lundi 23 janvier 2012

Soutien aux salarié-e-s de SeaFrance : Coopération, autogestion : cette aspiration est dans l’air du temps, et c’est un élément central d’alternative au capitalisme.


Pour éviter la liquidation de la compagnie SeaFrance et la perte de 880 emplois, les salarié-es de cette entreprise ont, avec la section syndicale CFDT maritime Nord, constitué une SCOP candidate à la reprise de l'activité. L'élément clé de ce projet était le transfert des navires à la SCOP, transfert qui aurait permis à la nouvelle entité de se refinancer pour poursuivre l'activité. Le Tribunal de commerce en a décidé autrement et a prononcé la liquidation de l'entreprise le 9 janvier 2012, mettant en péril l'emploi de ses 880 salarié-es. Les Alternatifs dénoncent cette décision de la part d'une juridiction qui fait passer l'intérêt des créanciers avant celui des travailleurs et travailleuses.


Comme celle des Fralib à Gémenos dans les Bouches-du-Rhône, qui luttent pour la reprise de leur unité de production contre le groupe Unilever qui veut les licencier, la démarche des salarié-es de SeaFrance révèle une aspiration à la maîtrise de l'outil de travail. Par leur projet de SCOP, les travailleur-ses de SeaFrance avancent concrètement sur la voie de l’autogestion.Cet acte d’émancipation exprime l’aspiration à prendre ses affaires en mains, il vise à créer de la solidarité là où les règles du capitalisme créent de la concurrence entre salarié-es.


Coopération, autogestion : cette aspiration est dans l’air du temps, et c’est un élément central d’alternative au capitalisme.


Les Alternatifs notent que la proposition Sarkozy du 2 janvier demandant à la SNCF d'attribuer aux salarié-es de SeaFrance des indemnités de licenciement supra-légales qu'ils investiraient dans la SCOP s'inscrit dans la perspective de la liquidation de l'entreprise et non du maintien de son activité.


Depuis quelques jours, une campagne dans les médias de développe contre la section CFDT de SeaFrance à propos de « dérives », de « pratiques obscures et frauduleuses »... Il ne serait évidemment pas question pour les Alternatifs de cautionner de tels comportements, si ceux-ci s’avéraient bien réels. On ne peut cependant qu’être interpellé par la coïncidence entre cette campagne, la décision de liquider SeaFrance, et les propos pour le moins surprenants de François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. Celui ci condamne sa section syndicale pour ne pas avoir privilégié la recherche d’une solution avec le groupe Louis Dreyfus, qui travaillait avec l’armateurdanois DFDS à un plan prévoyant le licenciement d’une moitié du personnel. Autrement dit, la section CFDT de SeaFrance aurait eu le tort de vouloir préserver la totalité des emplois.


Même si la liquidation de l'entreprise est un coup dur porté au projet,  les Alternatifs, fidèles à leur orientation autogestionnaire, soutiendront les salarié-es de SeaFrance dans leur recherche d'une solution pour la SCOP et le maintien de l'activité.

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