jeudi 6 décembre 2012

Eviter, réduire, compenser : Pourquoi la Ligue de Protection des Oiseaux est elle contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-landes ?



Depuis que nous intervenons contre les dégradations des milieux naturels nous nous efforçons d'appliquer un ensemble de règles issu des réglementations environnementales. Notre réflexion peut se résumer en 3 mots: Eviter, Réduire et Compenser. 

Eviter. 

Si un projet est inutile, mal conçu, non équilibré économiquement ou néfaste socialement, il convient de l'abandonner. Dans les études que nous avons consultées et à la lumière des dires d'experts et de spécialistes la saturation de l'aéroport actuel à Bouguenais n'est pas évidente ni prévisible à court ou moyen terme. Sur cette question, la LPO ne s'étend pas, nous ne sommes pas dans notre domaine de compétence.

Réduire 

Si le projet est cohérant nous faisons en sorte d'en limiter au maximum les dégâts. Il est possible de modifier le site actuel à Bouguenais pour accueillir plus d'avions et de passagers, comme on nous l'a expliqué. Une fois encore nous réservons la discussions aux spécialistes que nous ne sommes pas.

Compenser 

Si la réalisation du projet entraîne des destructions inévitables, celle-ci sont compensées par tous les moyens.C'est dans cet esprit que nous avons aborder le problème Notre-Dame-des-Landes. Là, nous avons étudié la question de près, car nous nous estimons capables de donner un avis scientifique étayé. Aux vues des études réalisées et des exigences de la Loi sur l'eau, le concessionnaire du possible aéroport, la société Vinci, n'a ni les moyens techniques, ni le temps et l'espace nécessaires pour compenser la destruction des espaces agricoles et naturels de Notre Dame des Landes. 


En effet , dans la loi de référence, l'impératif est de protéger les zones humides. Or le site est considéré comme humide à 98% par le porteur de projet lui-même. Deux solutions sont envisageables. La première : compenser en conservant les fonctionnalités écologiques et biologiques de la zone humide détruite mais il faut du temps, de gros moyens et le génie écologique, dans l'état actuel des connaissances, ne garantit pas la réussite d'une telle opération à proximité de Notre-Dame-des-Landes. La seconde, compenser à 200% les zones détruites. Mais Vinci n'a ni l'espace nécessaire, ni les garanties dans la durée que les espaces protégés le seront à long terme, au moins le temps de la concession, à savoir 55 ans 

Pour toutes ces raisons, lors de la récente enquête publique, nous avons déposé un recours, contre le projet, fondé sur le respect de la Loi sur l'eau. Par ailleurs, nous attaquerons devant les tribunaux les décisions administratives qui pourraient autoriser ce projet. 

Notre opposition n'est pas une opposition réflexe, elle est réfléchie, construite et argumentée. Chaque fois que la LPO se positionne sur un dossier d'aménagement c'est d'abord en fonction d'arguments naturalistes, et de qualité des milieux. Comme ce fut le cas sur le sujet de la centrale nucléaire du Carnet, sur l'extension du Port de Nantes Saint Nazaire à l'est de Donges.

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