"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
mercredi 23 septembre 2015
L’obscurantisme dans le viseur des féministes - Marche Mondiale des Femmes : étape marseillaise
Le week-end dernier la Marche Mondiale des Femmes faisait étape à Marseille. Notre camarade Aline Chitelman nous y représentait.
La Marche mondiale des femmes a fait escale à Marseille ce week-end. Plusieurs centaines de militants, de tous genres, ont uni leurs voix contre les diverses formes d’extrémisme.
Moment fort samedi en début d’après-midi à la faculté Saint-Charles. Pour l’étape marseillaise de la 4e Marche mondiale des femmes, plusieurs centaines de personnes ont répondu présentes. Dans un amphithéâtre surchauffé, les débats ricochent entre religions, paix et sécurité. En point de mire, chaque thème interroge les droits des femmes confrontés à toutes les formes d’extrémisme.
A la tribune, la sociologue Chahla Chafiq évoque un retour des obscurantismes et des traditionalismes qui s’opère actuellement en Europe, et ailleurs dans le monde. « Daesh est spectaculaire, parce que sanglant », prévient l’universitaire. « Mais cela cache un tableau général. Il ne faut pas s’étonner du retour du voile dans les quartiers. Certains y travaillent… » à son tour, Lilian Halls-French, co-présidente de la plate-forme Initiative féministe euroméditerranéenne (IFE), dénonce « une vague sans précédent de discours réactionnaires et d’extrémismes religieux ». Islam et christianisme sont notamment pointés du doigt. Hélas, Latifa Ibn Ziaten, musulmane et mère d’une des victimes de Mohammed Merah en 2012 à Toulouse, n’est pas à la tribune pour apporter son point de vue*.
Et tout cela semble se jouer sous couvert de valeurs aussi nobles que la liberté ou la laïcité. « La liberté de choix individuels revient au premier plan », ajoute Lilian Halls-French, de fustiger cette « pseudo-liberté » : « Les femmes se prostituent par choix au nom de la liberté de disposer de leur propre corps. Elles choisissent de porter la burqa au nom de la liberté de religion. Elles choisissent évidemment de travailler à temps partiel ou de rester à la maison pour s’occuper des enfants... »
Tour à tour, différents pays sont cités. Le micro tourne. Le débat est ouvert avec la salle. « En Algérie, le code de la famille existe toujours », fulmine une dame dans l’assistance. « Au Portugal, ils ont voté, cet été, une loi contre l’avortement ! Est-ce possible ? », s’enflamme une autre.
Des solutions
Des pistes sont alors avancées en faveur de la lutte féministe. « Il faut travailler avec les hommes », insiste Lilian Halls-French, avant de plaider également pour « des statistiques sexuées ». « Il faut aussi investir ces lieux de pouvoir, ajoute-t-elle. Mais cela, non seulement par des femmes, mais des féministes. »
Et d’ici là, la présidente du Forum femmes méditerranée, annonce la dernière étape de la Marche des femmes dans un pays symbolique : « Le 17 octobre, on sera au Portugal ! »
Marjolaine Dihl
*« Elle n’est pas venue pour des raisons de sécurité », explique-t-on au comité d’organisation.
Cet article est repris du site du quotidien La Marseillaise :
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