Le mercredi 8 février, à Nantes, s'est tenu, à l’appel de réseaux sociaux, un rassemblement en soutien à Théo, jeune d'Aulnay-sous-Bois victime de violences de la part de policiers en exercice. Environ 400 personnes y ont participé.
Alors même que, selon la presse et les témoignages, le rassemblement se tenait dans le calme, les forces de police ont commencé à faire pression, par leur nombre (au moins 16 fourgons de CRS) et par la mise en place des barrages filtrants aux entrées de la place du Bouffay.
Lorsque les participants sont partis en manifestation, la tension a monté, les forces de police lançant des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants et encerclant une partie d'entre eux sur le parking de la Petite Hollande ; des personnes ont été frappées à coup de matraque.
Vingt personnes ont été interpellées puis gardées à vue une journée dont seize à qui l'on ne reproche aucune violence mais qui ont refusé de se soumettre aux contrôles d’identité. Ces dernières ont été ainsi été arrêtées au seul motif qu’elles étaient manifestantes.
L'Observatoire nantais des libertés dans l'état d'urgence s'est, à plusieurs reprises, élevé contre les interdictions de manifester qui se sont multipliées depuis le printemps dernier (7 manifestations appelées par des réseaux sociaux ont été interdites du 19 mai au 26 septembre). Il conteste aujourd'hui cette atteinte au droit de manifester avec la mise en place de barrages filtrants, le blocage de la manifestation, l'arrestation de manifestants sans que rien ne leur soit reproché.
Ces événements s'inscrivent dans le contexte général de l'état d'urgence qui conduit à des dérives sécuritaires et dans celui particulier des violences commises par des policiers à Aulnay-sous-Bois qui portent atteinte à la sécurité des citoyens et à la crédibilité de la police elle même. Les citoyen-nes souhaitent bénéficier d'une police respectueuse des personnes et de leurs droits, garante des libertés et de la sécurité publique.
On a le sentiment que les choses se sont passées pour la manifestation du 8 février comme s’il y avait eu un traitement particulier par les forces de l'ordre car son objet concernait des comportements de policiers.
En revanche, la manifestation du samedi 11 février à Nantes sur la même question, à l’appel également de réseaux sociaux, a pu avoir lieu.
L'Observatoire nantais des libertés dans l'état d'urgence appelle à la vigilance permanente sur l'exercice des droits et des libertés dont le droit de manifester : observatoirelibertesnantes@rezocitoyen.net
L'Observatoire nantais des libertés dans l'état d'urgence composé d'associations (Association Républicaine des Anciens Combattants, Attac, Droit au logement, France Palestine Solidarité, Les Amoureux au ban public, Ligue de l’Enseignement-Fédération des Amicales Laïques, Ligue des droits de l'Homme, Maison des Citoyens du Monde, Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples, Mouvement National de Lutte pour l’Environnement, Syndicat de la Médecine Générale, Syndicat des Avocats de France, Tissé Métisse), de syndicats et de citoyen-ne-s a été mis en place le 15 décembre 2015.
Nantes le 15 février 2017
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