mercredi 13 mai 2015

Nantes : Angela Davis à l'écoute des sans-papiers


«La violence policière raciste, non seulement aux Etats-Unis mais aussi ici en France, trouve ses racines dans l'esclavage», invitée de la Ville de Nantes pour les cérémonies commémoratives de l’abolition de l’esclavage, Angela Davis parle clair. Toujours. 

Et c’est en femme libre qu’elle a répondu présent à l’invitation des sans-papiers en leur rendant visite hier soir au squat de Doulon. Bousculant un emploi du temps particulièrement serré, elle a su trouver plus d’une heure pour d’abord écouter ces hommes qui se battent simplement pour se voir reconnaitre le droit à une vie digne. 


Avec émotion, avec précision, nombre de ces réfugiés africains lui ont dit leur souffrance d’avoir dû quitter leurs terres, leurs familles, la peur, quand ce ne fut pas la terreur, du passage clandestin entre la Libye et les côtes européennes. Et puis, à leur arrivée en France, l’insécurité, toujours, la précarité, la rue, le mépris. 

« La Ville de Nantes vous a-t-elle aidés ? » interroge Angela Davis. « Des associations, des citoyen-nes, oui, les institutions pas du tout », répondent-ils en cœur, avant d’expliquer ce que sont leurs conditions de vie dans ce squat : « nous sommes 80 pour 9 chambres, jusqu’à 18 par chambre. C’est très difficile ». Plusieurs ont vécu l’expulsion de la rue des Stocks, ils en décrivent la violence. Le visage d’Angela Davis se crispe. 

L’ex Black Panther est une militante, une sœur de combat. Sa solidarité fait chaud au cœur. Nous ne l’oublierons pas.

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