dimanche 13 novembre 2011

Tragédie grecque – Guerre sociale contre le peuple et entrée de l’extrême-droite au gouvernement


La nomination de M. Papademos, ancien vice-président de la Banque Centrale Européenne, BCE, comme premier ministre en remplacement du socialiste Georges Papandreou, président du PASOK et de l’Internationale Socialiste, vient aussi de se traduire, 37 ans après la chute de la dictature, par l’entrée de quatre ministres d’extrême-droite dans le nouveau gouvernement grec . Parmi eux, l’avocat Makis Voridis, considéré comme proche de Jean-Marie Le Pen et l’antisémite Adonis Georgiadis.


Quatorze ministres du PASOK, le PS grec, ont accepté de conserver leurs ministères et de cohabiter, sous l’autorité de Papademos, avec la Nouvelle Démocratie, parti de la droite libérale, et avec l’extrême-droite. Sarkozy et Merkel ont félicité Papademos et lui ont fermement rappelé son obligation de se soumettre aux exigences de la troïka Union Européenne – BCE – FMI, désormais en poste à Athènes, pour vérifier la mise en place de la privatisation totale de l’économie et de mesures d’austérité encore plus violentes contre la population que celles prises depuis mars 2010 par la majorité socialiste du gouvernement Papandréou. Pas un mot sur l’entrée de l’extrême-droite. Ni de la part du gouvernement français, ni du gouvernement allemand, ni à l'Union Européenne.



Deux ans après son retour au pouvoir, le PASOK aura réussi :
- à infliger la purge sociale la pire que le peuple grec ait connu depuis la seconde guerre mondiale,
- à proposer la mise en place d’un gouvernement d’union nationale avec la droite
- et, enfin, à accepter de cohabiter au gouvernement avec l’extrême droite.


Pour le PS français cette entrée de la droite au gouvernement « est un choc ». « Voilà où mène l'Europe quand elle tourne le dos aux peuples, en imposant des austérités brutales et aveugles sans donner la possibilité et le temps pour le redressement et en s'immisçant dans le fonctionnement démocratique des Etats-membres » souligne –t-il dans un communiqué. Mais pas un mot, rien, sur la véritable guerre sociale contre le peuple conduite depuis deux ans par le PASOK. Pas un mot pour condamner la décision de PASOK d’appeler à un gouvernement d’union nationale avec la droite. Pas un mot pour demander le départ de Papandréou de la présidence de l’Internationale Socialiste et l’exclusion des ministres et députés du PASOK qui acceptent cette cohabitation avec l’extrême-droite.
Oui, c’est une véritable tragédie que connaît la Grèce, avec la négation totale de sa souveraineté nationale et la soumission honteuse - et commune - du PASOK, de la Nouvelle Démocratie et du parti d’extrême-droite LAOS aux exigences de la troïka, Union européenne, BCE et FMI.

Seule la gauche radicale grecque - même divisée, même trop souvent sectaire, - mais dans laquelle se reconnait une frange croissante de la population, porte aujourd’hui un réel espoir. Elle a besoin d’un soutien international, de notre soutien.


Des dizaines de milliers de grecs étaient une nouvelle fois dans la rue ce week-end contre le nouveau gouvernement de Papademos, comme ils et elles le sont depuis des mois. Violenté par la troïka, calomnié par Sarkozy et Merkel, trahi par Papandréou et les dirigeants du PASOK, ce peuple grec mobilisé a toute notre solidarité.
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Rappelons quelques-unes des mesures votées par le gouvernement du PASOK :


- diminution des salaires des fonctionnaires de 30% et gel pour 3 ans des salaires publics
- Augmentation de la TVA à 23%
- Baisse des retraites (6 retraités sur 10 perçoivent moins de 600 euros/mois)
- Contre-réforme des retraites avec départ à 65 ans pour les fonctionnaires, calcul des pensions sur la moyenne des salaires de toutes les années travaillées
- Assouplissement des conditions de licenciement et réduction des indemnisations, remise en cause du droit du travail pour en venir à des contrats individualisés
- Suppression de 2350 des 6300 postes de l’OSE (SNCF grecque)
- Augmentation des prix des services publics
- Privatisation des ports, des aéroports, des chemins de fer, de la distribution de l’eau et de l’électricité, du secteur financier et du foncier appartenant à l’Etat, etc…

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