Emmanuel Macron n’est pas seulement un pur produit de l’élitisme
républicain de bon papa. Le jeune loup incarne à la fois la volonté
antidémocratique de casser le Code du travail, la fuite en avant libérale
de l’Union européenne et aussi un consternant désintérêt pour
les enjeux écologiques.
Jusqu’aux élections législatives des 11 et 18 juin, il devrait
en partie retenir ses coups : il doit en effet tenter à toute vitesse d’opérer
une recomposition d’ampleur, sans laquelle il n’obtiendra pas de majorité pour
gouverner. Il s’attachera à solliciter un consensus en vue d’une future loi sur
la transparence de la vie politique, et il mettra probablement un bémol à son
intention de liquider 120 000 emplois publics et de diminuer de 60 milliards
les dépenses publiques.
Dans ce contexte d’accélération et de choix décisifs pour l’avenir, l’enjeu principal
pour les partisans de l’émancipation est de conforter l’irruption citoyenne
qu’ont exprimé le vote de 7 millions de citoyens pour la candidature de Jean-
Luc Mélenchon et la percée du mouvement France insoumise.
Ne nous laissons
donc pas accabler par la rupture - provisoire, espérons-le - des discussions
entre le jeune mouvement et le PCF pour aboutir à des candidatures
communes. Et n’entrons pas dans le jeu mortifère, qui envahit les réseaux
sociaux ces jours-ci, consistant à lister les torts des uns ou des autres. Pour le
bilan, il sera temps… un peu plus tard.
Nous soulignons cependant qu’un projet politique nouveau ne pourra se forger
ni dans l’impasse d’un rapport ambigu au Parti socialiste, ni dans le fantasme
d’une histoire révolue. Le PCF subit aujourd’hui le contrecoup de ses errements
stratégiques et il ne peut plus dénier son affaiblissement sur la longue
durée.
Nous soulignons aussi que l’actuelle dynamique politique ne pourra pas
se structurer durablement dans un autre déni, celui de la diversité des sensibilités
de la gauche de transformation - qui ne se reconnaissent pas toutes dans
France insoumise.
À l’image de la puissante campagne menée depuis des mois, notre énergie
est tournée vers l’insoumission du plus grand nombre. Une nouvelle percée
spectaculaire est à portée de vote le 11 juin !
Editorial de l'hebdomadaire électronique Cerise, 12 mai 2017
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