"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
mercredi 16 septembre 2015
Pour construire une école commune et émancipatrice : abrogation de la réforme du collège !
Le Ministère de l’Éducation nationale compte mettre en oeuvre sa réforme à marche forcée. Le milieu éducatif y est pourtant majoritairement opposé et l’a fait savoir au printemps dernier. Après la provocation consistant à publier les décrets de la réforme le lendemain d’une grève majoritaire, Najat Vallaud-Belkacem accélère pour passer en force.
En conférant une autonomie encore plus importante à chaque collège – en fait aux chefs d’établissements – dans un contexte de pénurie de moyens, la réforme accroîtra les inégalités entre élèves et la concurrence entre élèves, enseignant-e-s et territoires.
La possibilité laissée aux chefs d’établissement de définir localement sur quelles matières des moyens horaires seront utilisés pour mettre en place les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI), ou encore de moduler le nombre d’heures disciplinaires dans chaque cycle constitue une nouvelle étape de dérégulation du service public de l’Education Nationale.
Aujourd’hui les chefs d’établissement font pression localement sur les personnels pour les contraindre à suivre les modules de formation. Demain, ils nommeront la totalité des membres des conseils pédagogiques et récompenseront via les répartitions d’indemnités celles et ceux qui seront les fers de lance de la mise en oeuvre de la réforme.
L’école n’est pas une entreprise. Nous ne voulons pas de ce collège là mais d’un collège qui réponde en priorité aux besoins des élèves, en particulier de celles et ceux qui sont en difficulté, qui améliore les conditions de travail des personnels en leur permettant par exemple de travailler en équipe grâce à des décharges de service.
A coté des heures de cours, cette réforme exigerait des enseignant-e-s d’assurer de nouvelles tâches chronophages. Étant donné qu’aujourd’hui encore, la plus grande partie des travaux domestiques repose sur les femmes, majoritaires dans cette profession, les enseignantes seraient particulièrement pénalisées.
Lutter contre la pression considérable qui pèse sur les équipes afin d’imposer la réforme et le regard des hiérarchies intermédiaires sur les pratiques professionnelles, montrer la cohérence d’ensemble avec les réformes du primaire imposée par V. Peillon, celle des lycées imposée sous Sarkozy, celle des programmes scolaires auxquelles s’ajoute la modification des statuts des personnels qui laisse davantage de champ aux injonctions institutionnelles : autant d’objectifs essentiels pour les enseignant-e-s que nous devons appuyer dans leur action commune avec les parents d’élèves et tous ceux et celles qui ont a coeur un projet éducatif centré sur les notions d’égalité scolaire, de démocratisation et d’émancipation.
Plus largement, il s’agit d’une nouvelle étape dans la mutation néolibérale voulue à l’échelle européenne par l’OCDE et Bruxelles, avec comme objectif l’employabilité et le formatage renforcés des futurs travailleurs dans l’intérêt des multinationales.
C’est pourquoi Ensemble! soutient la journée de grève intersyndicale du jeudi 17 septembre. La réussite des manifestations qui auront lieu ce jour-là est essentielle pour construire la mobilisation afin de construire une école commune et émancipatrice de la maternelle au baccalauréat.
PS) A Nantes, la manifestation intersyndicale se rassemblera jeudi 17 septembre à 10h30 devant la Préfecture.
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