vendredi 14 septembre 2012

Sommet Environnemental : la continuité c'est maintenant. Et la démocratie pour demain ? Témoignage


Ce vendredi à Paris, il y avait, Place Iéna, un rassemblement annoncé largement sur la toile, mais dont aux dernières nouvelles, l'autorisation n'aurait pas été demandée. Il s'agissait à l'appel de l'ACIPA, du réseau Sortir du nucléaire, du collectif contre les gaz de schiste, de greenpeace, Attac, d'une organisation (de jeunes) contre les polluants chimiques dans l'agriculture et pour l'agriculture biologique et d'autres que j'oublie, de faire entendre aux personnes venues écouter Hollande annoncer les mesures environnementales. 

Des délégations étaient venues à Paris depuis Nantes et ailleurs, il y avait aussi un rassemblement au Champ de Mars qui devait faire venir une délégation à Iéna, une autre délégation devait être reçue au ministère des transports et venir rendre compte de cette entrevue. Vers 10h, nous étions une centaine à agiter des drapeaux et des banderoles, sagement regroupéEs devant le Musée Guimet. Nous étions quelques AlternatifEs. Nous commençons par apprendre que le matériel sono a été confisqué, sauf un petit porte voix ayant échappé à la confiscation. Puis, très rapidement, la pression des forces de l'ordre se fait plus grande, les barrières se referment et les RG sont partout (il y a de nombreuses photos prises ...).

Nous voyons arriver des files de camionnettes (au moins une quinzaine) et la situation se corse : interdiction de sortir. Les personnes venues en car et parties tôt matin avaient faim, soif et surtout envie d'aller aux toilettes : rien à faire, il n'y a que la tenue de banderoles qui permet un peu d'intimité vesicatoire. Il fallait voir le mépris de certains casqués en face de nous. On se presse vers les barrières qu'on remue "nous ne sommes pas des moutons" tandis qu'au point de passage on entend le slogan "on veut faire pipi". Des dames demandent l'installation d'une toilette sèche ...pas évident. Les téléphones portables fonctionnent à plein. Nous apprenons qu'Hollande a annoncé que Fessenheim serait fermée en 2016, pas un mot sur le nucléaire à part cela, que les 6 autorisations demandées pour des nouveaux forages seraient refusées, mais pas un mot sur les 61 déjà accordées, rien sur l'aéroport de NDdL, beaucoup de phrases sur la "sobriété" ... Sifflets. 


 On annonce aussi que la délégation du Champ de Mars n'est pas autorisée à venir (ils tournent autour de la Tour Eiffel. Nous sommes toujours enferméEs, il est 12h30 environ quand Martine Billard annonce que Jean Luc Mélanchon vient de dénoncer cet encerclement à la radio. Et bizarrement, l'étau s'allège, on peut sortir. Ce qui entraine que de nombreuses personnes quittent les lieux et que le groupe restant est réduit à la portion congrue. 

 C'est un compte rendu peut-être un peu long, mais je trouve que décidément, le changement n'est pas terrible.

Anne (militante des Alternatifs)

ci-dessous le texte du communiqué des associations et syndicats appelant au rassemblement :


Communiqué de presse pour le marathon de la sobriété à Paris le vendredi 14 et le samedi 15 septembre

Paris, le 13 septembre 2012 : Alors que le président de la République introduira les débats de la conférence environnementale, des associations, des syndicats et des collectifs citoyens organisent, place d’Iéna, du vendredi 14 septembre à 09h00 jusqu’au samedi 15 à 16h00, le premier marathon de la sobriété énergétique. Parallèlement à ce rassemblement, une cyber-manifestation est prévue sur le site www.30h.fr  (mis en ligne à partir de 09h00 le vendredi 14 septembre pour une durée de 30 heures).
Plusieurs centaines de manifestants sont attendus devant le palais d’Iéna pour participer à cette vigie citoyenne dont la vocation est de rappeler aux négociateurs l’impérieuse nécessité de changer de vision et réduire notre consommation d’énergie.

L’action de l’Etat doit s’inscrire dans la durée et reposer sur une logique et une cohérence dont les maîtres-mots sont « sobriété » et « efficacité énergétique ». Chaque décision ayant pour conséquence d’accroître durablement notre consommation d’énergie tout en favorisant les industries polluantes devra être dénoncée car elle a pour effet de créer le doute quant à l’ambition effective de l’Etat.

Les associations, syndicats et collectifs citoyens dénoncent ainsi les trop nombreuses décisions (ou non-décisions) qui ont ou auront pour conséquences de soutenir les pollueurs et gaspiller l’énergie : baisse du prix de l’essence, forage pétrolier au large de la Guyane, tentative de passage en force pour imposer l’aéroport de Notre Dame des Landes, criminalisation des militants opposés à la ligne THT Maine-Cotentin et poursuite du chantier de l’EPR, ballon d’essai sur les gaz et huile de schiste en vue de relancer un faux débat, multiples propos ministériels présentant le nucléaire comme une énergie d’avenir, soutien implicite aux agro-carburants, projets autoroutiers maintenus, etc.

Face à l’urgence climatique et à la menace nucléaire, un dialogue environnemental doit reposer sur une véritable cohérence politique, faute de quoi la crise écologique et sociale ne pourrait que s’aggraver.
Les associations, syndicats et collectifs citoyens exigent l’abandon du projet d’aéroport dit de Notre-Dame des Landes ainsi que les projets autoroutiers actuellement inscrits au Schéma national des infrastructures de transport, une décision politique immédiate de sortie du nucléaire (à commencer par l’arrêt immédiat du chantier EPR et la fermeture de Fessenheim), l’interdiction, quelle que soit la technique utilisée, de la recherche et de l’exploitation des gaz et huile de schiste. Parallèlement à ce coup d’arrêt à la destruction de notre environnement, à l’accaparement et l’artificialisation des terres, des mesures de soutien et d’accompagnement à la mise en œuvre d’une transition énergétique et écologique doivent être prises rapidement.

Cette transition ne pourra être mise en œuvre que sur la base d'une réelle relocalisation des activités et des niveaux de prise de décision. Dans ce sens, une série de mesures immédiates ou à moyen terme pourrait être prises. Du soutien à l’agriculture biologique aux filières courtes aux productions locales, à la création de monnaies locales, de banques éthiques aux initiatives de financement solidaires en passant par la gestion de l’eau en régies publiques, la sobriété énergétique et écologique, c’est possible !

Signatures : Agir Pour l’Environnement, ATTAC, Greenpeace, Union Syndicale Solidaires, Réseau Action Climat, ACIPA, Réseau Sortir du Nucléaire, Stop au pétrole et gaz de schiste, Quartiers en transition, Confédération Paysanne, Amis de la Terre  
Avec le soutien du collectif Figeac Non aux gaz de schiste, Stop au pétrole et gaz de schiste Rhône-Alpes, Convergence citoyenne pour la transition énergétique, reLOCALisons

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