dimanche 16 décembre 2012

Pour une convergence de gauche alternative, résolution de la coordination générale des Alternatifs des 15 et 16 décembre


Les Alternatifs agissent à partir des orientations suivantes : 
- Un mouvement politique rouge et vert large : mémoire des luttes, mise en commun d’expériences et de forces, contribution à un projet autogestionnaire et écologiste, un « parti mouvement » perméable aux diverses formes de mobilisation et recherchant les convergences sociales et politiques les plus larges pour transformer la société ; 
- Une stratégie que nous qualifions de « révolution longue » combinant participation aux mobilisations, expérimentation d’alternatives, présence critique dans le champ institutionnel, pour « une guerre de position » créant les conditions d’une rupture globale avec le système capitaliste ; 
- Une démarche unitaire, pour la construction de rassemblements politiques larges face aux droites et extrêmes droites, en alternative et opposition au social-libéralisme. C'est le sens de la participation de notre mouvement au Front de Gauche Une vision de la transformation sociale et écologique reposant sur le primat de la démocratie active, de l’auto-organisation des luttes dans une perspective autogestionnaire ; 
-La réduction massive du temps de travail comme créatrice d’emplois d’utilité sociale et écologique, comme élément de démocratie et d’émancipation; 
- Un projet s’enrichissant des apports de tous les mouvements d’émancipation, notamment le féminisme. Ce projet prend aussi en compte les apports d’une critique écologiste radicale, dont la remise en cause du dogme de la croissance, et porte ainsi l’objectif de l’appropriation sociale non seulement dans une perspective autogestionnaire, mais aussi pour la reconversion de l’économie et la relocalisation des activités. 

Pour les Alternatifs, l’autogestion est le fondement d’une société d’émancipation. l’aspiration autogestionnaire resurgit au sein de la jeunesse (par exemple dans la mobilisation contre le projet d'aéroport à Notre Dame des Landes) et s’exprime avec une grande vitalité dans de nombreux réseaux et collectifs Les expérimentations, les formes de lutte à caractère autogestionnaire contribuent à l’accumulation d’expériences et de forces pour ouvrir des brèches dans le système et des perspectives d’émancipation vers un autre possible.   


La traduction de ce projet dans les mobilisations sociales est possible, comme l’a prouvé par exemple le mouvement contre la reforme des retraites .elle l’est aussi dans les urnes, comme l’a démontré la mobilisation et le vote contre le traité constitutionnel européen de 2005.Elle s’est aussi exprimée avec les batailles contre l’exploitation des gaz et huiles de schiste ou contre les OGM et les grands projets inutiles. Aujourd’hui, on la retrouve dans la mobilisation unitaire sur la santé. Ces mobilisations horizontales regroupent la pluralité des composantes organisées et assurent l’élargissement indispensable au-delà des cadres militants habituels…   

Construire la convergence de la gauche alternative. 

Pour les Alternatifs, le regroupement d’une gauche alternative se réclamant de l’autogestion du féminisme, du rouge et du vert, de l’altermondialisme, est indispensable. Ces références ne vont pas de soi dans l’ensemble de la gauche de transformation sociale et écologique, et constituent une culture politique spécifique, distincte de celle du PCF, du PG, et de EELV. 

Les Alternatifs ne préjugent pas des formes que prendra le pôle rouge et vert, ils sont prêts à tous les échanges et initiatives communes qui permettront d’avancer dans ce sens, avec une première exigence : celle d’une démocratie qui concilie le dire et le faire. Pour nous, une organisation radicalement nouvelle doit pratiquer une véritable démocratie interne, ce qui implique un travail important pour garantir les processus d’élaboration commune, l’expérimentation, le respect de ses minorités, et le droit des militant-e-s à l’objection individuelle ou collective comme le prévoient les statuts des Alternatifs, le fédéralisme, la décentralisation des instances, le pluralisme, la bienveillance et la transparence. Cela nécessite aussi de faire en sorte que participent à cette organisation politique, les jeunes, les classes populaires, les immigré-e-s, enfants d’immigrés, et tous ceux et celles que les partis – même de gauche, même de la gauche de la gauche – ont tant de mal à accueillir. Cela signifie aussi une parité dans les structures internes et une vigilance permanente face à l’habitus phallocrate. 

Il faut aussi repenser la place d’une organisation politique dans la société, ses liens avec les mouvements sociaux ou les enjeux sociétaux. Si la structure Parti doit garantir la démocratie interne, elle doit être croisée avec l’ouverture de la forme mouvement. 

Un parti-mouvement doit être en capacité de ne pas sacrifier l’intérêt collectif aux intérêts d’appareil, ni s’imaginer comme représentant des mouvements sociaux, comme leur traduction électorale ou leur fer de lance. Il doit cependant se donner des objectifs de construction, dans la durée, des moyens pour les luttes et la capacité de les croiser et les lier. 

Le nouveau parti-mouvement sera internationaliste et altermondialiste. Il soutiendra les luttes de libération nationales, comme la Palestine, les mouvements révolutionnaires qui se développent dans diverses régions du monde (Amérique Latino-indienne, monde arabe, ..) ainsi que les luttes contre l’austérité en Europe. Il sera partie prenante des luttes écologistes. 

Au stade actuel, les Alternatifs travaillent à la constitution d’un pôle rouge et vert, féministe, autogestionnaire et altermondialiste. Depuis leur participation au Front de Gauche, les Alternatifs ont réengagé le dialogue avec 4 composantes (Convergence et Alternative, Fase, Gauche Unitaire, G.A.) déjà engagées dans ce front. Ils proposent à ces organisations d'approfondir le débat pour une convergence politique durable, permettant de développer prises de positions et initiatives communes. L'appel Mediapart, initié au printemps 2012 par des militant.e.s représentatifs de courants politiques et engagements divers, a  contribué a un processus d'échanges positif  et non cartellisé , la démarche "Tous Ensemble". Nous souhaitons qu'il perdure, en convergence et complémentarité avec les initiatives des organisations et courants politiques. 

Les Alternatifs constatent le développement d’échanges et rapprochements locaux entre militant.e.s des divers courants de la gauche alternative : ils s'en réjouissent et contribueront à leur extension. Compte tenu des échanges déjà engagés avec ce courant, ils  porteront une attention particulière à l'orientation que prendra dans les prochains mois la Gauche Anticapitaliste. 

Les Alternatifs pensent possible de concrétiser dès l'été 2013 une première convergence entre courants de la gauche alternative,  convergence pouvant ouvrir la voie a un processus vers une force politique commune en 2014. Les Alternatifs porteront dans tous les cadres d’action et de débat, sans exclusives, leurs orientations : 
- en terme de stratégie : pour un bloc politico-social et citoyen pour l’alternative, l’articulation entre cette construction politique, les expériences alternatives concrètes, les mobilisations sociales et l’auto-organisation  
- en termes de projet : dans ses dimensions d’alternative au capitalisme, radicalement autogestionnaire, féministe et écologiste ; 
- en termes d’organisation : pour un parti-mouvement, intellectuel collectif, outil pour les luttes, exigeant en terme de démocratie interne. en termes de stratégie : pour un bloc politico-social et citoyen pour l’alternative, l’articulation entre cette construction politique, les expérience alternatives concrètes, les mobilisations sociales et l’auto-organisation  

La force rouge et verte, radicale et unitaire, que nous voulons devra, pour changer la donne, s'appuyer sur des cultures politiques diverses et des engagements dans tous les combats pour l'émancipation._______________________________________________________________________
Paix et justice au Pays Basque


Suite à l'arrestation d’Aurore Martin et à son extradition dans l’Etat espagnol et dans le contexte peu connu du processus de paix initié par la conférence d’Aiete en octobre 2011, suivi par l’arrêt définitif de la lutte armée décidée par ETA, les mouvements basques souhaitent élargir et populariser le soutien à ce processus de paix.

Ils ont initié des contacts avec des organisations syndicales et politiques pour les soutenir et organiser des actions de popularisation au-delà du seul Pays Basque.

Les Alternatifs y participent, ils réaffirment leur soutien au peuple basque à sa lutte, et à son droit à l’autodétermination.

La concrétisation de ce soutien se fera dans l'immédiat en participant aux rassemblements du mardi 22 janvier à l'occasion du dépôt de la demande de mise en liberté d'Aurore Martin, à Paris et à Bayonne. Il est souhaitable que des rassemblements aient lieu partout où c'est possible en région. Les Alternatifs prendront des initiatives dans ce sens. Ils interpelleront leurs partenaires du Front de gauche pour s’y associer.

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