jeudi 28 août 2014

Valls au MEDEF, l'indignation syndicale - réaction de la CGT et de Solidaires


Déclaration de Thierry Lepaon, Secrétaire général de la CGT 

Le Premier ministre en meeting au MEDEF ! 

Pour la deuxième fois sous la Présidence de François Hollande, un Premier ministre de la République est la vedette d’un meeting syndical. Le Premier ministre a choisi de venir faire applaudir sa politique par le MEDEF, le jour même de la publication des chiffres du chômage qui continuent d’augmenter. 

La confusion des genres entre l’Etat et le MEDEF, le trait d’union qu’il tire entre le Medef et les entreprises, ont quelque chose de scandaleux. La scénographie de son intervention, après le film de propagande du Medef intitulé, « Un million d’emploi, c’est possible » ne nous dit rien sur : quand, dans quelles entreprises, sur quel territoire, avec quel temps de travail, avec quelle rémunération seront créés ces emplois ? Pour l’instant et malgré les 220 milliards de cadeaux déjà consentis aux entreprises, on n’en a vu aucun. Aucune stratégie n’est annoncée concernant l’évaluation des politiques publiques en direction des entreprises. 


Sur 45 minutes de discours, il consacre une phrase timide sur les comptes qu’elles auront à rendre à la nation. Il passe sous silence les 220 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises qui ne sont soumises à aucune évaluation alors que tous les observateurs attentifs constatent que le versement du CICE n’a servi ni à l’investissement, ni à l’emploi. Sur les 40 entreprises du CAC 40, 37 viennent d’augmenter leurs dividendes aux actionnaires, au détriment des investissements, de l’emploi et des salaires. 

Le Premier ministre dit vouloir rassembler pour réformer, mais la question cruciale qui est posée est sur quoi ?, comment ? Sa réponse est en ligne avec le clip du syndicat patronal. Tout y passe, les attentes du MEDEF sont même anticipées : la simplification du code du travail, le travail du dimanche, la représentation des salariés dans les petites et moyennes entreprises… 

Tout cela au motif que la France vivrait au- dessus de ses moyens depuis 40 ans. C’est insupportable ! Où sont les salariés, les retraités, les chômeurs, les jeunes en galère, qui vivent au- dessus de leurs moyens aujourd’hui en France ? 

La finance n’a pas de visage, elle a un gouvernement ! 
par l’Union syndicale Solidaires 

 Hier, mardi 26 août le nouveau gouvernement formé par le Président de la République et son Premier ministre, était rendu public. 

Sans attendre ou espérer un changement, il s’avère cependant que la nomination d’un banquier à Bercy, Emmanuel Macron, est le symbole de le politique néolibérale assumée de ce gouvernement. Pour mémoire, c’est lui qui en tant que secrétaire général adjoint de l’Elysée est à l’origine du pacte de responsabilité, véritable pacte d’austérité pour les salarié-es, retraité-es, chômeurs/euses et précaires. Il fut aussi gérant à la Banque Rothschild et le rapporteur général de la commission Attali en 2007, feuille de route idéologique de ce nouveau gouvernement. Le patronat déjà se félicitait. 

Aujourd’hui, le Premier ministre s’est exprimé à l’université d’été du Medef. Il a promis, entre autres, baisses du coût du travail, baisses de l’impôt sur les sociétés, souplesse dans l’embauche pour ne pas entraver les entreprises, des adaptations dans la protection des salarié-es qui est considérée trop élevée et l’allègement de certaines règles, notamment sur le travail du dimanche. 

Le Medef applaudit, une standing ovation. 

Les capitalistes sont au gouvernement et vont donc continuer à nous faire payer une crise qui n’est pas la nôtre tout en s’enrichissant sur notre dos : 30,3% d’augmentation des dividendes versés aux actionnaires des grands groupes et des banques françaises entre 2013 et 2014 tout en continuant à supprimer des emplois.

Pour Solidaires, il y a urgence à construire des mobilisations dans l’unité la plus large pour imposer d’autres choix politiques porteurs de justice et de solidarité. Nous appelons à participer massivement le 23 septembre à Paris à la manifestation nationale des Hôpitaux en lutte pour le service hospitalier public ainsi qu’aux initiatives prises le 11 octobre dans le cadre de la journée européenne d’action contre le TAFTA (traité transatlantique en cours de négociation entre l’UE et les USA).

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