Les électeurs et électrices ont rejeté le danger immédiat d’une accession au pouvoir de l’extrême-droite, et ce qu’elle aurait entrainé : remise en cause des libertés fondamentales, des droits démocratiques et sociaux, chasse aux étrangers, « préférence nationale » attisant le racisme…
Mais près de 11 millions de voix se sont portées sur Marine Le Pen, révèlant une poussée de ses idées nauséabondes dans la société. Il faut encore convaincre que les idées du FN ne sont pas « banales », les fascistes ont toujours utilisé la désespérance, qui s’est emparée d’une part importante de la population, pour se développer.
Il faut donc aller à la racine du mal.
Le Pen avance sous couvert d’un discours d’imposture sociale ! La politique du quinquennat de Hollande porte une grande part de responsabilité dans la désespérance. Mais l’essentiel est d’agir pour en finir avec les politiques néolibérales et néoconservatrices des gouvernements qui se sont succédés depuis quinze ans, qui n’ont apporté aucun progrès social pour le plus grand nombre et remis en cause nombre de libertés fondamentales.
En empirant ces choix, la politique de Macron accentuera les injustices et le danger du FN, si elle n’est pas combattue et rejetée par une alternative de gauche et écologique.
Face à E. Macron, agir et se mobiliser sans attendre
Ce vote ne donne pas à Emmanuel Macron légitimité pour appliquer sa politique. Il a été élu « par défaut », rassemblant des électeurs de tous bords pour barrer la route à M. Le Pen, mais certainement pas pour approuver la politique qu’il veut développer, qui n’a même pas réuni un quart des voix au 1° tour. Il n’a ni mandat, ni légitimité pour démanteler l’État social, augmenter la CSG, aggraver encore la loi Travail et remettre en cause les régimes de retraite comme il l’envisage.
Après la disqualification des deux partis de gouvernement, PS et Républicains, et la montée d’une gauche véritable avec les 20 % réunis par JL. Mélenchon, il ne pourra affronter le mouvement social sans crise politique majeure. Macron entend développer son projet ultra-libéral y compris par ordonnances dès cet été, ou en ayant recours au 49.3. La mobilisation de toutes les forces du mouvement social contre ces projets doit commencer dès maintenant.
S’unir aux élections législatives pour une alternative politique
Les prochaines élections législatives seront décisives pour faire vivre l’espoir qui a émergé au premier tour de la présidentielle avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
Nous devons faire élire des représentant.es d’une gauche véritable qui combattra la politique de Macron et travaillera à une alternative.
Rien n’est joué d’avance. Il faut empêcher Macron d’obtenir une majorité de député.es alliant des secteurs de la droite traditionnelle et la droite du Parti socialiste, qui continuerait et aggraverait les politiques du quinquennat de Hollande.
Pour cela, il est impératif que les forces qui ont soutenu la candidature de Jean-Luc Mélenchon se présentent ensemble dans les circonscriptions pour prolonger et élargir le succès du premier tour.
Au-delà, il est nécessaire de réunir des candidatures communes des forces de la gauche et de l’écologie, en rupture avec le social-libéralisme, ayant un poids suffisant pour s’opposer à la politique de Macron et faire front contre l’extrême-droite et les droites.
Reconstruire dès maintenant
La question de la reconstruction d’une gauche d’alternative est aujourd’hui posée. Les forces existent pour un large mouvement populaire. Elles doivent se regrouper et se dépasser à partir de la dynamique de la campagne de Jean-Luc Mélenchon et des aspirations au rassemblementd’une gauche véritable. C’est un défi crucial.
Communiqué de « Ensemble ! », le 7 mai 2017, 21 heures
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