lundi 30 janvier 2017

La fin du début,par Noël Mamère

Le résultat de la primaire socialiste est sans appel. Manuel Valls a été « dégagé » et, avec lui, ceux qui défendent une conception néoconservatrice de la gauche. Les deux millions d’électeurs qui ont permis la nette victoire de Benoit Hamon, ont aussi signifié la fin d’un cycle politique, commencé sous François Mitterrand, en 1981 ; la gauche de la «synthèse» est morte, vive la gauche de l’espoir et du projet ! 

Je ne vais donc pas bouder mon plaisir devant cet événement politique majeur, qui doit constituer le signal de la recomposition politique. Car le vote de ce dimanche est à la fois une bonne nouvelle pour la gauche et pour l‘écologie politique, et un message clair quant à ce que ne veut plus le « peuple » de gauche. 

Pour Benoît Hamon, les problèmes, c’est maintenant, par Guillaume Liégard (Regards.fr)

Le vainqueur de la primaire socialiste n’aura pas le temps de savourer, car sa victoire risque d’avoir l’effet d’un séisme sur le PS : si le candidat à la présidentielle a le choix entre le recentrage et l’émancipation. Dans tous les cas, la synthèse sera impossible. 

Au terme du second tour de la primaire organisée par le Parti socialiste, Benoît Hamon vient de l’emporter largement sur Manuel Valls et disons-le d’emblée, c’est une excellente nouvelle. Cette primaire a certes été poussive dans sa capacité à déplacer un électorat nombreux, elle a même frisé le grand guignol avec l’invraisemblable tripatouillage sur le nombre de votants après le premier tour, mais elle délivre un message clair en offrant de grandes vacances au libéral-autoritaire Manuel Valls. 

Gauche : Et maintenant ? , par Roger Martelli

Benoît Hamon a réussi son coup. Il a terrassé Manuel Valls et créé sur son nom une dynamique incontestable. Peut-il dès lors rassembler toute la gauche ? À ce jour, il en est loin. 

Qui ne rêverait pas aujourd’hui d’une gauche rassemblée et conquérante, capable d’écarter l’extrême droite menaçante, de battre la droite radicalisée et de réussir, au pouvoir, la politique pour laquelle on lui demande de gouverner ? Ce rêve est nécessaire. Encore faut-il comprendre ce qui, jusqu’à ce jour et depuis bien longtemps, l’a rendu inaccessible. 

Que la politique suivie par le couple Hollande-Valls porte une écrasante responsabilité dans le désastre de la gauche française est une évidence. Les deux têtes de l’exécutif ont payé leur choix de leur effacement. La situation créée ainsi est inédite : tant pis pour eux, tant mieux pour nous. Mais le mal n’a pas saisi la gauche avec l’arrivée de Manuel Valls à Matignon. En fait, la méthode gouvernementale engagée en 2014 n’est que le parachèvement d’une longue évolution remontant au début des années 1980, quand François Mitterrand s’engagea dans la « rigueur ». 

dimanche 29 janvier 2017

Lettre ouverte adressée par le Syndicat de la magistrature au Procureur de Nice à la suite des poursuites engagées contre des citoyens solidaires de la vallée de la Roya

Monsieur le procureur de la République, 

Le ressort du tribunal de Nice voit arriver par la frontière italienne des hommes, des femmes et des enfants fuyant leurs pays en guerre ou en crise grave. Ils sont, comme en témoignent les membres de Médecins du Monde présents sur place, particulièrement vulnérables, exposés à de sérieux dangers, leur état de santé étant extrêmement préoccupant. 

A défaut de dispositif d’accueil organisé par l’Etat, des citoyens leur portent assistance par humanité. Ils sont protégés par la loi : l’article L. 622-4 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile écarte la possibilité de poursuites pour aide au séjour irrégulier en accordant l’immunité aux aidants cherchant à « assurer des conditions de vie dignes et décentes » ou « à préserver la dignité ou l’intégrité physique » des étrangers en situation irrégulière, dès lors qu’ils n’ont reçu aucune contrepartie directe ou indirecte. 

Les plus grandes manifestations de l’histoire marquent le début d’une nouvelle ère. Le réveil du géant américain ! par Yorgos Mitralias

Même si quelques-uns ne s’en sont pas aperçus, ou ont feint de ne pas s’en apercevoir, ce qui s’est passé le 21 janvier 2017 aux États Unis d’Amérique est proprement historique: les plus grandes manifestations de rue de l’histoire des États Unis mais aussi du monde! Au moins 4 et peut être plus de 5 millions de manifestants et de manifestantes! Un événement qui entre sûrement dans l’histoire et inaugure une nouvelle ère de luttes de classe après une longue et déprimante période de reculs et de défaites...(1) 

La première conclusion est évidente: Le géant américain est en train de se réveiller et en sortant de son interminable torpeur met tout le monde sens dessus dessous! Car en plus de l’énorme “quantité” il y a aussi la “qualité” de ces manifestations. Et tout d’abord, la présence cataclysmique des femmes qui, imperceptiblement, rappelle d’autres manifestations de femmes qui ont marqué l’histoire de l’humanité ces trois derniers siècles. 

samedi 28 janvier 2017

8 mars 2017 : Appel à l’action et à la grève des femmes



Elles étaient plus de 300 000 à manifester en Pologne pour le droit à l'avortement
Elles étaient en grève en Islande pour obtenir l'égalité des salaires
Elles étaient en grève en Argentine contre les violences
Elles seront mobilisées contre Donald Trump aux Etats-Unis
En France, elles étaient des dizaines de milliers à manifester contre la loi El Khomri, puis  dans l'action le 7 novembre dernier à 16h34 pour l'égalité salariale et partout, elles continuent à se battre pour leurs conditions de travail.

Nous appelons à l'action et à la grève pour les droits des femmes le 8 mars

jeudi 26 janvier 2017

Un nécessaire rapprochement. L'éditorial de Politis par Denis Sieffert

Pour qu’un rapprochement ait du sens, il faudrait qu’il soit porteur d’avenir, et que tous les protagonistes, communistes et écologistes compris, voient bien au-delà d’une présidentielle de toute façon mal emmanchée. 

L’ironie serait facile. Au moment où une marée humaine déferlait sur Washington, alors qu’une Amérique tonnait contre l’autre, et qu’à Coblence les extrêmes droites fourbissaient leurs armes, nous avions le nez sur cette primaire d’une petite moitié de la gauche bien de chez nous. Sur nos écrans, on apercevait Benoît Hamon, homme modeste, calfeutré dans sa doudoune, qui montait sur une péniche sous les hourras de ses amis. Pas facile de connecter notre petit monde, dont il était le roi d’un soir, avec une planète au bord du chaos, que de nouveaux géants, grossiers et brutaux, prétendent dominer au péril de la paix. 

mercredi 25 janvier 2017

Le revenu universel contre le statut salarial, par Jean-Claude Mamet

De tous les côtés de l’éventail politique, la préconisation d’un revenu universel ou revenu social garanti, est à la mode. Une multitude d’acteurs politiques s’empare de cette trouvaille - qui se discute depuis très longtemps dans un champ plus restreint et se ravive selon les moments - pour en faire le nouveau graal capable de résoudre une grande quantité de problèmes à la fois : la pauvreté qui s’accentue, la menace réputée inexorable d’une fin du travail en raison des capacités fantastiques des nouvelles technologies, menace plus massive encore que lors des crises économiques successives. 

mardi 24 janvier 2017

Jean-Luc Mélenchon : "Il faut sortir du nucléaire et passer au 100% renouvelable"


Après le 1er tour de la Primaire du PS, par Ensemble!

Suite au premier tour de la primaire de la « Belle alliance Populaire », les deux candidats Manuel Valls et Benoit Hamon arrivés en tête représentent deux orientations opposées au sein du Parti Socialiste. 

Malgré les exagérations de Jean Christophe Cambadélis, - qui a annoncé près de deux millions de participants - la faible mobilisation, comparée à la primaire du PS de 2011, est à l'image de cette fin de quinquennat : un PS décrédibilisé, un gouvernement rejeté. 

C’est le premier enseignement : l’orientation ouvertement libérale mise en œuvre par Valls et Hollande largement rejetée dans les classes populaires, est aussi désavouée par ceux et celles qui ont participé au scrutin de dimanche. Ce sont ceux qui voulaient sanctionner le gouvernement qui se sont le plus mobilisés. 

lundi 23 janvier 2017

Chantiers Atlantique Saint-Nazaire : la braderie continue, par Jean-Luc Mélenchon

C’est un des gros sujets industriels du moment. Pas seulement industriels d’ailleurs, stratégique pour le pays. Il s’agit de la vente des chantiers navals de Saint-Nazaire. L’actionnaire majoritaire coréen STX s’en va. Et le gouvernement tortille depuis plus de deux ans sur ce qu’il faut faire. Et comme d’habitude c’est la méthode Hollande. Laisser le sujet pourrir sur pied en espérant qu’il se règle tout seul… 

L’actuel ministre de l’Industrie Christophe Sirugue donne donc l’impression de découvrir ce cadavre laissé dans le placard par Macron en partant. Qu’a fait Montebourg, encore ministre à l’annonce de la vente ? Rien. Qu’a fait Macron, ministre deux ans ? Rien. Depuis mai 2014, Hollande et ses ministres de l’Économie Montebourg puis Macron n’ont rien fait pour ce chantier. À force de mépriser l’économie maritime, ils ont mis en danger un fleuron industriel florissant et stratégique pour l’indépendance nationale. 

Hollande, les primaires et la mort du PS mitterrandien, par Roger Martelli (Regards.fr)

Hamon ou Valls ? Le second tour de la primaire montre que l’essentiel du débat ne se mène plus à l’intérieur du PS, mais en dehors de lui… entre Mélenchon et Macron. Aboutissement logique, la fin de son hégémonie à gauche ouvre de nouvelles perspectives. 

Les dirigeants socialistes laissaient entendre que la participation à leur primaire pouvait à peine dépasser le million. Ils peuvent donc exulter à bon compte. Mais les comptes, justement, ne sont pas flambants. Au premier tour de la primaire de 2011, 2,7 millions de personnes s’étaient déplacées. Ce 22 janvier, ils ont été un million de moins. Si l’on tient compte de ce que, cette année, une part du camp adverse a participé à chacune des primaires, à gauche comme à droite, on peut considérer que ce sont 1,3 à 1,4 million d’électeurs de gauche qui se sont déplacés ce dimanche, moitié moins qu’en 2011. 

Toute la gauche doit battre Manuel Valls, par Philippe Marlière

La victoire de Benoît Hamon met la gauche de transformation sociale devant ses responsabilités : veut-elle continuer dans la surrenchère sectaire qui la cloisonne dans le créneau des 10 à 15% des voix, ou bâtir un axe majoritaire comme l’a fait Syriza ou comme le tentent avec un certain succès Bloco de Esquerda au Portugal ou Podemos en Espagne ? 

Toutes les composantes de la gauche doivent se réjouir que Benoît Hamon soit arrivé en tête de cette élection primaire. Les électeurs de gauche ont tout d'abord sanctionné la politique du gouvernement. 

Voter était un choix nécessaire étant donné l’état de délabrement généralisé de la gauche française. Ce n’est pas du tout un vote qui “absout” le PS de sa politique droitière et inacceptable. C’est une "démarche tactique" qui préserve l’avenir et qui permet de préparer la nécessaire refondation d’une gauche vraiment de gauche après l’élection présidentielle. 

"Les prochains 1 459 jours de l’administration Trump seront 1 459 jours de résistance ", par Angela Davis

La Marche des femmes a répondu hier, en six cents points du globe, à l’investiture du 45e président nord-américain, Donald Trump : une foule écrasante. Aux États-Unis, des rues de Chicago à celles de Portland, des squares de New York aux places de Boston, on dénombra plus de deux millions de manifestant.e.s : le milliardaire fait en effet l’objet de plusieurs accusations d’agression sexuelle et s’est vanté de pouvoir « tout faire » sur les femmes, sans souci de leur consentement, du fait de sa célébrité médiatique. 

La militante féministe Angela Davis, figure du Mouvement noir de libération des années 1970 et candidate par deux fois à la vice-présidence des États-Unis en tant que membre du Parti communiste, en était. « Les prochains 1 459 jours de l’administration Trump seront 1 459 jours de résistance », a-t-elle lancé. 

dimanche 22 janvier 2017

Women's march : plus de 300 manifestant-es dans les rues de Nantes

Plus de 300 manifestantes et manifestants à la Women’s march de Nantes, en solidarité avec les femmes américaines, pour l’égalité et les droits des femmes. Une manifestation animée, revendicative et festive qui traduisait bien une commune volonté de s’opposer à tous ceux, à commencer par Trump, qui annoncent vouloir remettre en cause les droits des femmes. 

Nous vous invitons à lire ci-dessous les trois interventions prononcées pendant cette manifestation : 

Myriam Martin, discours à Nantes le 18 janvier


Stop CETA ! Rassemblement à Nantes le 21 janvier


Personnes étrangères : Manifeste pour en finir avec le délit de solidarité

100 organisations associatives ou syndicales, nationales ou locales, publient un manifeste par lequel elles entendent dénoncer ces procédés. Dans les semaines qui viennent, elles mettront en œuvre toutes sortes d’actions afin que soient préservés le droit de regard, le droit de critique, le droit de s’opposer à des politiques qu’on désapprouve, le droit de se conduire autrement qu’en agent de politiques de fermeture : le droit d’agir en toute humanité. 

Procès d’habitants de la vallée de la Roya « coupables » d’être venus en aide à des réfugié⋅e⋅s, avec la menace de lourdes sanctions. Mesures d’intimidation, poursuites - et parfois condamnations - de personnes ayant agi en soutien de migrant⋅e⋅s ou de Roms, à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à St-Etienne, à Meaux... 

samedi 21 janvier 2017

Un insupportable harcèlement dans la vallée de la Roya, par la Ligue des Droits de l'Homme

Cédric Herrou, interpellé pour la troisième fois depuis le mois d’août, est actuellement en garde à vue. Une fois de plus, il lui est reproché de venir en aide à des migrants en grande détresse dans la vallée de la Roya. 

Le soutien dont il a bénéficié lors de son procès à Nice, le 4 janvier, montre qu’il est devenu la figure emblématique d'un large mouvement de solidarité envers des femmes et des hommes que la guerre ou la pauvreté ont jetés sur les routes de l’exil, au péril même de leur vie. 

Rappelons aussi que parmi ceux qui sont aidés par les habitants de cette vallée, il se trouve des mineurs dont la prise en charge par l’aide sociale à l’enfance ne devrait poser aucun problème, conformément aux engagements internationaux pris par la France. 

Les primaires de la Belle Alliance Populaire peuvent-elles sauver le Parti socialiste ?, par François Asensi

François Asensi avec Clémentine Autain, sa suppléante
La primaire de la Belle Alliance Populaire, malgré la présence de trois candidats peu représentatifs, est en réalité un débat interne au sein de la formation socialiste. Pour autant, dans le contexte actuel, tout débat est le bienvenu. Peut-il se conclure par une clarification sur la ligne politique du Parti socialiste ? C’est une question à laquelle je n’ai pas de réponse. 

Toutefois, deux lignes se confrontent : l’une, sociale-libérale, incarnée par Manuel Valls, qui assume totalement le bilan du quinquennat ; l’autre, dans la tradition sociale-démocrate, est incarnée par Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, dans une option plus à gauche. 

Est-ce que de ces confrontations peut émerger une alternative sociale-démocrate dans la tradition historique du courant socialiste ? J’en doute fort. 

Myriam Martin en meeting à Nantes (1)


vendredi 20 janvier 2017

"Touche pas à ma ZEP !". Emmanuelle Johsua


«Défendre nos valeurs», Olivier Le Cour Grandmaison

«A l’heure des échafaudages programmatiques, hâtivement conçus pour conquérir le pouvoir ou pour tenter de s’y maintenir, ces valeurs, complaisamment sollicitées, permettent à celles et ceux qui s’en réclament de défendre ce vieux monde en laissant entendre que leurs propositions convenues sont l’expression audacieuse d’une volonté réformatrice trop longtemps bridée par de nombreux conservatismes», par l'universitaire Olivier Le Cour Grandmaison.

« Le langage politique » consiste « principalement en euphémismes, pétitions de principe et imprécisions nébuleuses. » G. Orwell (1946)

A la bourse des éléments de langages, forgés par des communicants affairés, ces mercenaires contemporains de la propagande enrichie, si l’on peut dire, grâce à quelques recettes empruntées au marketing, les valeurs sont désormais au plus haut. Les valeurs, c’est follement actuel et moderne. 

mardi 17 janvier 2017

Où allons-nous ? - par Francine Bavay (Conseillère fédérale EELV), Patrice Cohen-Séat (PCF), François Longérinas (PG), Myriam Martin (Ensemble !), signataires de l’appel « En 2017, Faisons Front commun »

Après 5 ans d’un gouvernement qui, à l’exception du mariage pour tous, a mené une politique similaire à celle de la droite, celle-ci s’apprête à revenir au pouvoir, radicalisée par sa concurrence avec une extrême droite dopée à la haine et au racisme. 

Il n’y a qu’une réponse possible à cette situation catastrophique : ouvrir à gauche et dans l’écologie la perspective d’une véritable alternative d’émancipation qui donne espoir et remobilise les classes populaires aujourd’hui désorientées et en colère. 

lundi 16 janvier 2017

Primaire du PS, la farce tranquille?, par Noël Mamère

Sept personnages en quête de scénario s’acharnent à nous persuader que le PS peut encore créer la surprise. Aucun d’entre eux ne croit à cette fable et pourtant, courageusement, chacun joue son rôle dans une pièce sans public autre que celui qui croit encore aux promesses d’un PS disqualifié par ce quinquennat tragique. 

Une pièce où le pathétique se mêle au tragique quand on en vient aux tirades des écologistes égarés, dans le rôle de tapisserie posée sur un décor de mauvais goût. Ils étaient là pour servir François Hollande, mais le metteur en scène ayant renoncé, ils ne sont plus que des figurants qui ne trompent personne…

dimanche 15 janvier 2017

Appel du 21 janvier 2017 : Women’s March sur Nantes


En solidarité avec la Women’s March des américaines du 21 janvier, contre l'idéologie sexiste, homophobe, xénophobe et raciste défendue aux Etats-Unis et en Europe :

Le 21 janvier 2017, au lendemain de la prestation de serment de Donald Trump, les associations féministes et de défense des droits humains organiseront une marche pour les droits des femmes à Washington et partout dans le monde. 

samedi 14 janvier 2017

Non au leurre du CPA ! Non a la Carte Personnelle d’Activités ! Non au nouveau livret !, par Gérard Filoche


93 % des actifs sont salariés. 85 % des contrats de travail sont en CDI. Et même entre 29 ans et 54 ans, 95 % des contrats dont des CDI. Le CDI est la norme. Le CDI s’allonge, il est passe de 9,5 ans en moyenne à 11,5 ans en moyenne. Les entreprises ont besoin de CDI pour fonctionner pas de précaires ni de flexibles. Ce sont les salariés bien formés bien traités bien payés qui produisent le plus. 

Mais ils ont besoin de nous faire croire que nous sommes tous menacés de précarité pour mieux déstabiliser nos droits, nos salaires, nos conditions de travail. La précarité est voulue, autorisée, développée délibérément pour des raisons politiques pas à cause de prétendues nécessites économiques. 

vendredi 13 janvier 2017

La campagne Jean Luc Mélenchon pour construire une issue progressiste. Déclaration d'Ensemble !

L'année 2017 s’annonce lourde de graves dangers pour la population. La faute d'abord au bilan désastreux de ce gouvernement qui aura fait le choix continu d'une politique ultralibérale et sécuritaire, qui aura systématiquement privilégié le patronat contre le monde du travail. Du Cice en passant par la destruction du code du travail, toute la politique du gouvernement est allée malheureusement en ce sens. 

Les effets de cette politique sont délétères : le chômage de masse, la précarité généralisée, les difficultés sociales massives d’une grande partie de la population se trouvent encore accentuées. Cela participe à brouiller encore plus des repères politiques déjà très affaiblis, d’autant qu’au désastre de la politique économique et sociale s’ajoute le tournant sécuritaire.

jeudi 12 janvier 2017

Meetin-débat avec Myriam Martin mercredi 18 janvier à Nantes

Pourquoi soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon ? 

Vous refusez l'extrême droite qui n’a de cesse de vouloir diviser notre peuple en diffusant le poison du racisme ? Une extrême droite qui reprend de vieilles recettes qui ont amené les pires catastrophes du XXème siècle. Un Front National qui prétend parler au nom des salariés, mais qu’on ne voit pas quand ils et elles sont en lutte comme au printemps dernier. 

Vous ne voulez pas plus du programme de Fillon, qui remet en cause la sécurité sociale, veut supprimer 500 000 postes de fonctionnaires (enseignants, des infirmières…), et annonce qu’il augmentera la TVA et supprimera l’impôt sur la fortune. Un candidat qui considère que le droit à l’avortement n’est pas un droit fondamental ! 

Vous avez été déçus - et le mot est faible ! - par la politique de Hollande Valls et Macron depuis 4 ans ? Vous trouvez qu’ils ont multiplié les cadeaux au patronat en s’en prenant aux salarié-es et aux retraité-es au point qu’on ne voit pas bien la différence entre leur politique et celle qu’ont mené Sarkozy et Fillon. Vous avez manifesté contre la loi El Khomri qui détruisait le Code du Travail. 

La gauche doit poursuivre trois objectifs en Europe. Texte collectif par le réseau européen EReNSEP).

25 personnes (chercheurs et responsables politiques de France, Grèce, Espagne, Allemagne, Italie et Belgique) signent un texte collectif, suite à la conférence internationale «La France et l’Europe après le Brexit» organisée à Paris, les 2 et 3 décembre 2016, par le réseau européen EReNSEP.

L’Europe est entrée dans une phase critique. L’Union économique et monétaire (UEM) a manifestement et irrévocablement échoué, les économies de la périphérie subissent une crise sévère, et les économies du centre stagnent. La monnaie unique est devenue un instrument du capitalisme allemand pour instaurer une politique économique mercantiliste au moyen du dumping des salaires, et pour dicter – avec le soutien des autres économies du centre de l’UEM – des « réformes structurelles » qui provoquent la stagnation économique, la pauvreté et le chômage. 

Jean-Luc Mélenchon, le Mans le 11 janvier, la Sécurité Sociale


mardi 10 janvier 2017

Face à la contamination UBER : quel antivirus ?, par Jean-Claude Mamet

Les conflits du travail des chauffeurs Uber ou VTC et des chauffeurs de taxis posent de redoutables problèmes de positionnement pour le syndicalisme, liés à la définition même du travail, du salariat, du Code du travail, et maintenant du Code commercial.

Le 15 décembre 2016, les chauffeurs VTC (Véhicule de transport avec chauffeur) liés à la plate-forme Uber se sont mobilisés fortement contre les dérives de leur employeur « de fait ». Mille d’entre eux ont bloqué l’autoroute vers Roissy-Charles de Gaulle, et partiellement le périphérique. Ils ont été reçu au ministère des transports, mais le conflit n’est pas terminé : des négociations sont théoriquement prévues avant le 31 janvier 2017. Cette lutte bienvenue montre que l’univers de travail dans le système Uber est loin d’être idyllique, alors que la communication du groupe étatsunien nous abreuvait jusqu’ici de rêveries sur la liberté du travail indépendant face au vieux système du salariat.

DSK – Nous n’avons décidément rien appris, par Marie Allibert (Femmes Solidaires)



Hier, en prime time sur le service public, a été diffusé un documentaire sur Dominique Strauss-Kahn, son parcours et sa chute. Un documentaire, ou plutôt un panégyrique faisant de cet agresseur sexuel en série un personnage mythique au destin brisé. Dès le début, le ton est donné : les femmes sont à la fois présentées comme celles qui lui ont permis de réussir et celles qui ont causé sa chute. Oui, je dis bien “causé”, comme si elles étaient responsables des crimes dont cet homme a été accusé à plusieurs reprises.

1917 / 2017 : en un siècle, la gauche française n’a toujours rien compris, par Noël Mamère

Il y a un peu plus de cent ans, en 1914, «le court 20ème siècle» commençait par la «Grande Guerre», rebondissait à Saint Pétersbourg en octobre 1917, qui accoucha d’une Révolution mise en mouvement par les laissés-pour-compte de la boucherie des tranchées. (...) Si je rappelle cet épisode, c'est parce que l’année 2017 rassemble les conditions d’une rupture dans le système dont la profondeur est similaire. 

Il y a un peu plus de cent ans, en 1914, « le court 20ème siècle » commençait par la « Grande Guerre », rebondissait à Saint Pétersbourg en octobre 1917, qui accoucha d’une Révolution mise en mouvement par les laissés-pour-compte de la boucherie des tranchées. 

samedi 7 janvier 2017

Emancipation. le devoir d'invention, par Roger Martelli


Nous sommes immergés dans un cycle planétaire de désordres et de violences dont nul ne peut prévoir les développements. Le pire, désormais, ne peut plus être exclu. Les pivots d’une relance vertueuse existent pourtant. Mais leur éparpillement et leur incertitude de projet limitent dangereusement leur mise en mouvement concertée. C’est ce travail de nouvelle articulation qui devrait être au cœur de toute vision stratégique, nationale comme transnationale. Il suppose de faire fonctionner le principe de réalité ; il implique de tourner le dos à un « réalisme » qui évoque trop les tentations de la « guerre froide » et de sa logique des « deux camps ».


En fait, la réalité dans laquelle nous sommes tenus d’agir est trop complexe pour que nous nous accommodions de visions trop simplistes. Pour en prendre la mesure, nous devons tenir compte d’un faisceau de déterminations qui s’entrecroisent, dans une dynamique à ce jour chaotique.

"Que 2017 ne ressemble pas aux années précédentes...". Denis Sieffert présente l'édito de Politis


jeudi 5 janvier 2017

Prends moi pour un poisson rouge, par Jean-Luc Mélenchon

Voici venu le temps du grand plongeon dans l’année de l’élection présidentielle. Certes, à l’heure où je publie ce texte je n’ai toujours pas atteint les 500 signatures. Il m’en manque encore vingt. Je crois que je peux avoir bon espoir. Tout le monde n’en est pas là. Mais le tableau général se précise. Ne reste plus que le PS, qui doit désigner son candidat, et François Bayrou, sans doute, annoncer sa candidature. 

Au PS, c’est chaud. Quatre anciens ministres du président qui a jeté l’éponge réclament pour eux-mêmes une amnistie populaire. Ils comptent sur l’amnésie collective pour la leur accorder. En plus, il faudra donner un euro au PS. Patience. Mais vigilance ! Car les candidats du PS ont tous repris la mauvaise habitude du parler chafouin. Les propositions qu’ils égrènent sont souvent des emballages très trompeurs. Et ce sont une nouvelle fois les salariés et les pauvres qui pourraient être les dindons de la farce. 

Solidarité avec Cedric Herrou et les citoyen-ne-s aidants

Agriculteur dans la vallée de la Roya et membre de l'association « Roya citoyenne », Cédric Herrou est passé en procès devant le tribunal correctionnel de Nice ce 4 janvier. Pour avoir légitimement porté aide, secouru et hébergé des migrant-e-s, ayant traversé à leurs risques et périls la Méditerranée, il encourait 5 ans de prison et 30 000 euros d'amende. La justice lui reproche également d'avoir utilisé un bâtiment de la SNCF pour accueillir les migrant-e-s. 

« Ensemble! » apporte un soutien inconditionnel à Cédric Herrou et à ses camarades de la vallée de la Roya et s'associe aux mobilisations en cours. C'est le procès de la solidarité vis-à-vis de ceux et celles qui ont dû quitter leur pays victimes de guerres et de dictatures. La plus grande vigilance est nécessaire à l'égard des poursuites engagées. 

mardi 3 janvier 2017

Asli Erdogan: «Pour défendre la liberté d’expression nous devons nous unir» (RFI). Le procès est repoussé au 14 mars.

Les oeuvres de la romancière turque Asli Erdogan sont traduites dans une quinzaine de langues. De nombreux écrivains et journalistes avaient répondu à l'appel du quotidien Ozgür Gündem en écrivant dans le journal ou en participant aux comités de rédaction. DR Jeudi 29 décembre, la célèbre romancière Asli Erdogan a été remise en liberté sous contrôle judiciaire après 136 jours en prison. Sa détention avait provoqué une vague d'indignation dans le monde entier. Lundi 2 janvier, son procès se poursuit. L'intellectuelle est accusée d'appartenance à une organisation terroriste pour avoir collaboré au journal prokurde, Ozgür Gündem. RFI a pu joindre Asli Erdogan en Turquie. Propos recueillis par Stefanie Schüler.

Asli Erdogan, jeudi 29 décembre vous avez été libérée sous contrôle judiciaire après 136 jours en détention. Dans quel état d’esprit êtes-vous ? 

Pour la prise de pouvoir par le peuple : Dix propositions afin de ne pas reproduire la capitulation que nous avons connue en Grèce, par Eric Toussaint

Pour éviter de reproduire la capitulation que nous avons connue en Grèce en 2015, je fais dix propositions sur la prise de pouvoir par le peuple |1|.


La première proposition est la nécessité, pour un gouvernement de gauche, de désobéir, de manière très claire et annoncée au préalable, à la Commission européenne. Le parti qui prétend, ou la coalition de partis qui prétendent gouverner et, bien sûr, je pense par exemple à l’Espagne, devront refuser d’obéir, dès le début, aux exigences d’austérité, et s’engager à refuser l’équilibre budgétaire. Il faudra dire : « Nous ne respecterons pas l’obligation décrétée par les traités européens de respecter l’équilibre budgétaire » parce que nous voulons augmenter les dépenses publiques pour lutter contre les mesures anti-sociales et d’austérité, et pour entreprendre la transition écologique. Par conséquent, le premier point est de s’engager d’une manière claire et déterminée à désobéir. Selon moi, après la capitulation grecque, il est essentiel d’abandonner l’illusion d’obtenir de la Commission européenne et des autres gouvernements européens qu’ils respectent la volonté populaire. Conserver cette illusion nous conduirait au désastre. Nous devons désobéir.

lundi 2 janvier 2017

Le prélèvement à la source ne doit pas défavoriser les femmes !, par Christiane Marty (Fondation Copernic) et Olga Trostiansky (présidente du Laboratoire de l’égalité)

Le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, prévu en 2018, a été déjà largement commenté. Ses partisans rappellent que la quasi-totalité des pays occidentaux l’applique déjà et que la France fait office d’exception. Certes. 

Mais la France est aussi l’un des rares pays à avoir l’imposition commune obligatoire pour les couples mariés ou pacsés : passer au prélèvement à la source exige alors une attention particulière pour tenir compte des disparités de revenus entre conjoints. Or cette question est mal résolue dans le projet actuel. 

Rappelons que le taux d’imposition d’un couple est calculé sur la moyenne des deux revenus (le quotient conjugal). Si les conjoints ont des revenus équivalents, l’imposition commune équivaut à l’imposition séparée. Mais si les revenus sont différents, ce système entraîne une surimposition du conjoint au revenu le plus faible (Conseil des prélèvements obligatoires). 

Sobrement, personnellement, simplement : je ne veux pas être complice. Asli Erdogan

Des chroniques mais pas uniquement. Des textes d’une grande force politique mais pas seulement. Une écrivaine dit la répression, les mort-e-s, les ressentis en soi. Plus que des témoignages, une implication directe et exigeante, la poésie et les mots pour le dire. 

« Entre l’impossibilité de partir et celle de rester, je me suis repliée sur moi-même comme un point d’interrogation qui se tord le ventre ». 

Je mets l’accent, en laissant libre cours à ma subjectivité, sur quelques bribes et descriptions. J’espère que les citations choisies inciteront à entrer dans l’univers singulier d’une écrivaine qui ne saurait être réduite à la dénonciation politique des ignominies. 

« Je suis dans l’un des angles mort du destin, un nœud formé de toutes ces routes qui n’en finissent plus de se chevaucher, sans lumière, sans issue et sans retour comme un cercueil » 

Netanyahou se prend une double gifle, par Michael Warschawski

C'est une double claque, l'une plus retentissante que l'autre, que s'attrape Benjamin Netanyahou à la fin de l'année 2016 : la première est l'abstention des Etats-Unis dans un vote du Conseil de Sécurité qui dénonce la colonisation juive en Cisjordanie; il s'agit d'une première, car depuis 1983 les Etats-Unis ont toujours utilisé de leur droit de veto pour faire échouer une initiative qui dénonce la politique israélienne. 

La seconde claque est la déclaration politique du Secrétaire d'Etat John Kerry qui critique dans des termes extrêmement fermes la politique israélienne d'occupation coloniale et met en garde sur ses implications à long terme pour l'avenir d'Israël.