"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
lundi 30 septembre 2013
Nantes samedi 5 octobre, 14h : hommage à Robert Cruau, résistant communiste internationaliste (trostkyste) fusillé par les nazis le 6 octobre 1943 à Brest.
A l'initiative du Comité départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et la Résistance en Loire Inférieure, un hommage public sera rendu à Robert Cruau, militant de la IV° internationale, facteur aux Centre de Chèques Postaux puis à la Recette Principale de Nantes, assassiné par les nazis à Brest le 6 octobre 1943. Né à Fégréac (44), le 12 mars 1921, Robert Cruau avait 22 ans.
C'est par les Auberges de jeunesses que Robert Cruau avait d'abord rejoint le PSOP (Parti Socialiste Ouvrier et Paysan de Marceau Pivert), puis la Quatrième internationale. Syndiqué à la Fédération postale CGT, il animait le groupe nantais du Parti Ouvrier Internationaliste qui, notamment,édita le journal clandestin des ouvriers de la région nantaise « Le Front Ouvrier », dont le numéro 1 (juillet 1943) affirme « Il faut que la défaite d'Hitler soit une victoire ouvrière et non la victoire des banquiers anglo-américains ». Ce journal clandestin, imprimé à Couëron, paraîtra jusqu'à la Libération.
Pour les communistes internationalistes (trostskystes), le combat contre les nazis devait unir travailleurs français et travailleurs allemands et la libération nationale être une révolution sociale.
Contraint de quitter Nantes pour échapper au STO (service du travail obligatoire, les nazis déportant les jeunes pour travailler en Allemagne au service des nazis), Robert Cruau rejoint Brest en mars 1943, accompagné notamment de deux militants rezéens d’une vingtaine d’années, les frères Georges et Henri Berthomé. Tous trois s’installent dans un même appartement et reprennent leurs activités militantes avec leurs camarades du Parti Ouvrier Internationaliste.
Ayant appris l'allemand, Robert Cruau pris la responsabilité de l'activité en direction des soldats allemands et notamment de la diffusion d'un journal en langue allemande, « Arbeiter und soldat », Travailleur et soldat, et l'édition d'une édition locale ronéotée à Brest.
Quelques mois plus tard, quelques dizaines de jeunes soldats allemands (27 indique André Calves, un des derniers survivants du groupe) rejoignaient la 4ème internationale, et éditait leur propre bulletin « Travail, Liberté et pain, journal pour le soldat et le travailleur à l'Ouest », tandis que les indications précises « sur l'emplacement des sas d'accès et de sorties des sous-marins » de la base navale de Brest, transmis par deux militants du POI, permettait à l'aviation britannique de frapper avec une grande précision cet équipement militaire ( cité dans « les rezéens dans la seconde guerre mondiale »).
Face à une telle activité, la répression nazi n'allait pas tarder. Trahis, tous les jeunes allemands anti-nazis ayant rejoint la Quatrième internationale à Brest furent immédiatement fusillés. «Faire de la propagande à des soldats allemands est le plus grand crime ! » affirme un officier de la Gestapo au cours des interrogatoires (propos rapportée par une sympathisante libérée de la prison de Rennes).
Arrêté le 6 octobre 1943, Robert Cruau est abattu par la Gestapo, sans doute en tentant de s'enfuir. Onze autre militants du groupe breton du POI furent déportés dans les camps de concentration nazis. Le rezéen Georges Berthomé, proche ami de Robert Cruau, n'en revint pas. Une rue de Rezé porte toujours son nom.
70 ans plus tard, tandis que l'extrême-droite relève la tête un peu partout en Europe, allant jusqu'à assassiner de jeunes militants à Paris et Athènes, nous ne devons pas oublier le souvenir héroïque de Robert Cruau et de ses camarades, français et allemands, et de toutes celles et tous ceux qui ont combattu contre le fascisme et le nazisme.
Pendant des décennies, la place des communistes internationalistes (trostkystes) dans la résistance au nazisme a été tue. L'effondrement du stalinisme, avec ses crimes odieux qui ont défiguré le socialisme, permet qu'aujourd'hui hommage leur soit rendu comme à tous les résistants anti-fascistes et à toutes les victimes du nazisme. Et que le sens de leur sacrifice soit enfin reconnu.
L'engagement de Robert Cruau et de ses camarades contre le nazisme, pour la défense des travailleurs et la fraternité des peuples, reste pour nous un exemple.
C'est pourquoi nous vous invitons à participer à l'hommage public qui lui sera rendu samedi prochain 5 octobre à 14h au cimetière de la Chauvinière à Nantes. Robert CRUAU est inhumé dans le carré des fusillés, section A2, rang 2, tombe n° 11 (à partir de l'allée centrale).
A lire aussi sur le site du Comité départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et la Résistance en Loire Inférieure
http://www.resistance-44.fr/?Hommage-a-Robert-CRUAU-et-aux
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