lundi 24 août 2015

Université d’été d’Ensemble : « nous devons montrer le chemin de l’unité »


Lors de ses journées d’été, la plus jeune formation du Front de gauche veut envoyer un message de rassemblement.

«Crises… Répliques… Ripostes ! » Le mot d’ordre qui chapeaute la deuxième université d’été d’Ensemble donne le ton de ce qui attend ses militants à Bordeaux, de samedi à mercredi prochain, entre formation, analyse et établissement d’une feuille de route pour les mois à venir. Austérité imposée à la Grèce, mobilisation en berne, politique gouvernementale, élections régionales… Le contexte n’est pas des plus favorables mais le mouvement, membre du Front de gauche, entend saisir l’occasion pour renouveler son appel à l’unité des forces de gauche qui ne partagent pas l’orientation libérale du couple Valls-Hollande.

Une porte-parole 
« inquiète et en colère »

« La rentrée va s’effectuer à l’aune de ce qui s’est passé en Grèce, où la situation s’est détériorée pour le peuple et Syriza avec un rapport de forces pour l’instant favorable aux institutions européennes au service du capital », explique sa porte-parole, Myriam Martin, « inquiète et en colère » puisque Syriza « était un modèle de ce qui pouvait se passer dans d’autres pays européens : l’arrivée de la gauche radicale au pouvoir et la démonstration qu’une autre politique est possible ». Comment construire l’espoir et le rapport de forces nécessaire à l’émergence d’une politique alternative sur le continent ? Voilà de quoi alimenter le premier temps fort du rendez-vous girondin qui réunira notamment le Front de gauche, Sinn Fein, Podemos et Syriza pour un meeting, samedi soir.

De quoi également rendre d’autant plus urgente, pour Ensemble, « le rassemblement en France, de manière large et unitaire, d’une gauche de combat qui doit affronter les politiques libérales et d’austérité », estime Myriam Martin, qui interviendra au nom de sa formation lors du deuxième temps fort de l’université, un débat avec le Parti de gauche, le PCF, Europe Écologie-les Verts, Nouvelle Donne et le NPA autour du thème « Quels projets pour la gauche ». Dans une période « un peu trouble », il est de la « responsabilité du Front de gauche de montrer le chemin de l’unité », ajoute la dirigeante d’Ensemble. Le mouvement compte d’ailleurs profiter du week-end pour faire savoir qu’il appelle à ce que ce rassemblement devienne réalité dès les prochaines élections régionales. Comme le Parti de gauche, la formation souhaite la tenue d’un « rendez-vous (avec les forces de gauche non gouvernementales) pour définir une ligne de conduite commune au niveau national », avec l’ambition d’aboutir à des accords avant la fin septembre. Pour l’heure, le débat patine dans certaines régions, parfois même entre formations du Front de gauche, mais est en bonne voie ailleurs, comme en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.

Julia Hamlaoui  – Vendredi 21 Août, 2015 – L’Humanité

Ensemble « Des alliances possibles dans chaque région »

La formation appelle tous 
les partis de la gauche antilibérale à s’unir aux régionales.
Bordeaux (Gironde), envoyé spécial.  L’unité. Le mot d’ordre d’Ensemble est décliné sans relâche lors de son université d’été, organisée depuis samedi et jusqu’à mercredi à Bordeaux. Unité du Front de gauche. Unité de toute la gauche qui s’oppose à l’austérité et au gouvernement. Unité, enfin, des mouvements et partis progressistes qui veulent changer de logiciel en Europe. « Cette rentrée politique n’est pas comme les autres, lance Myriam Martin, porte-parole d’Ensemble. Il y a urgence, le Front de gauche doit faire avancer rapidement la question du rassemblement et d’un programme bâti en commun. Nous sommes sur une ligne de crête et devons travailler d’arrache-pied face aux crises qui s’accentuent et menacent la gauche. » En ligne de mire, la crise environnementale et sociale, mais aussi la crise politique et européenne après le tour de vis imposé à la Grèce et la montée de l’extrême droite.

Converger sous un label commun

« Nous devons poursuivre la réflexion lancée avec les Chantiers de l’espoir, créer du lien car nous avons beaucoup plus de points communs que de désaccords », ajoute Marie-Pierre Toubhans, autre porte-parole d’Ensemble, qui appelle les composantes du Front de gauche à s’unir avec Europe Écologie-les Verts, Nouvelle Donne, le NPA et d’autres pour les régionales de décembre. « Les alliances sont possibles dans toutes les régions. Elles ne doivent pas s’arrêter à seulement cinq ou six comme actuellement. Nous devons converger sous un label commun qui reste à créer et qui enverra un signal très fort », précise Jean-François Pellissier. Lui aussi porte-parole d’Ensemble, il prévoit d’appeler Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV et candidate en Île-de-France, à s’unir avec le Front de gauche. Éric Coquerel, co-coordinateur national du PG, est favorable à cette union, et considère que « malgré les divergences, se mettre d’accord sur un projet pour gouverner une région, c’est souvent le plus simple ». « Les régionales, ce n’est que le début. Il va falloir composer sur le temps long pour construire le périmètre large d’une gauche écologique et citoyenne qui nous sorte de l’impasse sociale-libérale de Hollande », ajoute Élise Lowy, du bureau exécutif d’EELV. David Pellicer, responsable du PCF du Tarn-et-Garonne, appelle au « dépassement du Front de gauche pour devenir majoritaire ». La veille, le Front de gauche, Syriza, Podemos, Die Linke, le Sinn Fein et le Front populaire tunisien s’étaient réunis lors d’un meeting pour combattre le despotisme des institutions financières et européennes.

Aurélien Soucheyre – Lundi 24 Août 2015 –L’Humanité

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