008 à 2010. L’an dernier, les allocations logement furent réduites de 240 millions d’euros ! Les expulsions atteignent un record en 2009 : 106 938 décisions de justice. Une augmentation de plus d’un tiers en dix ans. Les expulsions par la police ont doublé entre 2000 et 2009 : plus de 10 000 expulsions par an.


Ce sont des chiffres ? Non, ce sont des vies. Saïda s’occupe d’un couple de riches bailleurs dans le XVIIe arrondissement parisien, qui la logent dans un deux-pièces correct pour 400 euros. A leur mort en 2010, les héritiers vendent l’appartement à des investisseurs italiens et lui signifient un congé vente. Elle subit une série d’opérations aux reins. De retour de l’hôpital en mai, elle découvre qu’elle est expulsée. Pas d’hébergement. Elle s’abrite où elle peut. Son logement est loué 1 200 euros. Après quarante ans de service, Saïda, 63 ans, n’a plus de recours. Elle dort sur le trottoir ou dans les bureaux du DAL (Droit au logement) et occupe le square Boucicaut depuis le 16 juillet avec 200 autres familles.


L’hébergement d’urgence est malade des coupes budgétaires réalisées par le gouvernement. Le Samu social ferme 5 000 places à Paris. Il en manque plus de 13 000 rien qu’en Ile-de-France. Pourtant, l’accueil de chaque sans-abri est une obligation qui incombe à l’Etat, c’est la loi.


Les mal-logés attendaient beaucoup de la loi sur le droit au logement opposable (Dalo). Quatre ans plus tard, l’incurie du gouvernement dans les grandes agglomérations saute à la figure. En décembre 2010, 59% des locataires prioritaires n’étaient toujours pas relogés. La proportion monte à 70% en Ile-de-France. A Clichy (Hauts-de-Seine), Luc et Anne vivent dans 21 m2 avec deux enfants et payent 659 euros pour un studio vétuste. Ils gagnent 1 300 euros par mois et sont prioritaires Dalo depuis 2008, première année d’application de la loi. Aucune proposition de relogement à ce jour, 34 000 ménages sont dans ce cas. Parallèlement, l’Insee recense 2,12 millions de logements vides en 2010, un record, tandis que là aussi l’Etat refuse d’appliquer la loi de réquisition ! Et tellement de maires bafouent impunément l’obligation (sur vingt ans) de réaliser 20% de logements sociaux dans leur commune. Entre 2002 et 2009, seules 50,3% des communes concernées par la loi SRU ont respecté les objectifs de financement de logements sociaux.


Les travailleurs pauvres, les jeunes, les étudiants, les retraités modestes, les couples divorcés, les migrants ne sont pas les seuls à galérer. D’après une étude TNS Sofres de juin 2011, un Français sur cinq peine pour payer son logement. La part des loyers dans les revenus des locataires a doublé en trente-cinq ans. Et les attaques prolifèrent contre les droits des locataires en HLM. Le gouvernement vend les logements sociaux, dérégule peu à peu les loyers HLM, ouvre les portes du logement social aux promoteurs, c’est la marchandisation des HLM à marche forcée. La loi Molle (loi Boutin de 2009) en est le fer de lance.


Le parc locatif privé n’est pas en reste. La montée en charge des sous-locations, des baux d’un an (meublés), de trois mois ou neuf mois (pour les étudiants), accélèrent la précarisation des locataires. Les baux contre services rendus, y compris sexuels, ne relèvent plus du fait divers sordide. Là aussi le laxisme règne. Les bailleurs les plus cupides ont tous les droits. Un commerçant à la retraite, handicapé, est décédé le 12 septembre des suites du choc subi à la suite de son expulsion illégale par son bailleur et ses gros bras, un mois plus tôt, à Lambersart (Nord), ville dirigée par un ancien ministre du Logement.


Depuis 1984, la masse des loyers perçus par les loueurs a presque triplé une fois l’inflation déduite. Tirés vers le haut par les politiques de défiscalisation pour les plus riches, les revenus fonciers sont passés de 16,5 milliards à 25,6 milliards d’euros de 2003 à 2008. On attend impatiemment, à l’exemple des grands patrons réclamant plus d’impôts, un appel de propriétaires bailleurs pour baisser les loyers. Ou faudra-t-il que les locataires et les accédants, étranglés par le logement cher, se mettent en grève ?


Nous avons besoin de votre engagement, c'est lui qui permettra de peser tou-te-s ensemble. Signez l'Appel et la Pétition : "Contre le logement cher : baisse des loyers !"

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