mardi 31 décembre 2013

Faire du droit à l'avortement un droit européen, par Ensemble


Deux très mauvaises nouvelles pour les droits des femmes coup sur coup au mois de décembre. 

Le 10 décembre dernier, au Parlement européen, le vote majoritaire, de sept voix, d'un texte favorable à la primauté des états en matière de droit à l'avortement entrainait le rejet de la proposition de la députée socialiste portugaise Edite Estrela. Elle préconisait, dans toute l'Europe, un accès généralisé à la contraception et aux services d'avortement. Une traduction erronée en français en allemand de la dernière intervention de la députée socialiste a pu fausser quelque peu le scrutin. Mais il n'en reste pas moins que la droite et l'extrême-droite, du PPE à B. Gollnisch (Front national) se sont livrées à une intense campagne de lobbying pour faire obstacle à l'élargissement du droit des femmes en Europe. 


Le 20 décembre, le ministre de la justice espagnole, Alberto Ruiz Gallardon, présentait, en conseil des ministres, un projet de loi, annulant la loi de 2010 libéralisant l'avortement, qui ne serait possible, si la loi était votée, que dans deux cas : santé physique ou mentale de la femme mise en danger ou à la suite d'un viol. Ce projet intitulé "loi de protection de la vie conçue et des droits de la femme enceinte" a un objectif clairement réactionnaire niant les droits des femmes. 

En France, les associations féministes, qui luttent contre des coupes budgétaires dans la santé qui remettent en cause les centres IVG, l'ont dénoncé et manifesté leur solidarité avec les femmes espagnoles devant l'ambassade d'Espagne le 27 décembre. 

Le droit des femmes à disposer de leur corps et à choisir si elles veulent ou non un enfant est sans cesse remis en question là où ce droit est reconnu par la loi, et il est nié dans certains pays comme l'Irlande, la Pologne et Malte. Ailleurs, il est difficile à appliquer, comme en Italie, voir impossible d'accès, comme en Hongrie. La mobilisation pour s'opposer aux côtés des féministes espagnoles au projet de loi du ministre de le justice est une urgence. 

A l'occasion des prochaines élections européennes, une exigence sera que le droit à l'avortement soit reconnu et réalisable dans tous les pays de l'Union européenne.

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