vendredi 25 juin 2010

24 juin : 60 000 manifestant-e-s en Loire Atlantique pour défendre les retraites


40 000 manifestant-e-s à Nantes, 15 000 à Saint Nazaire, 1 500 à Châteaubriant, 1 200 à Ancenis, ce sont, au total, près de 60 000 personnes qui sont descendues dans la rue en Loire Atlantique en réponse à l'apple intersyndical CFDT, CTC, CGT, FSU, Solidaires et UNSA. Deux fois plus que le 27 mai dernier. La plupart des partis de gauche (PS,PCF, Parti de Gauche, NPA, UDB, Lutte Ouvrière et Alternatifs) était également présent avec drapeaux, auto-collants et tracts.

La veille au soir, 250 personnes s'étaient retrouvées au FJT de Nantes pour un meeting commun GaucheUnitaire, NPA, PCF, Parti de Gauche, POI, PS, UDB, Verts et Alternatifs. Nous vous invitons à lire ci-dessous l'intervention d'Aline Chitelman pour les Alternatifs 44.

"Au nom des Alternatifs, je tiens d’abord à me féliciter de ce front uni de la gauche contre la contre-réforme des retraites. Cette unité est nécessaire quand c’est la roue du progrès social que le gouvernement veut faire tourner à l’envers. Et c’est bien ce qui se passe avec le projet gouvernemental que nous serons tous d’accord ici pour caractériser comme une attaque majeure contre la société toute entière, et plus particulièrement encore contre les femmes salariéesAujourd’hui, 30% des femmes sont déjà contraintes de partir à 65 ans, la moitié d’entre elles touche une pension inférieure à 900 euros/mois et seulement 44%, moins d’une femme salariée sur deux, part avec une retraite complète, contre 86% pour les hommes. Si le gouvernement parvenait à imposer sa contre-réforme ce serait évidemment pire pour tous et donc encore plus pour les femmes salariées.

Comme le souligne avec justesse l’appel unitaire des féministes à manifester demain 24 juin : « les mêmes causes vont produire les mêmes effets. La réforme que le gouvernement propose, s’inscrit dans la suite de celles de 1993 et 2003, qui ont eu comme conséquence non seulement une baisse générale du niveau des pensions mais également un accroissement des inégalités entre les femmes et les hommes ».



L’enjeu, c'est-à-dire notre responsabilité commune, est d’éviter une défaite majeure pour la classe ouvrière en imposant par le rapport de force, seul langage que le gouvernement connaisse, le retrait de ce projet de loi scélérat.
Un mot sur le contexte car, chacun ici le sait, la remise en cause de nos retraites s’inscrit dans un contexte de crise mondiale du capitalisme et d’offensive généralisée de tous les gouvernements de l’union européenne, droite et fausse gauche confondues, contre le monde du travail pour répondre aux exigences des marchés financiers.

Partout, sous l’égide de l’Union européenne et du FMI, la bourgeoisie et le patronat, MEDEF en tête, essaient d’imposer un consensus des gouvernements pour gagner la confiance des spéculateurs et des agences de notations en imposant la remise en cause des conquêtes sociales. Tout y passe, retraites bien sûr, mais aussi privatisation/liquidation des services publics et remise en cause du droit du travail. Il est lamentable que de soi-disant gouvernements de gauche, en Espagne, au Portugal, en Grèce, ou de soi-disant hommes de gauche comme Strauss-Kahn à la tête du FMI ou Pascal Lamy à la tête de l’OMC se fassent les acteurs directs et zélés de cette offensive généralisée du capitalisme.

Disons le clairement : nous n’avons rien de commun avec ces personnages et leur politique et si la gauche unie veut être crédible elle doit aussi s’en démarquer clairement et les condamner au même titre que Sarkozy, Fillon, Woerth et autres crapules qui nous gouvernent.

Pour gagner cette bataille pour le retrait de la contre-réforme sur les retraites, deux exigences s’imposent à nous :

- tout mettre en œuvre pour développer et centraliser la mobilisation sociale. Réussir la journée de demain et, d'ores et déjà, aux côtés des syndicats, soutenir un mouvement de grève prolongé à la rentrée de septembre. Pour le réussir, le front syndical unitaire, même fragilisé par la décision du congrès CFDT qui s'est prononcé pour une augmentation du nombre d'années de cotisations, et le front de la gauche politique tel qu'il s'affiche ce soir, sont des atouts majeurs.

Deuxième exigence, affirmer clairement qu’une des premières mesures d’une gauche majoritaire sera d’annuler cette contre-réforme et celles qui l’ont précédée en 1993 avec Balladur et Fillon en 2003. Ensemble prenons l’engagement public de maintenir l'âge de la retraite légal à 60 ans et de revenir aux 37,5 annuités pour une pleine retraite. C’est possible, nous le savons, en redistribuant les richesses produites.

A moins de décréter la paupérisation des retraité-es, il est normal de couvrir les besoins sociaux liés à l’augmentation de leur part dans la population par un accroissement des prélèvements sur la richesse produite. Les déficits des caisses de retraite sont essentiellement dus au refus obstiné de le faire. Il est donc juste d’augmenter la part des salaires et des pensions dans la richesse produite en s’attaquant aux profits. Le financement des retraites est possible à condition d’en finir avec l’actuel partage éhonté de la richesse au bénéfice des revenus financiers. C’est ce partage qui constitue le tabou à faire sauter, et non l’âge de départ. Il s’agit là d’un choix politique de justice et de solidarité.

Sans attendre une prise de position nationale, nous proposons que l'ensemble des partis politiques présents ce soir poursuive cette mobilisation commune en multipliant les collectifs unitaires dans le maximum de localités du département pour converger dans un grand meeting départemental à la rentrée de septembre avec les porte-parole nationaux de nos partis et celles et ceux des organisations syndicales qui l'accepteront ainsi que des associations telles ATTAC ou Copernic.

Pour faire plier le gouvernement, pour empêcher la remise en cause des droits à la retraite de millions de travailleuses et de travailleurs et, ainsi, pour, concrètement, reconstruire l’espoir à gauche.
".

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