"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
mardi 24 mai 2011
Espagne : « Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiciens et des banquiers »,
« Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiciens et des banquiers », tel est le slogan repris dans de nombreuses villes, de Barcelone à Valence en passant par Madrid. A l’image des révolutions tunisienne et égyptienne, le mouvement spontané « Démocratie réelle, maintenant ! », initié le 15 mai par les jeunes et rejoint par toutes les générations a été porté par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Toute proportion gardée et dans un contexte politique différent, c’est la même exaspération qui s’exprime. Après la réussite de la mobilisation du 15 mai, au cours de laquelle une soixantaine de manifestations ont eu lieu, le mouvement s’est amplifié : campements, assemblées permanentes dans de nombreuses villes. Des personnes expulsées de leur logement et des retraités percevant de maigres pensions ont rejoint les jeunes. Le mal-être d’une partie de la population s’est transformé en « indignation » jusqu’à « Tomar la calle », occuper la rue. De nombreux-ses citoyen-ne-s ne se sentent plus représenté-e-s par la classe politique et s’insurgent contre les politiques d’austérité de "gauche" comme de droite.
Ce mouvement autonome, auto-organisé, spontané, a posé d’emblée deux questions : Qui doit payer la crise ? Par qui et comment doivent se prendre les décisions dans une société démocratique ?
Il remet en question les politiques d’ajustement néolibérales et recherche des alternatives. Les propositions qui émanent des assemblées portent pèle-mêle sur la suppression des privilèges de la classe politique et la lutte contre la corruption, la lutte contre le chômage, notamment celui des jeunes, le droit au logement, des services publics de qualité, le contrôle des banques, la réforme de la fiscalité, la démocratie active, la fermeture des centrales nucléaires, la réduction des dépenses militaires, des référendums sur les traités européens...
Il s’agit d'un soulèvement global pour en finir avec la politique libérale menée depuis des décennies dans l’Etat espagnol et amplifiée par la crise financière qui a durement affecté ce pays. Les politiques d’austérité imposées par l’Union européenne et le FMI à l’Etat espagnol, au Portugal, à la Grèce, à l’Irlande, sont insupportables pour les peuples.
Un changement radical est nécessaire. Les manifestantEs refusent de payer une crise qui résulte du renflouement d'un système financier parmi les pires spéculateurs d’Europe. Ils posent également avec beaucoup d’acuité la question du fonctionnement démocratique d’une société.
Les Alternatifs expriment toute leur solidarité avec ce mouvement social spontané et soutiennent l’appel de l’assemblée de Barcelone pour son extension afin de changer radicalement l’Union européenne et insuffler un vent démocratique nouveau dans toute l'Europe
___________________________________________________________________
Espagne : une vraie démocratie maintenant ! le Manifeste de Democracia Real Ya
Nous sommes des personnes courantes et ordinaires. Nous sommes comme toi : des gens qui se lèvent tous les matins pour étudier, pour travailler ou pour chercher un boulot, des gens qui ont famille et amis. Des gens qui travaillent dur tous les jours pour vivre et donner un futur meilleur à celles et ceux qui les entourent. Parmi nous, certain-e-s se considèrent plus progressistes, d’autres plus conservateurs. Quelques un-e-s croyants, d’autres pas du tout. Quelques un-e-s ont des idéologies très définies, d’autres se considèrent apolitiques. Mais nous sommes tous très préoccupé-e-s et indigné-es par la situation politique, économique et sociale autour de nous. Par la corruption des politiciens, entrepreneurs, banquiers, ... . Par le manque de défense des hommes et femmes de la rue.
Cette situation nous fait du mal quotidiennement ; mais, tous ensemble, nous pouvons la renverser. Le moment est venu de nous mettre au travail, le moment de bâtir entre tous une société meilleure. Dans ce but, nous soutenons fermement les affirmations suivantes :
- L’égalité, le progrès, la solidarité, le libre accès à la culture, le développement écologique durable, le bien-être et le bonheur des personnes doivent être les priorités de chaque société avancée.
- des droits basiques doivent être garantis au sein de ces sociétés : le droit au logement, au travail, à la culture, à la santé, à l’éducation, à la participation, au libre développement personnel et le droit à la consommation des biens nécessaires pour une vie saine et heureuse.
- Le fonctionnement actuel de notre système politique et gouvernemental ne répond pas à ces priorités et il devient un obstacle pour le progrès de l’humanité.
- La démocratie part du peuple, par conséquent le gouvernement doit appartenir au peuple. Cependant, dans ce pays, la plupart de la classe politique ne nous écoute même pas. Ses fonctions devraient être de porter nos voix aux institutions, en facilitant la participation politique des citoyens grâce à des voies directes de démocratie et aussi, procurant le plus de bienfait possible à la majorité de la société, et pas celle de s’enrichir et de prospérer à nos dépens, en suivant les ordres des pouvoirs économiques et en s’accrochant au pouvoir grâce à une dictature partitocratique.
- La soif de pouvoir et son accumulation entre les mains de quelques-uns crée inégalités, crispations et injustices, ce qui mène à la violence, que nous refusons. Le modèle économique en vigueur, obsolète et antinaturel, coince le système social dans une spirale, qui se consomme par elle-même, enrichissant une minorité et le reste tombant dans la pauvreté. Jusqu’au malaise.
- La volonté et le but du système est l’accumulation d’argent, tout en la plaçant au-dessus de l’efficience et le bien-être de la société ; gaspillant nos ressources, détruisant la planète, générant du chômage et des consommateurs malheureux.
- Nous, citoyens, faisons parti de l’engrenage d’une machine destinée à enrichir cette minorité qui ne connait même pas nos besoins. Nous sommes anonymes, mais, sans nous, rien de cela n’existerait, car nous faisons bouger le monde.
- Si, en tant que société nous apprenons à ne pas confier notre avenir à une abstraite rentabilité économique qui ne tourne jamais à notre avantage, nous pourrons effacer les abus et les manques que nous endurons tous. Nous avons besoin d’une révolution éthique. On a placé l’argent au-dessus de l’Etre Humain, alors qu’il faut le mettre à notre service. Nous sommes des personnes, pas des produits du marché. Je ne suis pas que ce que j’achète, pourquoi je l’achète ou à qui je l’achète.
A la vue de cela, je suis indigné/e . Je crois que je peux le changer. Je crois que je peux aider. Je sais que, tous ensemble, on le peut. Sors avec nous. C’est ton droit.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire