"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
mercredi 10 septembre 2014
Maïs, armée et globalisation: c’est le barrage du Testet, dans le Tarn, par Geneviève Azam (ATTAC)
L’agriculture industrielle – ici à Sivens, dans le Tarn, celle du maïs – ne nécessite plus seulement de l’eau, des tracteurs, des engrais et pesticides. Elle doit éradiquer d’autres « nuisibles », des citoyens engagés, des « zadistes », des grévistes de la faim, certains enterrés, qui résistent face à une armada de machines guerrières hallucinantes, broyeuses géantes et bulldozers, encadrés de garnisons de gardes mobiles.
Gazez ! Voilà ce qui résonne des ordres de la police, à intervalles réguliers, pour supprimer les nuisibles et assurer la marche en avant des monstres lancés sur la forêt et ses occupants. Ici au Testet, il suffit de se poster tout près des garnisons en action pour voir défiler en condensé les promesses de l’agriculture productiviste.
Je voudrais revenir sur les bûcherons employés pour ouvrir le chemin des machines. Car oui, il n’y a pas seulement du gaz et des machines, il y a aussi des humains engagés dans cette guerre. Ce sont tous des ouvriers immigrés qui pénètrent la tête basse dans des véhicules immatriculés en Espagne, encadrés par la police et les gardes mobiles. On apprend sur le site que les congés maladie sont arrivés en nombre, vite remplacés par de la main d’œuvre en quasi-esclavage.
Miracle de la globalisation et des sous-traitances, qui permettent à l’entreprise Sepso, certifiée développement durable, d’œuvrer en toute impunité. On peut d’ailleurs lire sur son site sa description du travail des bûcherons, un travail quasiment bucolique! Ils devraient rajouter les risques du métier : dans la forêt du Testet, les bûcherons sont eux-mêmes sacrifiés et régulièrement gazés pour permettre la marche du progrès.
Le barrage de Sivens est le premier de la liste. Il est entièrement dédié à la culture du maïs dans une région, au sud de la France, où l’eau doit être gérée avec la plus grande sagesse, intelligence et ingéniosité, et ceci d’autant plus avec le changement climatique, comme l’indique le volume 4 du rapport récemment remis à la ministre de l’écologie, « Le climat de la France au 21è siècle, scénarios régionalisés », dirigé par Jean Jouzel.
Intérêts, opportunisme politique et bêtise se conjuguent dans un scénario insoutenable. Le barrage du Testet n’est pas seulement une cause locale, elle est une cause nationale et globale, à laquelle nous devons, partout où nous sommes et en mobilisant notre ingéniosité, opposer une résistance sans faille.
Geneviève Azam, porte-parole d’Attac-France
Sites à consulter : http://www.collectif-testet.org/ ; http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/
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