jeudi 8 décembre 2011

Aline Chitelman, nouvelle conseillère municipale nantaise


Suite à la démission de Michelle Meunier, élue sénatrice de Loire Atlantique, notre camarade Aline Chitelman est devenue nouvelle conseillère municipale de Nantes. Nous lui avons demandé de se présenter et de nous dire dans quel état d'esprit elle entamait cette nouvelle et importante responsabilité publique.
 Aline Chitelman : "Je suis membre des Alternatifs depuis leur création. Je suis arrivée à Nantes à l’automne 1986. J’étais déjà militante et je le suis restée. Ca a certainement contribué à mon intégration dans la ville. J’ai d’abord habité dans un HLM à Port Boyer. A l’époque, lorsqu’on remplissait les conditions de ressources, on n’attendait pas aussi longtemps que maintenant pour se voir proposer un logement. J’y suis restée jusqu’à mon emménagement sur Nantes Sud il y a une dizaine d’années.


Je travaille aux Impôts. On dit Finances Publiques aujourd’hui. J’étais agente à mon arrivée à Nantes. Deux concours internes plus tard, je suis devenue contrôleuse principale. Ce qui explique mon départ de Port Boyer. Payer un surloyer fait réfléchir aux priorités d’attribution des logements sociaux.



Je travaille et je milite aussi syndicalement. Travailler pour vivre, militer au syndicat pour résister et changer le travail, militer politiquement pour résister et changer la société, ça m’a toujours semblé couler de source. Bien sûr, ça ne veut pas dire qu’il est simple de militer.


Peu à peu, je suis devenue féministe. Je ne le vis pas comme un investissement associatif ni comme un supplément d’âme. C’est le prisme à travers lequel j’interprète le monde. Je serai à la retraite dans 4 ans, je ne militerai plus dans un syndicat quand ma vie se sera trop éloignée du travail, mais je resterai toujours féministe.
Ce que je déteste le plus ? l’injustice
Ce que j’aime le plus ? la convivialité"



Quelles sont tes priorités pour ce mandat municipal ?



Aline Chitelman : "Depuis le premier municipe de l’actuelle majorité, les Alternatifs ont participé à leur mesure et dans des domaines qui leur tiennent à cœur à la vie de la cité. Pour ma part, je participais à la Commission Communale des Impôts Directs. Mais c’était la première fois que j’acceptais de m’engager sur une liste électorale municipale. Si je m’engage, je veux être sûre de pouvoir assumer la part de travail qui suivra. Et j’avais des engagements trop prenants par ailleurs. Je suis foncièrement contre le cumul des mandats, il faut avoir de la liberté d’esprit pour être efficace, et ne pas y rester trop longtemps pour continuer à avoir des idées neuves.


Pouvoir traduire concrètement des idées, c’est ce qui m’a fait accepter. Je n’ai pas le sentiment de m’être assagie. Je n’ai pas renoncé à changer le monde. Je découvre juste un nouveau lieu de militance. Aujourd’hui, à la suite de la démission d’une conseillère, je le deviens à mon tour. Je vais m’y consacrer. Au sein de l’intergroupe Alternatifs-UDB mon intégration aux arcanes administratives sera facilitée.


Bien sûr, je regarderai avec attention les questions financières. Mais je veux surtout m’intéresser à tout ce qui touche au vivre ensemble, aux solidarités, à la cohésion sociale. Et ça irrigue bien des champs d’activité propres à une municipalité".


Une délégation t'a-t-elle été confiée ?



Aline Chitelman : "A Nantes, chaque élu-e de la majorité municipale a une délégation. La mienne sera, au sein de la commission vie associative, la lutte contre l’homophobie et le suivi des associations LGBT, initiales pour lesbiennes, gays, bisexuel-les et transsexuel-les. Cette délégation n’existait pas auparavant. Les implications de cette lutte étaient éclatées entre santé, culture, discriminations, vie des associations. L’idée, c’est que les associations et en premier lieu le Centre Gay et Lesbien de Nantes aient une référente unique auprès de la municipalité. Il est trop tôt encore pour avancer des idées concrètes. Je vais d’abord rencontrer les associations qui le souhaitent et me familiariser avec leurs besoins, mais aussi avec ce que la mairie a pris comme engagements à leur égard.


S’il est besoin de rassurer, la lutte contre les discriminations homosexuelles a déjà fait partie de ma vie. A Dijon, dans les années 70, je participais au CUARH, (comité d’urgence anti-répression homosexuelle). Et ma première bataille a été en faveur de 2 lesbiennes qui travaillaient à l’hôpital, sanctionnées du fait de leur orientation sexuelle. A l’époque, les syndicats ne se sentaient pas concernés par cette discrimination. Mais les choses ont heureusement changé depuis, avec la création d’associations syndicales au sein même des administrations.


Ce qui prouve que le besoin existe, au travail comme dans la vie de tous les jours. Et les dégradations commises contre le centre gay et lesbien nantais doivent nous motiver à faire changer les mentalités".

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