vendredi 14 novembre 2014

PS : Gérard Filoche convoqué le 11 décembre prochain devant une « haute autorité »


Animateur du courant Démocratie et Socialisme au sein du PS, Gérard Filoche vient d'être convoqué par la direction du PS devant une "haute autorité" pour le tweet qu'il a publié au soir de la mort accidentelle du PDG de Total. Comme l'explique fort justement Gérard Filoche dans le texte ci-dessous, repris de son blog et que nous vous invitons à lire, c'est la première fois qu'un socialiste est convoqué devant cette "haute autorité"  !
Que Gérard Filoche soit assuré de notre solidarité et de notre amitié fraternelle.


"Le débat de congrès commence-t-il par des mesures disciplinaires ? 

Peu de gens sauront vous expliquer ce qu’est la « Haute autorité » du PS. Elle n’a jamais fonctionné. On ne sait pas bien quelles sont ses règles et ses buts. C’est un climat propice à tous les arbitraires. On ne connait guère ses membres.
On sait, ce qui la place elle-même en porte-à-faux par rapport à un autre point des statuts, qu’elle n’est pas paritaire, que trois de ses membres viennent de démissionner, et que des « non membres » du Parti socialiste y siègent (sic). Et la liste actuelle, qui nous est communiquée est celle-là : « - Jean-Pierre Mignard (Président) -Raphaëlle Parizot – Rémy Pautrat – Catherine Barbaroux – Roland Kessous - Pascale Idoux – Thomas Clay – Jean-Pierre Deschamps – Christian Lestournelle. » 

Son président est un avocat bien connu, dont il est dit qu’il est proche depuis 30 ans du président de la République, et qui, dans un livre paru ces jours ci : « Gardiens de nos frères » Ed Stock, 17 euros, explique librement sa foi de catholique pratiquant, ce qui est son droit et sa liberté. : « lorsqu’on est de droite, il est encore de bon ton de se montrer à l’église le dimanche, mais quand on est de gauche, comme moi, c’est plus compliqué. Je vote avec les uns, je communie avec les autres ! Or, je suis à un moment de ma vie où j’ai envie de dire que je suis croyant, de raconter mon parcours. » 

Et tout aussi légitimement, JP Mignard se trouvait à l’église lors des obsèques du PDG de Total. « Grâce à Jésus, à « l’indépassable figure de Jésus » comme l’a finalement écrit Ernest Renan après avoir pourtant déconstruit la « légende » du Christ. Jésus est pour moi à la fois l’humanité poussée à son extrême et la marque de la divinité que nous portons en nous, il me fait accéder à un Dieu puissant, mais fraternel… » Quand il lui est demandé s’il est favorable à la laïcité positive défendue par Nicolas Sarkozy, il ne contredit pas, il répond « Lionel Jospin, bien avant lui, avait parlé de laïcité d’ouverture… » (ITV dans « le Point », Jean-Pierre Mignard : Jésus, Hollande et moi… Publié le 04/11/2014)

JP Mignard, se prononce pour une alliance du PS et de l’UMP : « Je crois que la faute originelle de cette gauche au pouvoir, c’est de ne pas avoir fait de gouvernement de coalition. Dès le départ, pas de centristes, pas de communistes, ça partait mal… Un État en faillite, on ne peut pas le redresser tout seul. Étant donné la gravité de la situation, il fallait une forme d’union nationale, comme après la guerre. François Hollande peut encore la réaliser, créer une large coalition, soumettre cela à référendum. Des gens comme François Bayrou, Bruno Le Maire, et même Alain Juppé auraient leur place avec nous. Il y a beaucoup de gens en politique qui ne sont pas des barbares, pas des voyous, et avec lesquels, dans la situation où nous sommes, nous pourrions travailler. C’est maintenant ou jamais. C’est à l’aune de cela que je jugerai, finalement, le président que François Hollande aura été. Ce qui n’a rien à voir avec l’amitié. » 

Sur le mariage pour tous, il formule ses réserves à sa façon : lorsqu’on lui demande : « Le chrétien que vous êtes a-t-il été heurté par ceux qui ont défilé contre le mariage pour tous, que vous souteniez ? » il répond : « Je ne les juge pas. Mais je pense que l’Église aurait dû ouvrir le débat en son sein, les chrétiens auraient dû en parler entre eux. J’ai soutenu cette loi, je suis favorable à l’adoption par les couples homosexuels, mais je ne tenais pas absolument au terme de mariage, on aurait pu s’y prendre autrement. » (idem ITV du 4 novembre). 

Comment considérer, dans ces conditions, cette « haute autorité » convoquée à l’ouverture du débat de congrès, à l’encontre d’un des animateurs de la gauche socialiste ? Il ne semble pas que ce soit un tribunal. Est-ce une commission de type « arbitrale » (par exemple comme celle qui trancha le cas Tapie ? ou comme les « commissions arbitrales » que le Medef souhaite pour remplacer les tribunaux prud’hommes ?). En tout cas, cette instance aurait le pouvoir de trancher « sans appel » possible ! Et alors qu’il y a en son sein des non-membres du Parti socialiste, elle pourrait « exclure » du Parti socialiste… 

 Cette « haute autorité » n’a jamais été « saisie » pour des cas comme Jérôme Cahuzac ou Jean-Noël Guérini. Qu’ai je fait, moi, à côté de cela ? Le choix de me traduire devant elle, est en lui même partisan, et cela indique d’avance, sans qu’il soit besoin d’argumenter, les limites de la « HA ». Cela éclaire à la fois la réalité pratique de l’instance elle-même, mais éclaire aussi celui qui choisit mon cas en ignorant les autres, pour la saisir. Quoiqu’il en soit, dans l’affaire Total qui est citée, au vu de ses propos, de son orientation politique, de son interview et de son livre, son président semble de toute façon à la fois « juge » et « arbitre ». 

Dans de telles conditions, le « procès » et/ou « l’arbitrage » sont faits d’avance… Puisque la saisine fait référence à la fois à « la promotion de l’éthique du débat », à « l’atteinte à la dignité des personnes », à la « violence verbale », à la « violence des mots » au « cadre acceptable du débat démocratique », (sic) on sent que tout ce qui n’est pas politiquement correct, est condamné d’avance. Il y a une ambiance d’ordre moral et de délit de blasphème. Il s’agit de faire savoir que le serf que je suis aurait manqué de respect au seigneur qui dirigeait Total. Un président qui veut l’alliance avec l’UMP, et qui « ne juge pas » les manifestants contre le mariage pour tous… va me « juger ». Et ce, sans appel possible de ma part. 

Alors je le redis, je conteste toutes ces procédures et tous ces « motifs ». Je ne suis pas accusé, ni accusable, je ne me défends pas. Je n’ai tenu aucun propos qui soit justiciable. Je n’ai pas de leçons de morale ni de bienséance à recevoir. Il n’y a pas « d’affaire Filoche ». 

 Et s’il y a une affaire, c’est une affaire Total. 

Ce que j’ai écrit à l’occasion du décès tragique du PDG de Total, l’a été cent fois, et en des formes bien plus incisives, ce jour là, par tous les médias – et pas seulement les « Guignols » et les journaux satyriques. (Je le précise, j’écris à la fois dans « L’Humanité Dimanche » et dans « Siné Mensuel » – voir leurs dessins, ils vont aussi choquer les bienséants, mais toute licence en art. On peut aussi évoquer toutes les nécrologies publiées dans le Monde, ou autres : elles sont forcément plus féroces qu’un tweet de 140 signes.) Je ne me suis jamais « réjoui » du décès de M. de Margerie ni de quiconque. 

Je ne suis ni ministre, ni député, ni élu, je ne connais pas ces gens-là, c’est vrai, on n’est pas du tout du même monde, et je n’ai pas de rôle ni aucune mission particulière pour formuler des condoléances officielles. J’ai pourtant manifesté ce jour là, et bien des micros et caméras en témoignent, mes respects aux quatre familles endeuillées. L’hôtesse de l’air était russe, le pilote et le copilote étaient français. Il a été révélé que le pilote Yann Pican était normand (de Cabourg – Calvados), il avait fait ses études à Caen, Il avait 45 ans, marié, père de trois filles. Il n’a guère été fait allusion dans les grands médias à ces morts-là. 

Quand on a appris la mort de Rémi Fraisse, du temps a été pris avant que la vérité entière se fasse jour : que bien des responsables qui ne l’ont pas aidé à percer se gardent de donner des leçons de bienséance ! Ils ont été bien plus rapides, plus mobilisés, plus éloquents pour le grand patron que pour le jeune militant. 

Je ne me réjouis jamais de la mort des gens. La mort est désespoir pour toutes et tous, toujours. 

Quand Margaret Thatcher est morte, 2 millions de britanniques ont sablé le champagne a t on dit : moi je garde le champagne pour la vie. On suppose que les « pensées » ont été très différentes sur le décès de Christophe de Margerie, selon qu’on était Birman, Africain, membre d’une des familles endeuillées d’AZF, ou bien riverain là où le goudron d’Erika s’est répandu. 

Quand on a appris la mort d’Augusto Pinochet, j’étais en direct à la télévision, en débat, en face de Sarkozy, à la télévision, « Ripostes », décembre 2007, avec Serge Moatti. Ce dernier, prévenu par son oreillette, nous fait signe « Pinochet est mort » : puis il demande à Sarkozy une réaction. Celui-ci hésite plusieurs secondes et répond « pas de réaction », moi, je dis que « Pinochet ayant commis de nombreux crimes contre le peuple chilien je regrette qu’il n’ait pas été jugé, que justice n’ait pas été faite ». Ca passera abondamment au zapping. Le lendemain Sarkozy, fera paraître mais trop tard un communiqué rectificatif. 

Lorsque Hugo Chavez est décédé de son cancer, le communiqué d’un élu socialiste au Parlement européen, Pierre Schapira a été plus choquant, envoyant « ses pensées très amicales pour les vénézuéliens enfin libérés ». 

Rappelons que la cabale à propos de mon tweet bien plus mesuré, a été initiée et orchestrée par Eric Ciotti député de l’ l’UMP qui a demandé « mon exclusion du PS » ! Comme s’il y avait matière et si c’était à lui de demander cela… 

Et c’est en réponse et en accord avec un autre député UMP, que Manuel Valls a osé approuver Eric Ciotti et se permettre de dire devant la représentation nationale que je ne « méritais » pas d’être membre du PS. J’avais pourtant fait savoir que des centaines de tweets avaient été diligentés contre moi, ce matin là, par les mêmes sources UMP d’Eric Ciotti, et que ceux-là par contre dépassaient toutes les limites acceptables de la violence verbale, de l’appel au lynchage, à la violence et au meurtre, contre moi et ma famille. (J’ai publié une partie de ces horribles messages dignes de « Gringoire et de « Je suis partout » ou « Minute », sur le forum de mon blog, pour que l’on se rende compte de ce qui se passait, et je n’ai reçu aucune solidarité de ceux qui me font procès, à commencer par le silence du Premier secrétaire actuel du Parti socialiste.) 

C’est une faute indigne d’un régime démocratique d’Assemblée et de Parti, qu’un Premier ministre ose publiquement, directement, décider de qui « mérite » ou pas d’être membre de « son » parti, en même temps, vive coïncidence, qu’il demande à ce que « son » parti change de nom et au moment où le congrès de celui-ci s’ouvre ! 

Enfin nul ne fera faire silence ni à d’autres, ni à moi, sur ce qu’est, ce que représente un PDG de Total dans la société française. Nous sommes là au cœur de l’oligarchie dominante. Voilà ce que souligne en termes bienséants mais avisés le Nouvel Observateur (22/10/14 13 h) : « Passe encore que les quelques 100.000 salariés de l’entreprise pétrolière qui, pourtant, pour la plupart, n’ont jamais croisé leur patron, paraissent regretter celui qui, par son charisme ses nombreux passages à la télévision, avait fait de leur entreprise Total le fleuron de l’industrie française. Passe encore que les quelques centaines de cadres de la Défense, qui parfois le croisaient dans l’ascenseur, son cigare au bec, expriment leur regret (et leur inquiétude, qui va le remplacer ?) devant les caméras de télévision. (…) Mais que dire de la couverture médiatique assurée hier par l’ensemble des télévisions, des radios et des sites d’informations ? Que BFM business ait assuré trois heures d’émission spéciale, pourquoi pas ? Mais l’on s’étonnera que France 2 ait consacré la moitié de son JT à la mort de Christophe de Margerie, et que les chaines d’info continue en aient fait elle aussi des tonnes. 

Au lendemain de l’accident, tous les éditorialistes saluent d’une même voix (…) Même unanimité chez les femmes et les hommes politiques français (…) Si Nicolas Sarkozy et François Hollande, naturellement, ont rendu hommage au « talent » de Christophe de Margerie qui avait « la France en tête », on se dira que, peut-être, Manuel Valls a surpris, lui qui a salué la mort d’ »un ami » tout comme Emmanuel Macron qui, lui aussi, « le connaissait bien ». 

Et l’on ne manquera pas des s’interroger – certes benoîtement – sur cette étrangeté qui a consisté pour les socialistes, pendant les deux premières années du quinquennat, à taper sur la finance et sur les grandes entreprises du Cac 40, à les fustiger officiellement dans les émissions politiques et les débats télévisés et à en fréquenter régulièrement les hauts dirigeants, dès que les caméras s’éteignaient, au point de les tutoyer et de se dire leur ami. Il y a de quoi perdre la tête, quand on entend les ministres de l’Économie et des Finances dénoncer les grandes entreprises qui parviennent à échapper à l’impôt, grâce aux lois internationales et ce qu’on appelle avec pudeur « l’optimisation fiscale », et qui encensent leurs dirigeants (voyez Michel Sapin ou Pierre Moscovici) quand ils disparaissent. 

Comment peut-on également reprocher à Total de contribuer largement à polluer la planète, notamment lors des opérations de raffinage et écouter sans réagir les éloges funèbres des défenseurs de l’écologie (voyez Ségolène Royal, Emmanuelle Cosse ou Jean-Vincent Placé) ? Car semble être venu le temps des confusions ou la gauche, longtemps définie par ses valeurs et son combat contre les riches et contre les patrons, se remet en question au point de ne plus se reconnaître elle-même et de faire scission. Il suffit, pour s’en convaincre, d’entendre le socialiste Manuel Valls faire sa déclaration d’amour aux patrons du Medef ou le socialiste Emmanuel Macron rouler sans complexe pour le travail du dimanche et lutter contre « l’extension infinie des droits » des salariés. 

Dès lors, comment s’étonner de ces vibrants hommages et de cette amitié revendiquée par des représentants de la « gauche moderne » pour un homme qui, selon les mots de Gérard Filoche (le socialiste de la préhistoire ?) était à la fois un grand patron et « un suceur de sang », puisqu’il permettait à son entreprise richissime d’échapper à l’impôt quand les familles les plus modestes devaient payer à sa place ? On se dira que cette séquence d’hommage unanime à Christophe de Margerie est lourde de sens. Elle démontre qu’en effet, le politique a perdu le pouvoir sur la finance et sur l’économie et que peut-être, le seul moyen pour les élus de continuer (un peu) d’exister, c’est d’accompagner jusqu’au bout (jusqu’à la tombe) les grands patrons dans leur victoire. Un désastreux aveu d’échec.

J’ai toujours, toute ma vie, défendu les salariés face aux grands patrons qui pillaient leurs salaires. Un PDG qui se paie 300 fois le Smic en une année, extorque forcément cet argent à ceux qui travaillent sous ses ordres, dans sa société. Aucun humain ne peut gagner 300 smic par son travail. Aucun. Pour gagner 300 smic, il faut exploiter violemment le travail des autres. Il faut vampiriser les salaires pour siphonner de pareilles sommes, c’est ce que j’ai, de longue date, appelé des « suceurs de sang », des vampires, si vous préférez. Cela ne peut se faire honnêtement, ni moralement, ni légalement, cela ne peut se faire que par un terrifiant abus, une écrasante surexploitation qui frappe l’humanité entière et que tout socialiste se doit de dénoncer. 

87 hommes possèdent 50 % des richesses de la planète. 3 hommes possèdent plus que 48 pays les plus pauvres. En France, pays si bien pourvu en milliardaires et millionnaires, 1 % de la population possède 25% des richesses, 10 % possède plus de 50 % de celles-ci. Mme Bettencourt, et M Arnaud à eux deux, possèdent plus que 20 millions de français. Ce siphonnage des richesses n’a pu être fait honnêtement ni légalement. M. Gérard Mestrallet (EDF-Suez) s’attribue 21 millions d’euros de retraite chapeau soit 78 000 euros, 78 smic, par mois. La privatisation d’EDF a servi à cela… 

Le PDG de Sanofi supprime 1800 emplois alors que son entreprise gagne des milliards et lui reçoit 5,8 millions d’euros de prime de départ. La liste est longue. Je m’interrogeais dans mon judicieux tweet sur ce que ces féodaux allaient faire après la mort du PDG de Total : la réponse n’a pas tardé. Comme avant, la société allait continuer à ne pas payer d’impôts en France. La France allait continuer à être volée… Oui, volée. Rappelons que François Hollande fut ovationné quand, dans son discours du Bourget, il s’écriait à destination de la « délinquance financière » : « la République vous rattrapera ! » 

Le scandale Juncker vient d’éclater : c’est un scandale Cahuzac à la puissance 10 000. 

A l’échelle européenne, le chef de la Commission européenne, depuis trente ans, à Luxembourg, organisait la captation des fonds pour les blanchir vis à vis du fisc des différents états européens. Et en même temps « les yeux dans les yeux », il se faisait le chantre des rigueurs budgétaires, des traités d’orthodoxie monétaires ! Tout cela vient d’être projeté au grand jour : 340 multinationales trafiquaient avec le Luxembourg, pour faire disparaître suffisamment de fonds pour ne pas payer d’impôts dans leur pays respectif. 70 % des fonds distribués dans le monde sont domiciliés au Luxembourg, soit 3 800 fonds qui abritent plus de 2 400 milliards d’euros. 58 grandes banques et entreprises françaises sont concernées par ces détournements sous couvert « d’ optimisation fiscale ». Doit-on noter que Total est le 1er employeur du secteur pétrolier et le seul à être présent dans tous les métiers de ce secteur d’activité au Grand duché ? 

Derrière « l’optimisation fiscale » dont se réclamait le PDG de Total pour ne pas payer d’impôts en France, tous les « suceurs de sang » de notre peuple détournent des dizaines de milliards… alors que l’UE exige des réductions de déficit et des équilibres budgétaires qui aboutissent à bloquer les salaires, les petites retraites, et les droits à la santé et au logement. 34 % des filiales des banques françaises à l’étranger – 577 au total – sont situées dans des paradis fiscaux ou judiciaires. Ca augmente sous la gauche : en 2012, les cinq banques françaises ne détenaient que 527 filiales dans ces territoires. Au total, 26 % de l’activité internationale des banques françaises est réalisée dans des paradis fiscaux, soit un montant total de 13,7 milliards d’euros. 

A titre d’exemple, les banques françaises réalisent un produit net bancaire (PNB) trois fois moins important dans les BRICS que dans les paradis fiscaux. Là encore, BNP Paribas réalise le plus gros chiffre d’affaires dans ces territoires opaques : 8 milliards d’euros, soit 21 % de son PNB global. Viennent ensuite Société Générale (2,4 milliards d’euros), Crédit Agricole (1,9 milliard d’euros), Crédit Mutuel (876 millions d’euros) et BPCE (495 millions d’euros). Elles disposent au total dans le Grand Duché de 118 filiales et près du quart du chiffre d’affaires qu’elles réalisent dans les paradis fiscaux y transite. Les autres destinations privilégiées par les banques françaises, en termes de nombre de filiales, sont la Belgique, les Pays Bas, l’Irlande et la Suisse. Quant au chiffre d’affaires généré dans ces territoires, Hong Kong, la Suisse et Singapour se classent dans le top 5. Et on nous impose l’austérité ? Et on distribue 41 milliards à ces siphonneurs d’argent qui ne créent pas d’emplois et jouent contre les impôts de leur propre pays ? Et 50 % de nos retraites ont moins de 1000 euros pour vivre ? Et le salaire médian baisse à 1650 euros ? Et ceux qui organisent cela se paient des 300 Smic ? 

Voilà l’indignation qu’il y avait ce matin-là dans mon tweet, et j’en suis fier, je n’en retirerais rien, et j’exprime ma colère qu’on ose m’en faire grief. Tous les socialistes, théoriquement, moralement, éthiquement, politiquement, devraient partager cette indignation".

Gérard Filoche, 14 novembre

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