A Rio, les dirigeants politiques et
représentants des forces économiques ont a peine tenté de donner le change. Les
exigences de la finance globale ont été satisfaites : aucun engagement
sérieux dans le sens de la transition écologique, pas la moindre remise en
cause de la "croissance" (capitaliste). En revanche, la dynamique de
l’économie verte, nouveau front pionnier du capitalisme financiarisé, est prise
en compte. A Paris, à une échelle certes plus dérisoire, la digestion du parti
Vert par l’institutionnalisation s’achève.
Le chantier d’une écologie alternative au capitalisme est devant
nous. A Rio, le sommet des peuples s’est prononcé contre une pseudo économie
verte faisant de la nature le terrain d’une nouvelle mutation du capitalisme et
“pour la garantie d’une série de droits humains et de la nature" , et
appelé à une alternative à l’échelle de la planète.
Ici, comme ailleurs, le combat passe par la déconstruction d’une
vision a-critique de la croissance : une croissance infinie dans un monde
fini n’est ni possible ni souhaitable. Il passe aussi par la mise en cohérence
d’un projet autogestionnaire, social, écologique.
Une nouvelle répartition des richesses, la poursuite du combat
historique du mouvement ouvrier pour la réduction du temps de travail, de
nouveaux droits sociaux et démocratiques doivent être des objectifs communs à
toute la vraie gauche.
Mais la critique antiproductiviste et les propositions
alternatives doivent porter plus loin.
Le mouvement politique rouge et vert que nous voulons contribuer a
faire émerger devra à la fois porter la question du "qui
décide ?", dans une démarche autogestionnaire, et celle des finalités
de l’économie.
La transition écologique nécessite des droits nouveaux pour les
salariéEs, notamment en termes de garantie de l’emploi et du revenu. C’est une
condition majeure pour engager la reconversion sociale et écologique de
l’économie. Une telle reconversion nécessite aussi de rompre avec l’aliénation
consumériste, et, comme le propose la Fondation Copernic, de produire en tenant
compte d impératifs nouveaux. Impératif de durabilité -en mettant fin à
l’obsolescence programmée-, impératif de réduction massive de l"empreinte
écologique des activités productives, et nécessité d’une standardisation et
d’une "réparabilité" des produits, afin d’éviter les gaspillages.
Le chemin est difficile : l’urgence sociale n’est pas
contournable, et elle a largement dominé les campagnes électorales de la gauche
de gauche. Mais la facilité serait d’y répondre par les vieilles recettes :
relance de droite, de gauche, voire d’extrême gauche ? Partager autrement
le gâteau, même si il est empoisonné ?
Notre perspective nécessite la remise en
cause d’un héritage mortifère du capitalisme, de l’élevage industriel au
commerce des armes de guerre en passant par le nucléaire.
Alternatif au capitalisme sur tous les
terrains, sociaux, écologiques, démocratiques : tel est le projet.
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