samedi 23 octobre 2010

Justice de classe !


Jour après jour, le Tribunal de Saint Nazaire continue d'embastiller de jeunes manifestants interpelés lors des incidents qui ont marqué la fin des manifestations interprofessionnelles à Saint Nazaire. "Deux mois fermes". Pour l'exemple comme l'a demandé le Procureur. Pendant ce temps, toujours dans notre département,  les deux patrons truands coupables d'avoir fait travailler dans des conditions infra-humaines des ouvriers roumains, avec la complicité de plusieurs entreprises du BTP, sont placés sous simple contrôle judiciaire. Et les travailleurs victimes de leurs agissements menacés d'expulsion. Justice ? Non, injustice. Ou plutôt justice de classe. Insupportable. Nous vous invitons à lire ci-dessous le dernier communiqué du CODELIB de Saint Nazaire puis le communiqué commun de l'intersyndicale CGT, CFDT, FSU, Solidaires et du Collectif Uni-e-s contre une immigration jetable de Nantes. Et à ne rien lâcher contre la criminalisation des mouvements sociaux et pour la défense des libertés démocratiques si manifestement bafouées.


Comparutions immédiates du 21 octobre  - CODELIB - http://www.codelib.info/



Tribunal de Saint Nazaire aujourd'hui, 4 comparutions immédiates : Sur les 18 interpellations de la manif contre la réforme des  retraites du mardi 19 octobre, 4 majeurs comparaissaient aujourd'hui,  avec les habituelles poursuites pour attroupements, violences avec  armes par destination (canettes) sur dépositaire de l'autorité publique. Calvin (18 ans) et Jérome (30 ans) se sont pris de la taule avec  mandat de dépot : respectivement 2 mois et 1 mois. Paul (19 ans) a pris un mois ferme mais sans mandat de dépôt. Ces 3 jeunes n'avaient rien reconnus en garde à vue et les dossiers  se résumaient à des déclarations de policiers.


Petite victoire de la défense : leurs gardes à vue ont été annulées car ne respectant pas les procèdures, mais les déclarations des policiers suffisent néanmoins à les condamner à de la prison ferme, et à les embastiller immédiatement pour 2 d'entre eux ! (Réquisitoire de 3 mois fermes avec plus ou moins de sursis..)


Fred, docker quarantenaire qui avaient reconnus des jets de canettes sur les policiers et gendarmes s'est pris 4 mois de prison dont 2 avec sursis, mais sans mandat de dépôt.


Il avait reconnus les faits, était passablement alcoolisé... Mais surtout 150 dockers faisait le siège du tribunal depuis 9 heures et multipliaient les actions pour la libération de leur camarade depuis la veille. Il est donc sorti libre, malgré le réquisitoire de 6 mois fermes et la demande de mandat de dépôt du procureur.


Deux nazairiens de plus en taule ce soir, mais deux sortis libres du tribunal malgré des condamnations a de la prison ferme. Maigre satisfaction : toutes les comparutions n'ont pas menée à  l'incarcération immédiate comme la fois précédente. Les Camarades Dockers ont annoncé une collecte pour les incarcérés
 d'aujourd'hui et des précédentes comparution, en signe de solidarité  avec tous les manifestants condamnés depuis le 23 septembre .

Travailleurs roumains : victimes, pas coupables !
communiqué commun CGT-CFDT-FSU-SOLIDAIRES et le collectif Unis Contre une Immigration Jetable (UCIJ)



La presse vient de se faire l'échos d'une enquête de police et d'une procédure pénale qui ont abouti à ce que des dirigeants d'une entreprise du bâtiment ont été mis en examen pour "travail illégal et conditions de travail et d'hébergement contraires à la dignité humaine". Les victimes seraient une cinquantaine de travailleurs roumains exploités et soumis à des conditions intolérables. Parmi les co-responsables de cette situation scandaleuse qui a des ramifications en Loire-Atlantique, la presse évoque "au moins cinq entreprises du BTP en France".


Alors qu’ils sont victimes, non pas coupables, quinze roumains viennent de faire l'objet d'une obligation de quitter le territoire français. Ils seront donc probablement expulsés dans un délai très proche.


Ces salariés ont des droits à faire valoir vis à vis de leur employeurs et des donneurs d'ordre établis en France pour lesquels ils travaillaient. Ces entreprises devraient logiquement être condamnées à de lourdes indemnités. En voulant expulser ces travailleurs roumains exploités, l'Etat les empêche de faire valoir leurs droits. Leurs employeurs ne risquent que des condamnations pénales qui seront insignifiantes par rapport aux profits réalisés.


L'intersyndicale CGT-CFDT-FSU-SOLIDAIRES et le collectif Unis Contre une Immigration Jetable (UCIJ) dénoncent cette situation. Ils demandent que les pouvoirs publics fassent tout ce qui est possible pour que les salariés exploités soient mis en situation de faire valoir leurs droits vis à vis des entreprises de BTP pour lesquelles ils ont travaillé. Pour cela, ils ne doivent pas être renvoyés en Roumanie contre leur volonté. Par ailleurs l’intersyndicale et le collectif exigent que toutes les responsabilités soient établies afin que la procédure pénale n’inverse pas la culpabilité en l’attribuant aux salariés en lieu et place des entreprises qui s'enrichissent grâce à de tel trafics de main d'oeuvre.

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