lundi 15 octobre 2012

Un prix Nobel de la paix pour l’UE ? Il faut se pincer pour y croire !


Chefs d'Etat ou de gouvernement, élites en tout genre, représentants des institutions européennes se félicitent du prix Nobel de la paix qui vient d'être décerné à l'Union européenne. Pas les Alternatifs.

Que signifie récompenser l'Union européenne, alors même qu’elle impose des plans d'austérité sociale dans le dos des peuples, pourchassent les migrants, vend des armes partout dans le monde, affame les pays du Sud par sa politique agricole ou industrielle. 

L’Union européenne est une forteresse qui mène une politique de fermeture de ses frontières faisant des milliers de victimes. Elle s’engage à augmenter ses capacités militaires, toujours bien placées sous le parapluie de l’OTAN. Les pays de l’UE ont ainsi vendu pour plus d’un milliard d’euros de matériel militaire à Athènes en 2010, en même temps qu’ils négociaient le premier plan d'aide au pays plombé par sa dette. Premier fournisseur européen: la France. 

Selon les données publiées au Journal officiel de l’UE, les importations grecques auprès de l’industrie européenne d'armement se sont élevées à 1,054 milliard d’euros, soit près de 15% du total de ses dépenses militaires. Cinq pays tirent leur épingle du jeu en 2010, qui représentent 99,8% de ces ventes d’armement européen à la Grèce: la France, l’Italie, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Espagne. Autrement dit, les même pays qui mettaient la pression sur la Grèce pour qu’elle coupe dans ses dépenses et mérite son plan d’aide de 110 milliards, accordé le 2 mai 2010 contre un plan d’économie de 30 milliards d’euros. 


Par ailleurs, elle sait être un enfer pour les Etats empêtrés dans leur dette, mais se comporte comme un paradis pour les grandes fortunes et les riches entreprises. Alors, mérite-t-elle vraiment un prix Nobel de la paix ? 

Pour les Alternatifs, c’est à la construction d’une toute autre Europe qu’il faut s’atteler. En commençant par refuser les fondations libérales et militaires qui prévalent aujourd’hui.


Déclaration à l’occasion de l’attribution du prix Nobel de la Paix à l’Union Européenne

Donc, le Nobel de la Paix à été décerné à l’Union européenne ! Exactement au moment où la cohésion sociale de tout le Sud Européen est menacée, où les enfants vont à leurs écoles affamés, où les citoyens vivent sous une guerre économique non déclarée, où guette la catastrophe humanitaire !

En Grèce, ce petit mais pas insignifiant coin de l’Europe, seulement quelques jours plus tôt, des fonctionnaires européens de bas rang ont osé demander l’impensable : l’évacuation des îles grecques ayant moins de 150 habitants afin de faire… des économies !

Que ceux qui jubilent dans l’Union européenne à l’annonce de ce Nobel pensent seulement qu’une de plus petites îles de la Mer Egée, Keros des Cyclades, a fait cadeau à l’humanité la plupart des œuvres d’art qui représentent la civilisation cycladique. Qu’ils pensent aussi à la sacralité d’une autre petite ile, Délos.

Et après qu’ils aient fait tout ça, qu’ils aillent prendre leur prix, s’ils croient encore qu’ils ont fait tout leur possible et tout ce qu’il fallait faire pour notre peuple.
Manolis Glezos, Athènes, 12 Octobre 2012

* Manolis Glezos, 90 ans, est le symbole vivant de la résistance contre l’occupation nazie. Le 30 mai 1941, il fut l’un des deux jeunes hommes qui avaient dérobé l’immense drapeau nazi flottant sur l’Acropole. Condamné à mort à plusieurs reprises durant et après la guerre civile,, M. Glezos a passé au total plus de 11 ans en prison. Aujourd’hui, il est député de SYRIZA (Coalition de la Gauche Radicale).

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