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jeudi 21 août 2014
L’Europe a une responsabilité toute particulière dans la recherche d’une paix juste entre Palestiniens et Israéliens. Lettre adressée à François Hollande par l'afps
Monsieur le Président de la République,
Le prochain Conseil de l’Union Européenne va se tenir le 30 août prochain. Il est bien sûr essentiel que la situation en Israël et Palestine et particulièrement à Gaza soient à l’ordre du jour de ce Conseil. L’Europe a une responsabilité toute particulière dans la recherche d’une paix juste entre Palestiniens et Israéliens.
La position de l’Europe qui ressort des conclusions du Conseil de l’Union du 15 juillet et du Conseil Affaires Etrangères du 22 juillet, en ne prononçant aucune condamnation claire de l’agression israélienne contre la population de Gaza, n’a fait qu’encourager l’Etat d’Israël à commettre plus de massacres et de destructions. Il n’est pas acceptable non plus de laisser les Palestiniens, peuple occupé, et Israël, puissance occupante et grande puissance militaire, discuter face à face les conditions d’une trêve sans que l’Europe ne fasse entendre sa voix.
L’Europe doit parler à haute et intelligible voix et manifester clairement sa volonté politique : le Conseil de l’Union Européenne du 30 août est l’occasion de le faire, et la France doit en être un des artisans principaux.
Les principaux éléments d’un discours cohérent de l’Europe ont déjà été affirmés dans de nombreuses prises de position antérieures :
- l’Europe a maintes et maintes fois condamné le blocus de Gaza, punition collective contre tout un peuple, mais sans se donner les moyens d’être entendue : on en voit le résultat aujourd’hui ;
- l’Europe, dans les conclusions du Conseil des Affaires Étrangères du 12 mai, a exprimé sa confiance dans le gouvernement palestinien d’entente nationale : quelques jours après la constitution de ce gouvernement, Israël est parti en guerre pour le déconsidérer par tous les moyens, par des actions violentes et des bombardements en Cisjordanie et à Gaza.
Le soutien au processus de réconciliation inter-palestinienne a été réitéré par le Conseil des Affaires Etrangères du 22 juillet, qui a de plus souligné que ce gouvernement devait prendre en charge la Bande de Gaza ; - le statut privilégié d’Israël par rapport à l’Union Européenne est intimement lié au respect des droits de l’Homme par Israël, comme le stipule notamment, dans son article 2, l’Accord d’Association entre Israël et l’Union Européenne.
Monsieur le Président, aucune sortie de la crise actuelle n’est possible sans une levée immédiate du blocus et du siège de Gaza ; après ce que la population palestinienne de Gaza a subi ces dernières semaines, il est tout à fait normal qu’aucun préalable ne soit accepté par les parties palestiniennes. Laisser Israël imposer des préalables, c’est se résigner à ce blocus sans fin.
Taoufiq Tahani Président de l’AFPS
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