Bertrand Vrain |
Au moment même où se déroule à Nantes un colloque sur la biodiversité, le Préfet et les « grands élus », qui ont ouvert ce colloque, rajoutent déclarations sur déclarations pour imposer le projet de Notre Dame des Landes, pourtant destructeur du bocage et de la biodiversité au Nord de Nantes.
Apparemment, rien n’y fait : le rapport DURON renvoie aux calendes grecques nombre de projets d’infrastructures, LGV ou autoroutes. La liaison LGV Nantes-Rennes passant par Notre Dame des Landes, jugée importante par les promoteurs du projet, a disparu des écrans radars ; elle n’est même pas inscrite au Schéma National des Infrastructures des Transports.
Les publicités « pleine page » des bétonneurs, les omissions et les communications mensongères des « grands élus », de Nantes Métropole, du Conseil Général et de la Région des Pays de la Loire à coup de millions d’Euros ne changent pas la réalité des verdicts : le rapport du collège d’experts scientifiques suite à l’enquête « loi sur l’eau » condamne de fait le projet, avec ses douze remarques, toutes négatives, et ses conclusions (pages 55 et 56) : « Le complexe des zones humides de Note Dame des Landes est-il compensable dans l’absolu ? … la tâche est probablement irréalisable » … « Néanmoins, si l’intérêt général majeur … imposait l’utilisation de ce site pour y construire un aéroport, … il faudrait alors compenser au mieux les impacts sur les zones humides. Toutefois, le collège ne peut pas valider telle quelle la méthode de compensation proposée, …, pas plus que son application sur le site ».
Bien sûr, ces conclusions n’ont pas eu les honneurs des journaux institutionnels de Nantes ou Nantes Métropole, du Conseil Général ou de la Région, pas plus que les quelques recommandations de la Commission du Dialogue comme l’évaluation du réaménagement de Nantes-Atlantique ou l’actualisation du Plan d’Exposition au Bruit.
Avec les dernières manœuvres des promoteurs de Notre Dame des Landes, qui parlent de « quelques améliorations du projet », les services de l’Etat entendent persévérer dans le passage en force qui caractérise le déroulement de ce projet, réactivé depuis plus de 10 ans.
Pourtant, les dernières déclarations du ministre des transports laissent entendre que les recommandations des commissions pourraient être respectées, mais avec quelle instance, et surtout avec quelle indépendance : les commissions « aux ordres » sont monnaie courante et la vigilance reste de mise.
Pour les Alternatifs 44, ce projet doit être arrêté, à l’image des nombreux autres stoppés en rase campagne comme l’extension du port de Donge-Est, les centrales de Pellerin et du Carnet, tous projets jugés pourtant « absolument indispensables » par les « grands responsables politiques ». Les 3 et 4 Août sur le site de Notre Dame des Landes nous affirmerons les actes doivent correspondre aux beaux discours sur l’environnement.
Le coup de semonce des réductions drastiques pour le Ministère de l’Environnement en 2014, moins 7 % en dotations budgétaires et moins 1 100 emplois, puis le limogeage de la ministre montre la duplicité de ces discours, ici sur la préservation de la biodiversité, là sur l’excellence environnementale proclamée par François Hollande.
Plus que jamais, Notre Dame des Landes, culture de résistance.
Bertrand Vrain élu municipal Nantes
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