mardi 29 septembre 2009

Une posture inquiétante



Réaction des Alternatifs 44 suite au soutien appuyé de M. Ayrault à la Directrice du CHU :



En apportant son soutien sans faille à la Directrice du CHU dans les conflits autour de l’hôpital public, Jean-Marc Ayrault prend, au-delà d’une position purement personnelle, une posture inquiétante.

Après l’approbation du plan financier qui a entraîné des centaines de suppressions d’emplois alors que l’hôpital public en manque tant, cette position prend une signification :

• d’accord à la mise en œuvre du processus de réorganisation aux forceps des hôpitaux publics, en en fermant de nombreux, avec la mise en oeuvre de la tarification à l’activité (T2A) qui favorise de fait les actes rentables dont sont friands les cliniques privées au détriment des actes et des missions d’intérêt général ;

• d’opposition frontale au mouvement social et de stigmatisation de la lutte des personnels, engagés pour la défense du service public, comme si les facteurs humains étaient secondaires.


Le président du Conseil d’administration devrait pourtant savoir que la politique impulsée par l’ARH et maintenant l’ARS, aux ordres du gouvernement, vise à une restructuration de l’offre de soins afin de faire glisser les services publics de santé vers une privatisation rampante de ses parties les plus rentables.

Les entreprises privées comme la Générale de santé, Vitalia, Capio, Médi-partenaires, Védici ou OC Santé, souvent adossées à des fonds de pensions, arrivent à des taux de rentabilité financière de 16% et ponctionnent plus de 40% des investissements publics alors qu’ils n’accueillent q’un peu plus de 30% des malades ; la T2A assure de fait un transfert du public vers le privé qui fait payer au prix fort les soins par le surnombre de praticiens en secteur 2 avec des dépassements d’honoraires remboursés aux 2/3 seulement par les assurances complémentaires, autre source d’inégalités. La Cour des comptes note bien, dans son rapport 2007, ces mouvements du secteur public vers le secteur privé avec une amputation de 191 M€ du public et un transfert de 168 M€ au privé.

Au-delà des revendications locales, le combat des agents du CHU est donc symbolique des luttes pour la sauvegarde des hôpitaux publics contre la politique du gouvernement Sarkozy au service des actionnaires.

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