"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
samedi 8 novembre 2014
Rémi est mort, la démocratie est en lambeaux
Douleur : un jeune homme est mort pour cause de grenades offensives, inscrites à la liste des armes utilisables par les CRS ou les gendarmes mobiles lors de manifestations, selon le décret sarkozyste n° 2011-794 du 30 juin 2011 relatif à l'emploi de la force pour le maintien de l'ordre public. Décret qui n'est toujours pas abrogé par le gouvernement socialiste.
Colère aussi : un crime a été perpétré sur les bords du Testet. Premier volet, le pouvoir a construit pas à pas, les conditions d'un affrontement. En effet, depuis fin août, les anti-barrage ont multiplié les alertes signalant la brutalité démesurée des interventions policières à l’encontre d’opposants non-violents installés sur le site1.
Cette violence calculée construisait le drame. Mission accomplie, Monsieur Valls, qui se félicitait le 6 septembre dernier d'avoir « tenu bon à Sivens».
La démocratie écrabouillée est l'autre volet du crime, qui ne laisse au peuple que la voie de la désobéissance civique pour faire prévaloir sa souveraineté.
Le projet tout entier de Sivens respire la manipulation et le mépris :
- La Compagnie d’Aménagement des Côteaux de Gascogne a signé l’étude justifiant la construction du barrage, dont elle est... maître d'oeuvre ! En outre, elle commercialise du matériel d'irrigation...
- L’élaboration du projet est vierge de toute concertation des associations environnementales et de protection des milieux aquatiques.
- Présenté comme utile à 80 exploitations, le barrage n'est destiné qu'aux besoins des 20 fermes liées au lobby du maïs.
- Parmi les oppositions cachées durant l’enquête publique, celle du Conseil national de protection de la nature. Démocratie ?
Le Consel général du Tarn a refusé tout débat public, opposant pendant 61 jours un silence marmoréen aux grévistes de la faim qui réclament d'exposer leurs propositions alternatives.
Mépris, embrouilles, ces manières là sont consubstantielles à ces Grands Projets Inutiles et Imposés. Une vingtaine d'entre eux, achevés ou non, sont contestés dans tout le pays. Souvent comme à Sivens, ils se réclament de l'autorité de la chose votée, de plus en plus, comme à Sivens, ils trébuchent sur la souveraineté populaire en acte.
Catherine Destom-Bottin, 7 novembre 2014.
Publié sur le site de Cerises.
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