«Crises… Répliques… Ripostes ! » Le mot
d’ordre qui chapeaute la deuxième université d’été d’Ensemble donne le
ton de ce qui attend ses militants à Bordeaux, de samedi à mercredi
prochain, entre formation, analyse et établissement d’une feuille de
route pour les mois à venir. Austérité imposée à la Grèce, mobilisation
en berne, politique gouvernementale, élections régionales… Le contexte
n’est pas des plus favorables mais le mouvement, membre du Front de
gauche, entend saisir l’occasion pour renouveler son appel à l’unité des
forces de gauche qui ne partagent pas l’orientation libérale du couple
Valls-Hollande.
Une porte-parole « inquiète et en colère »
« La rentrée va s’effectuer à l’aune de ce qui s’est passé
en Grèce, où la situation s’est détériorée pour le peuple et Syriza
avec un rapport de forces pour l’instant favorable aux institutions
européennes au service du capital », explique sa porte-parole, Myriam
Martin, « inquiète et en colère » puisque Syriza « était un modèle de ce
qui pouvait se passer dans d’autres pays européens : l’arrivée de la
gauche radicale au pouvoir et la démonstration qu’une autre politique
est possible ». Comment construire l’espoir et le rapport de forces
nécessaire à l’émergence d’une politique alternative sur le continent ?
Voilà de quoi alimenter le premier temps fort du rendez-vous girondin
qui réunira notamment le Front de gauche, Sinn Fein, Podemos et Syriza
pour un meeting, samedi soir.
De quoi également rendre d’autant plus urgente, pour
Ensemble, « le rassemblement en France, de manière large et unitaire,
d’une gauche de combat qui doit affronter les politiques libérales et
d’austérité », estime Myriam Martin, qui interviendra au nom de sa
formation lors du deuxième temps fort de l’université, un débat avec le
Parti de gauche, le PCF, Europe Écologie-les Verts, Nouvelle Donne et le
NPA autour du thème « Quels projets pour la gauche ». Dans une période
« un peu trouble », il est de la « responsabilité du Front de gauche de
montrer le chemin de l’unité », ajoute la dirigeante d’Ensemble. Le
mouvement compte d’ailleurs profiter du week-end pour faire savoir qu’il
appelle à ce que ce rassemblement devienne réalité dès les prochaines
élections régionales. Comme le Parti de gauche, la
formation souhaite la tenue d’un « rendez-vous (avec les forces de
gauche non gouvernementales) pour définir une ligne de conduite commune
au niveau national », avec l’ambition d’aboutir à des accords avant la
fin septembre. Pour l’heure, le débat patine dans certaines régions,
parfois même entre formations du Front de gauche, mais est en bonne voie
ailleurs, comme en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
Julia Hamlaoui – Vendredi 21 Août, 2015 – L’Humanité
Ensemble « Des alliances possibles dans chaque région »
La formation appelle tous
les partis de la gauche antilibérale à s’unir aux régionales.
Bordeaux (Gironde), envoyé spécial.
L’unité. Le mot d’ordre d’Ensemble est décliné sans relâche lors de
son université d’été, organisée depuis samedi et jusqu’à mercredi à
Bordeaux. Unité du Front de gauche. Unité de toute la gauche qui
s’oppose à l’austérité et au gouvernement. Unité, enfin, des mouvements
et partis progressistes qui veulent changer de logiciel en Europe.
« Cette rentrée politique n’est pas comme les autres, lance Myriam
Martin, porte-parole d’Ensemble. Il y a urgence, le Front de gauche doit
faire avancer rapidement la question du rassemblement et d’un programme
bâti en commun. Nous sommes sur une ligne de crête et devons travailler
d’arrache-pied face aux crises qui s’accentuent et menacent la
gauche. » En ligne de mire, la crise environnementale et sociale, mais
aussi la crise politique et européenne après le tour de vis imposé à la
Grèce et la montée de l’extrême droite.
Converger sous un label commun
« Nous devons poursuivre la réflexion lancée avec les
Chantiers de l’espoir, créer du lien car nous avons beaucoup plus de
points communs que de désaccords », ajoute Marie-Pierre Toubhans, autre
porte-parole d’Ensemble, qui appelle les composantes du Front de gauche à
s’unir avec Europe Écologie-les Verts, Nouvelle Donne, le NPA et
d’autres pour les régionales de décembre. « Les alliances sont possibles
dans toutes les régions. Elles ne doivent pas s’arrêter à seulement
cinq ou six comme actuellement. Nous devons converger sous un label
commun qui reste à créer et qui enverra un signal très fort », précise
Jean-François Pellissier. Lui aussi porte-parole d’Ensemble, il prévoit
d’appeler Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV et candidate en
Île-de-France, à s’unir avec le Front de gauche. Éric Coquerel,
co-coordinateur national du PG, est favorable à cette union, et
considère que « malgré les divergences, se mettre d’accord sur un projet
pour gouverner une région, c’est souvent le plus simple ». « Les
régionales, ce n’est que le début. Il va falloir composer sur le temps
long pour construire le périmètre large d’une gauche écologique et
citoyenne qui nous sorte de l’impasse sociale-libérale de Hollande »,
ajoute Élise Lowy, du bureau exécutif d’EELV. David Pellicer,
responsable du PCF du Tarn-et-Garonne, appelle au « dépassement du Front
de gauche pour devenir majoritaire ». La veille, le Front de gauche,
Syriza, Podemos, Die Linke, le Sinn Fein et le Front populaire tunisien
s’étaient réunis lors d’un meeting pour combattre le despotisme des
institutions financières et européennes.
Aurélien Soucheyre – Lundi 24 Août 2015 –L’Humanité
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