mardi 31 mai 2011

Mouvement els indignats en Catalunya - Mouvement Democracia real Ya en Catalogne


Chronique du 27 mai : Au nom du football quasiment invoqué comme raison d’état, la police détruit les campements… et tente d’évacuer els indignats de Barcelona et de Lleida


Le 27 mai, à partir de 6 heures 30 du matin, les Mossos d’esquadra, ont investi le campement du M-15 installé sur la Plaça Catalunya à Barcelone. L’ordre est venu du conseiller à la sécurité de la Generalitat (membre de Convergencia i Unio – parti de la bourgeoisie nationaliste), qui a utilisé le prétexte de nettoyer la place en vue du rassemblement prévu le 28 au soir sur cette même place, dans le cas d’une victoire du Barca en finale de la coupe d’Europe de football. Il n’y a pas eu de véritable résistance de la part des jeunes qui se veulent pacifiques. Mais la police a eu recours à la violence et a détruit l’ensemble des stands mis en place depuis une semaine et demie. 120 blessés ont été dénombrés car la police a largement utilisé les matraques. Tout le campement a été détruit et la police laissant un champ de « ruines » et la place dans un état lamentable. La police a seulement emmené ce qui l’intéressait (les ordinateurs, le matériel audio-visuel et des documents). Très rapidement, l’évacuation a provoqué un rassemblement de solidarité. La CGT (syndicat révolutionnaire) a donné l’ordre d’encercler la police. La même opération a eu lieu simultanément à LLeida.

L’après-midi même, les jeunes ont réinvesti les campements pour les nettoyer et commencer à se réinstaller. Le soir, des manifestations de protestation ont eu lieu le soir dans tout l’Etat espagnol. A Barcelone, une douzaine de milliers de personnes y a participé.


A Girona où nous sommes arrivés hier soir, la manifestation a rassemblé plusieurs centaines de personnes devant le siège provincial de la Generalitat. Non loin de là (sur la Plaça Catalunya), est installé le campement totalement autogéré par les jeunes que nous avons visité. On y trouve un point d’information qui accueille les passants et les visiteurs, on y apprend que 700 campements sont recensés dans le monde ; une immense tente où est installé le comedor popular (cantine populaire) et plusieurs stands qui proposent des activités. Le campement tient une assemblée générale régulière, diverses commissions ont été formées : diffusion, logistique, activités, contenus, etc. Hier soir, vers minuit, tandis qu’un groupe débattait de l’organisation du lendemain, deux artistes proposaient un concert improvisé et d’autres jeunes installaient leur tente. L’ambiance était très calme, le lieu exprime une grande tolérance et un certain pacifisme. On s’écoute attentivement, on se respecte. Nous n’avons pratiquement pas croisé de militant-e-s. De nombreux panneaux et autres banderoles ornent l’espace « récupéré ». Certains slogans se veulent radicaux, d’autres peuvent apparaître naïfs. La corruption, le pouvoir de l’argent et des banquiers et le besoin de plus de démocratie sont les thèmes les plus présents.


Nous doutons que les médias français aient diffusé les propos tenus pas Sarkozy lors du G8 à Deauville mais ils ont été largement repris par les médias espagnols. Celui-ci a salué le printemps arabe et s’est félicité que les jeunes se soient débarrassés de leurs dirigeants en Tunisie et en Egypte mais pour mieux s’étonner du printemps espagnol « dans un pays où les jeunes sont en démocratie ». Notre cher président devrait venir voir des campements et il comprendrait mieux que ce que les jeunes contestent, se sont précisément les politiques d’austérité et néolibérales mises en œuvre par le G8, les institutions internationales et européennes et la démocratie par délégation...


Chronique du 28 mai : Le campement de Barcelone se consolide et l’assemblée adopte la poursuite du campement


Vingt-quatre heures après l’échec de la tentative d’évacuation de l’Acampada de Plaça Catalunya, le réaménagement de l’espace a bien avancé, les stands des différentes commissions sont construits de bric et de broc, de matériaux recyclés, etc. Certaines banderoles ont pu être récupérées. Beaucoup de jeunes et autres s’affairent à redonner un aspect convivial à la place. Plusieurs commissions réunies en cercles occupent les différents espaces. Chacun-e peut intervenir, les prises de paroles sont brèves, il n’y a pas d’applaudissements, d’un signe des mains, on approuve ou pas les échanges et les décisions. Une longue queue s’étire déjà devant le comedor popular pour se nourrir. Tout au long de l’après-midi, l’animation se poursuit : on reconstruit les différents espaces thématiques, on se réunit en commission ou en forum thématiques, on s’occupe du jardin légumier, les enfants sont accueillis à la crèche, des groupes de musique se produisent tandis que deux jeunes pédalent pour alimenter l’électricité nécessaire à la sonorisation. Certains ont décidé de dormir dans les arbres et ont aménagé leur couchage aves des planches et des cordes. Au fur et à mesure du temps, l’affluence grossit. Certain-e-s viennent par curiosité, d’autres pour témoigner leur soutien. A 19 heures, la place est noire de monde, l’assemblée peut commencer. Les différentes commissions font des rapides compte rendus et soumettent ou non des propositions. Si les débats en commission n’ont pas été suffisants, les propositions ne sont pas présentées. Des campements s’installent dans les quartiers et dans les villes populaires de la banlieue de Barcelone. Ce soir, il s’agit également de prévenir les tentatives d’incursion des supporters du Barca. La municipalité a donné pour consigne aux supporters de se rassembler à l’Arc de triomphe mais les habitudes ont parfois la vie dure. Il est nécessaire de s’organiser pour éviter l’envahissement de la place et la destruction de l’espace.


Comme prévu, si 25 000 supporters se concentrent bien à l’Arc de triomphe, il y en a autant voire plus à proximité de Plaça Catalunya. Les indigné-e-s réussiront cette fois à protéger leur campement en créant une barrière humaine et avec le concours objectif de la police qui s’interposera en utilisant de nouveau la matraque contre certains supporters violents.


A 2 heures 30 du matin, le calme est revenu. Un peu plus tard, la place est remplie de sacs de couchage.


A Girona, dans la journée, la police a demandé aux occupants de plier les tentes et d’enlever les banderoles afin que le rassemblement des supporters du Barca puisse se dérouler dans de bonnes conditions. Le campement s’est replié sur le centre de la place et il n’y a pas eu d’incidents.


Dimanche 29 mai après-midi, Paco Ibañez doit venir soutenir els indignats.

témoignage de Richard Neuville, animateur de la commission internationale des Alternatifs, entretiens avec Luis Blanco (Forum social catalan) et Didac Piñeyro.

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