mardi 17 janvier 2017

Où allons-nous ? - par Francine Bavay (Conseillère fédérale EELV), Patrice Cohen-Séat (PCF), François Longérinas (PG), Myriam Martin (Ensemble !), signataires de l’appel « En 2017, Faisons Front commun »

Après 5 ans d’un gouvernement qui, à l’exception du mariage pour tous, a mené une politique similaire à celle de la droite, celle-ci s’apprête à revenir au pouvoir, radicalisée par sa concurrence avec une extrême droite dopée à la haine et au racisme. 

Il n’y a qu’une réponse possible à cette situation catastrophique : ouvrir à gauche et dans l’écologie la perspective d’une véritable alternative d’émancipation qui donne espoir et remobilise les classes populaires aujourd’hui désorientées et en colère. 


Il faut pour cela un projet novateur qui réponde aux besoins d’égalité, de solidarité et de fraternité. Qui affronte les défis d’une mondialisation dominée par la finance internationale et propose un nouveau mode de développement anti-productiviste et une refondation de l’Europe. Qui tourne le dos au démantèlement des droits du travail et donne de nouveaux pouvoirs aux salariés. Qui s’engage résolument dans la vitale transition écologique. Qui aille vers une 6ème République sociale et citoyenne. 

Mais pour que cette perspective puisse être porteuse d’une dynamique politique victorieuse, encore faut-il en créer les conditions avec un candidat qui l’incarne et puisse battre à la fois les sociaux libéraux, la droite et l’extrême droite. 

C’est pourquoi nous avons choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon. Cette candidature a rencontré indéniablement un écho dans l’opinion. Il faut maintenant qu’elle puisse rassembler largement. 

Malgré la très belle campagne qu’il avait faite en 2012, il s’en est fallu d’un cheveu que les forces du Front de gauche ne se mettent pas d’accord pour reconduire Jean-Luc Mélenchon comme candidat à la Présidentielle. C’est chose faite, heureusement, grâce notamment aux dix mille militant-e-s communistes, d’Ensemble!, du Parti de gauche, écologistes et bien d’autres qui se sont mobilisés dans l’appel à faire Front commun que nous avions lancé en septembre. 

Mais c’est chose faite du bout des doigts, sans accord politique, chacun avec sa bannière et son propre programme, et sans campagne ni cadre politique commun. 

Comment alors agréger toutes les forces disponibles et surtout répondre aux exigences d’un fonctionnement plus horizontal et citoyen portées notamment par la mobilisation contre la loi travail et Nuit debout ? 

C’est pourquoi nous proposons la mise en place d’un cadre commun de campagne ouvert et pluraliste susceptible de créer une dynamique de rassemblement. De plus, la division évitée à la présidentielle rentre par la fenêtre aux législatives et on s’apprête à assister à des affrontements fratricides dans les 577 circonscriptions. 

Cela aboutirait à éliminer purement et simplement de l’Assemblée nationale la gauche et l’écologie politique dignes de ce nom. C’est de la folie ! 

Une fois de plus, nous en appelons à la raison. Toutes les énergies doivent être mobilisées pour que Jean-Luc Mélenchon fasse le meilleur score possible à la présidentielle et – qui sait – crée la surprise et bouscule la donne ; et pour que les électeurs puissent voter dans toutes les circonscriptions pour des candidatures communes rassemblant les forces du Front de gauche, d’EELV et au-delà, dans la dynamique ouverte par la candidature de Jean-Luc Melenchon. 

Partout dans le pays nous devons concrétiser un Front commun qui réunisse toutes celles et tous ceux qui veulent ouvrir un nouvel espoir à gauche et dans l’écologie, et battre ainsi la droite et l’extrême droite. 

(tribune parue dans L'Humanité du 17 janvier 2017)

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