Face à l’ampleur de la crise et au drame humain, les principales associations caritatives françaises demandent aux pouvoirs publics de se mobiliser pour accueillir davantage de réfugiés.
La photo d’un enfant syrien mort noyé et retrouvé sur une plage turque mercredi 2 septembre a fait le tour du monde. Suffira-t-elle à réveiller nos représentants politiques et à impulser une stratégie commune pour faciliter l’accueil des réfugiés en Europe ?
Nous, associations
françaises, sommes épouvantées par l’ampleur de la catastrophe
humanitaire qui se déroule en Europe et exaspérées par l’inertie de nos
décideurs politiques. Nous pourrions nous étendre sur l’importance des
besoins humanitaires face à l’arrivée de plus de 350 000 personnes en
Europe fuyant les conflits ou l’oppression depuis le début de l’année
2015. Mais cela fait plusieurs années maintenant que nous alertons les
décideurs à coups de courriers privés, appels dans les médias, réunions
avec les ministères et de consultations internationales.
Assez de mots,
ce que nous voulons maintenant ce sont des actes !
Que nous faudra-t-il entreprendre pour être enfin entendus des pouvoirs
publics et de la société ? Devrons-nous descendre dans la rue pour
qu’enfin notre gouvernement prenne le problème à bras-le-corps et adopte
des solutions durables et dignes des valeurs de la République ?
Le manque de volonté politique tue des hommes, des femmes et des
enfants. Les faits sont là : plus de 2 600 personnes sont mortes noyées
en Méditerranée depuis janvier 2015 en essayant de rejoindre l’Europe
selon l’Office international des migrations.
La solidarité imprègne les discours officiels mais tarde à se
concrétiser clairement dans nos politiques publiques. Face à la montée
des extrêmes dans notre pays, ne perdons pas le combat des valeurs. Il
est temps de mettre en œuvre cette solidarité en accueillant davantage
de réfugiés sur notre territoire, à l’image de pays comme l’Allemagne ou
la Suède.
Comment se peut-il que la France soit l’un des pays d’Europe
qui accueille le moins de demandeurs d’asile alors que nous sommes la 6e
puissance économique mondiale ? Face à ce drame humain, nous devons
tous prendre nos responsabilités.
La France doit se mobiliser rapidement
pour accueillir ces personnes en quête de protection.
Signataires :
Stéphanie Rivoal, présidente d’Action contre la faim
Marie-Pierre Caley, directrice générale d’Acted
Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International
Claire Hédon, présidente d’ATD Quart Monde
Philippe Lévêque, directeur général de Care France
Guy Aurenche, président de CCFD-Terre Solidaire
Philippe Jahshan, président de Coordination SUD
Bernard Salamand, président de la Crid
Thierry Kuhn, président d’Emmaüs France
Emmanuel Poilane, directeur de la fondation Danielle-Mitterrand-France-Libertés
Khady Sakho Niang, présidente du Forim
Manuel Patrouillard, directeur général fédéral de Handicap International
Rinà Rajaonary, présidente de Jeunesse ouvrière chrétienne
Geneviève Jacques, présidente de la Cimade
Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde
Véronique Fayet, présidente du Secours catholique Caritas-France
Rachid Lahlou, président-fondateur du Secours islamique-France
Patrick Verbruggen, directeur de Triangle génération humanitaire
cette tribune a été publiée dans le quotidien Libération.
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