Avec 225 tracteurs et entre 6000 et 8 000 manifestant-e-s, Nantes a résonné des protestations contre les promoteurs du projet d'un nouvel aéroport - qu’ils soient politiques, avec le Premier Ministre Fillon ou avec Jean-Marc Ayrault, député-maire-président de Nantes-métropole et les autre présidents des collectivités territoriales engagées dans cette aventure insensée, ou qu’ils soient directement en charge de la construction de cette infrastructure comme le concessionnaire Vinci, multinationale dont les états d’arme vont jusqu’en Russie avec la destruction de la forêt de Kimki pour construire l’autoroute entre Moscou et Saint Petersbourg.
«Nantes en état de siège» avait osé titrer une presse locale de plus en plus à sensation ! Sans doute pour faire peur et inciter les femmes et les hommes opposés au projet à éviter de venir à la manifestation. Pari perdu : c'est une foule immense, souvent venue en famille, et bon enfant mais déterminée à faire entendre sa voix face à ceux qui ne veulent pas entendre, au gouvernement comme à la tête du Parti Socialiste, qui était présente. L'espace de ce samedi après-midi, le bocage s’est installé au coeur de Nantes. Avec végétation et vaches.
La présence policière était volontairement démesurée avec 1500 hommes annoncés, un hélicoptère tournant en permanence au dessus de la manifestation, vidéo surveillance tout azimut, des dizaines de cars de CRS et de Gendarmerie, des canons à eau, des grilles montées sur les cars des forces de police bouclant tout accès à la Mairie et à la Préfecture, symboles d’une union sans principe entre les dirigeants de l’UMP et ceux du PS. Ce véritable camp retranché donnait à voir d’abord la peur de l’expression populaire.
Les paysans, particulièrement mobilisés avec la Confédération Paysanne, ont redit combien ce projet était destructeur de terres nourricières face au bétonnage accéléré des surfaces agricoles pourtant si nécessaires à la nourriture des femmes et des hommes de cette planète. Françoise Verchère, au nom du CéDpa, association de mille élu-e-s, a exprimé le soutien sans faille des élu-e-s, l’incohérence entre les intentions affichées de certains élus en matière de Développement Durable et le sacrifice de milliers d’hectares et de zones humides pour de nouvelles infrastructures : c’est métropolisation, concurrence, aveuglement devant la crise énergétique et écologique, tout ça avec un montage financier scandaleux, avec mensonges et abdications devant l’intérêt privé.
Comme ailleurs en France ou à Frankfort contre sa 3ème piste, la bataille peut être gagnée contre ces projets inutiles, destructeurs et dévoreurs d’argent public ; « nous ne voulons ni pistes, ni parkings à Notre Dame des Landes, nous voulons garder les terres et les paysans. Nous les garderons ! »
PS) A l’issue de la fin de la manifestation, marquée clairement par le départ des tracteurs et des paysans, quelques centaines de jeunes se sont affrontés aux forces de police. Répétons-le, les acteurs de ces violences gratuites, opposées aux décisions démocratiques de la coordination des opposants au projet d’aéroport, desservent totalement la mobilisation.
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