vendredi 16 avril 2010

Redeyef Tunisie : non à la répression ! Liberté pour Hassen Ben Abdallah ! Rassemblement à Nantes mercredi 21 avril !



Appel du Collectif Nantais de Soutien aux Tunisiens de Redeyef

Redeyef 2008, les faits :

De janvier à juin 2008, la population du bassin minier de Gafsa, au sud ouest de Tunis, a mené une lutte massive et bien organisée qui a montré que lutter était possible en Tunisie. Elle a été déclenchée début janvier par la publication des résultats du concours d’embauche de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), l’unique moteur économique de la région. Jugeant frauduleux ces résultats, de jeunes chômeurs occupèrent alors le siège régional de la centrale syndicale à Redeyef avec les veuves des mineurs et leurs familles, qui installèrent leurs tentes devant le bâtiment. Le mouvement s’est étendu rapidement : ouvriers, chômeurs, étudiants et habitants ont multiplié à leur tour les grèves et les actions, en dépit du siège des villes par les forces de police.


Le pouvoir a répondu par une dure répression, rendant le mouvement exsangue, privé de ses leaders et de ses jeunes. Dès le début, des familles ont été brutalisées, leurs biens saccagés. Le déploiement d’unités blindées de l’armée a renforcé le siège du bassin minier durant le mois de juin. L’escalade de la violence d’État s’est manifestée par l’utilisation de balles, par la multiplication des enlèvements de jeunes pour interrogatoire et emprisonnement, et par des ratissages militaires dans les montagnes environnantes en vue de retrouver ceux qui tentaient d’échapper à la torture.

En arrêtant fin juin plusieurs dirigeants du mouvement de protestation qui touche la ville de Redeyef, en les inculpant de délits graves, en conduisant des interrogatoires musclés, le pouvoir tunisien a réussi à affaiblir radicalement la mobilisation. Quelques mesures finalement annoncées durant l’été par le pouvoir central à Tunis promettent des investissements. Mais on compte plus d’une centaine d’arrestations, des disparitions et quelques morts. Les emprisonnements et les harcèlements policiers se poursuivent dans tout le pays, même contre des avocats et des journalistes. Des immigrés qui ont participé aux manifestations de soutien en France ont aussi été interrogés, harcelés et menacés en Tunisie pendant leurs vacances estivales. A la suite de sa réélection le Président Ben Ali a libéré les prisonniers pour donner un pseudo signe de clémence.

Mais les arrestations ont repris en mars 2010.
Une véritable amnistie pour tous, voilà qui serait juste.


Hassen Ben Abdallah ( KHELIFI ), actuellement incarcéré, fait partie des diplômés qui, depuis des années, sont privés de leur droit à l’emploi. Il militait au sein du comité local et régional des diplômés chômeurs, avant d’être condamné par contumace à dix ans . Il s'est présenté de lui même à la police. Le 17 mars 2010 , le tribunal de première instance de Gafsa l'a condamné à une peine de 4 ans et 1 mois d'emprisonnement . Les avocats ont tenté de démontrer que les accusations étaient entachées de nullité et qu'Hassen Ben Abdallah n'avait fait que défendre pacifiquement son emploi dans un cadre syndical légal . Son avocat a fait appel et il sera rejugé mercredi 27 avril .

Le Comité National de Soutien aux Populations du Bassin Minier demande la clôture judiciaire définitive du dossier du bassin minier par la promulgation d'une amnistie englobant toutes les personnes qui ont été jugées , leur réintégration dans leur emploi et le développement équilibré de la région .

LE COLLECTIF NANTAIS DE SOUTIEN AUX TUNISIENS DE REDEYEF SOUTIENT CES REVENDICATIONS ET APPELLE A UN RASSEMBLEMENT MERCREDI 21 AVRIL 18 h DEVANT LA PREFECTURE DE NANTES.

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