mercredi 14 décembre 2011

Evaluation des enseignant-e-s : néolibéralisme ou autogestion : choisissons !


Le projet de décret visant à modifier l’évaluation des enseignant-e-s est une pièce maitresse dans le dispositif de destruction du service public d’éducation et de mise en place d’une école libérale préparé depuis plusieurs années par la droite. Confier l’évaluation des enseignant-e-s du secondaire au chef d’établissement et lui permettre de déterminer le rythme d’avancement de la carrière des personnels ou évaluer les professeur-e-s des école à l’issue d’un entretien basé sur la culture du résultat n’auront aucun effet positif sur les élèves. Les objectifs sont bien d’avoir des personnels plus malléables, de les mettre en concurrence en individualisant leur carrière, de freiner leur évolution et, à terme, de casser le statut actuel des enseignant-e-s et préparer le recrutement local de l’ensemble des personnels de l’Education Nationale.


Ce projet constitue une véritable régression non seulement pour les enseignant-e-s mais aussi pour l’ensemble des usagers du service public. Il s’inspire directement des propositions de l’UMP visant à mettre en place des établissements scolaires autonomes dirigés par un-e chef d’établissement promu chef d’entreprise recrutant ”ses enseignant-e-s” mais aussi ”ses” élèves au nom du libre choix de l’établissement laissé aux familles.


Véritable clé de voute de l’ensemble du dispositif néo libéral, ce projet d’évaluation des enseignant e-s, s’il est adopté, permettrait la mise en concurrence de tous les établissements scolaires et créerait les conditions de la mise en place d’une école à ”plusieurs vitesses”, donc, pour les élèves et leurs familles, d’un système scolaire encore plus sélectif et plus inégalitaire.



Une riposte à la hauteur de l’attaque est nécessaire.


L’appel à la grève de la quasi-totalité des syndicats enseignants est une première étape indispensable de la riposte mais il faut l’inscrire dans la durée et construire une mobilisation d’ampleur pour faire reculer Chatel. C’est possible si nous, personnels et usagers du service public, ensemble, nous luttons !


RETRAIT DU PROJET D’EVALUATION DES ENSEIGNANT-E-S MAIS AUSSI CHANGEMENT RADICAL DU SYSTEME ACTUEL


L’éducation doit rester un service public.


Les enseignant-e-s doivent garder leur statut de fonctionnaire d’État qui leur permet d’exercer leur métier sans ingérence clientéliste.
Mais nous devons aussi passer à l’offensive. Débattons ensemble, personnels et usagers, citoyens et citoyennes, dans des forums locaux de l’école que nous voulons, de son organisation.


Pour nous, Alternatifs, la transformation radicale du système éducatif est à l’ordre du jour : les hiérarchies pédagogiques et administratives n’ont jamais été que des instruments d’infantilisation des personnels de l’Education et ont été, durant ces dernières années, les vecteurs essentiels du remodelage néolibéral de l’école. C’est pourquoi nous exigeons le retrait du projet de décret visant, dans l’enseignement secondaire, à transformer les chefs d’établissement en chefs d’entreprise, sans pour autant défendre le système de l’inspection.


S’opposer à l’école néolibérale, c’est donner davantage de pouvoir aux usagers, aux équipes pédagogiques et éducatives. Nous ne défendons pas le statu quo actuel basé sur l’inspection, en tant que hiérarchie pédagogique : subjective, infantilisante et vecteur des contre-réformes néo-libérales sur les contenus d’enseignement, l’inspection doit être supprimée et remplacée par un dispositif d’évaluation pédagogique alternatif au système existant.


Nous défendons l’idée que cette évaluation alternative à l’inspection doit :
- être collective (évaluation d’équipes pédagogiques)
- être déconnectée de l’avancement de carrière des personnes.
Le/la ”chef” d’établissement doit être également élu-e pour une durée limitée par les personnels et le rôle des Conseils d’Administration des établissements scolaires doit être renforcé en même temps qu’élargi - réellement - aux usagers et plus particulièrement aux élèves.


Ecole néolibérale ou autogestion : choisissons !

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