"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
jeudi 10 mars 2011
Liberté immédiate pour Jovan Divjak
Serbe, ancien général de l’armée de Bosnie, ardent défenseur de Sarajevo ville multiethnique durant le long siège qu’a supporté cette ville, Jovan DIVJAK a été arrêté vendredi dernier 4 mars par les autorités autrichiennes en vertu d’un mandat d’arrêt international pour « crimes de guerre » délivré par les autorités de Serbie (qui demandent son extradition).
Jovan DIVJAK dirige l’association « L’Education construit la Bosnie-Herzégovine » qu’il a fondée et qui vient en aide aux enfants victimes de la guerre de toutes les communautés. Il a été décoré de la Légion d’Honneur en 2001 pour son «idéal d’un pays uni, qui cherche à se bâtir sur la richesse de ses différentes cultures » comme le déclarait M.Bernard Bajolet, Ambassadeur de France en Bosnie-Herzégovine à l’époque.
Les autorités serbes, qui ont toujours considéré son engagement en faveur d’une république multiethnique comme une trahison, ont, pour justifier leur demande d’extradition, ressorti un acte d’accusation publié par le Procureur militaire de Milosevic. Le gouvernement du Président serbe Tadic tente ainsi de faire oublier les responsabilités sanglantes de la Serbie dans le siège de Sarajevo et la destruction de la Yougoslavie.
La remise en liberté par les autorités autrichiennes, sous caution de 500 000 euros (prise en charge par le gouvernement du canton de Sarajevo) et avec assignation à résidence, mardi 8 mars, permettra seulement à Jovan Divjak de fêter, demain vendredi 11 mars, son 74ème anniversaire en liberté. Les Alternatifs exigent la levée de cette assignation à résidence et la remise en liberté pleine et entière de Jovan Divjak.
Communiqué commun CCFD - Terre Solidaire - Centre André Malraux / Paris Sarajevo Europe - Association Sarajevo - Fonds de dotation Agnès b. - Mir Sada - Mères pour la paix - Florence Hartmann
Jovan Divjak, ancien général de l’Armée de la République de la Bosnie-Herzégovine et directeur de l’association L’Education construit la Bosnie-Herzégovine, a été arrêté le 3 mars 2011 à Vienne par les autorités autrichiennes, sur demande du gouvernement serbe qui demande son extradition.
Jovan Divjak est un véritable symbole pour la ville de Sarajevo et pour de nombreux citoyens bosniens, comme en témoignent les fortes mobilisations en sa faveur en ce moment, suite à son arrestation à Vienne. Il est en effet connu et respecté pour avoir, tout en étant Serbe, rejoint l’armée de la République de Bosnie-Herzégovine dès le début de la guerre, en 1992, et avoir défendu durant tout le siège Sarajevo, ville emblématique de la coexistence. Il a ensuite fondé l’association "L’Education construit la Bosnie-Herzégovine" qu’il dirige jusqu’à aujourd’hui et qui vient en aide aux enfants, de toutes les communautés, victimes de la guerre. Grâce à son action civique, il incarne un engagement en faveur de la construction de la citoyenneté bosnienne au-delà des appartenances ethniques. Il a d’ailleurs été décoré de la Légion d’honneur par la France en 2001 pour son « idéal d’un pays uni, qui cherche à se bâtir sur la richesse de ses différentes cultures » comme le disait Bernard Bajolet, Ambassadeur de France en Bosnie-Herzégovine à l’époque.
Le refus de Jovan Divjak de suivre les sirènes nationalistes et son engagement en faveur d’une Bosnie-Herzégovine multi-ethnique lui valent d’être considéré comme un "traître" par les nationalistes serbes et ne lui a jamais été pardonné par les autorités serbes. Un acte d’accusation pour crimes de guerre avait été publié par le procureur militaire de Milosevic et a été reconduit en l’état par la justice serbe de l’ère post-Milosevic. C’est ainsi que Jovan Divjak figure, avec 18 autres personnes, sur la liste des suspects de crimes de guerre établie par la Serbie. Le Tribunal Pénal pour l’ex-Yougoslavie a refusé d’ouvrir une investigation pour les évènements incriminés par les autorités serbes, jugeant le dossier à charge fourni par la Serbie insuffisant pour justifier des poursuites, et en juillet 2010, la justice britannique a rejeté la demande d’extradition d’Ejup Ganic, l’un des 18 noms de la liste, pour les mêmes raisons.
Nous ne pouvons accepter que la justice soit détournée de sa mission première et serve d’instrument de vengeance. Cette affaire témoigne surtout du refus persistant des autorités serbes successives de reconnaître leur responsabilité dans le siège de Sarajevo.
En solidarité avec l’ensemble des citoyens bosniens qui se mobilisent en ce moment, et avec les associations de Serbie telles le Comité Helsinki pour les Droits de l’homme et la Youth Initiative for Human Rights qui manifestent leur solidarité, nous dénonçons cette arrestation abusive et nous demandons la libération immédiate de Jovan Divjak.
Appel de l’AEC Nantes
L’AEC-Nantes s’indigne de l’arrestation de Jovan Divjak et appelle à se mobiliser pour sa libération
Nous venons d’apprendre l’arrestation scandaleuse de Jovan Divjak le 4 mars à Vienne sur mandat d’interpol à la demande de la Serbie.
Nous sommes indignés par un tel acte d’abus de droit et de manipulation de la justice par le gouvernement de la Serbie. Le gouvernement de M. Tadic tente ainsi de faire oublier les responsabilités sanglantes de la Serbie dans la destruction de la Yougoslavie en "rééquilibrant les fautes" et en masquant l’insupportable protection et impunité dont bénéficie le général Mladic.
Plus gravement, la Serbie s’attaque à un symbole, celui de l’engagement du général Jovan Divjak, d’origine serbe né à Belgrade, pour une Bosnie libre, démocratique et multi-ethnique, refusant toute solidarité communautaire avec les agresseurs. Défenseur de Sarajevo durant le siège, puis animateur de la fondation « L’éducation construit la Bosnie-Herzégovine » (qui vient en aide aux enfants de toutes communautés victimes de la guerre), membre du Cercle 99 de Sarajevo qui oeuvre pour une Bosnie plurielle, Jovan Divjak a été et est un citoyen exemplaire pour l’avenir des Balkans.
L’AEC a pendant de nombreuses années soutenu l’action de Jovan Divjak et l’a reçu plusieurs fois à Nantes, notamment en 1998 lors des manifestations pour célébrer l’Edit de Nantes. L’AEC s’honore de l’amitié qui l’unit à Jovan Divjak.
Nous voulons également rappeler que J. Divjak a été décoré par la France de l’ordre de la légion d’honneur au titre de son combat pour une Bosnie multi-ethnique.
Nous en appelons au Président de la République et au nouveau ministre des Affaires étrangères pour
• qu’ils apportent leur soutien à Jovan Divjak ;
• qu’ils obtiennent de la Serbie qu’elle retire sa plainte totalement contraire à une intégration européenne et à un avenir de paix durable dans les Balkans ;
• qu’ils réitèrent l’exigence d’arrestation de Ratko Mladic et son transfert au TPI.
L’AEC invite les citoyens à manifester leur indignation et à faire pression pour obtenir la libération immédiate de Jovan Divjak :
• auprès de l’ambassade d’Autriche en France en leur adressant ce texte : paris-ob@bmeia.gv.at
Monsieur l’Ambassadeur,
Nous vous prions de transmettre à votre gouvernement notre exigence de libération immédiate de Monsieur Jovan Divjak, incarcéré en Autriche à la suite d’une demande scandaleusement infondée de la Serbie.
• auprès du ministère français des Affaires étrangères
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/na...
Monsieur le Ministre,
Nous vous appelons à apporter tout votre soutien à Monsieur Jovan Divjak, décoré de la légion d’honneur au titre de son action pour une Bosnie multi-ethnique. Nous vous demandons de tout faire pour obtenir sa libération et le retrait de la plainte scandaleusement infondée de la Serbie.
Pour exprimer directement en français votre solidarité à Jovan Divjak, son adresse : ogbh@open.net.ba
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