A Paris le 14 septembre dernier |
C’est avec un mélange de colère et de consternation que nous avons découvert vos propos dans Ouest- France du 15 septembre. Que vous défendiez le projet de Notre Dame des Landes est parfaitement normal, compte tenu de vos positions et de vos engagements antérieurs. Que vous vouliez qu’il se fasse, nous l’avons compris depuis longtemps, notamment depuis la publication, dans le magazine du Conseil général de juin dernier, d’un encart de 8 pages à la gloire de ce projet d’aéroport présenté déjà comme une réalité. Mais que vous affirmiez, de manière péremptoire « qu’il n’y a aucun obstacle » et que « d’ailleurs l’aéroport est commencé », cela s’appelle du mensonge.
Nantes le 17 septembre |
A notre connaissance, il reste précisément des obstacles, dont des recours juridiques et une enquête loi sur l’eau pour laquelle la commission d’enquête n’a pas encore rendu son rapport. A moins que vous ne connaissiez déjà les conclusions des juridictions et de la commission d’enquête ? A moins que vous n’ayez déjà reçu de la Préfecture les arrêtés donnant toutes les autorisations ? Il faudra nous expliquer comment cela est possible dans un état de droit, et avec un gouvernement qui dit vouloir être exemplaire ! Est-ce digne d’un élu, qui plus est président d’une grande collectivité, de prendre ainsi des libertés avec les procédures ?
Nous transmettrons bien évidemment à la Présidente de la commission d’enquête votre interview pour qu’elle puisse juger de la considération que vous portez à son travail.
En réalité, Monsieur le Président, vous cédez au défaut le plus commun des politiques : vous pensez que votre volonté et votre verbe suffiront pour plier la réalité à votre désir. Vous dites que ceux qui prétendent que ce projet n’ira pas à son terme sont irresponsables ? Nous pensons, nous, que ce sont les porteurs de ce projet qui le sont, en persévérant dans un transfert inutile, coûteux et destructeur ; en avouant aujourd’hui que l’on aura « une desserte de haut niveau par la route » alors que la commission du débat public avait demandé que le nouvel aéroport soit parfaitement relié en transport en commun ; en avouant que le train c’est « à très long terme » pour ne pas dire jamais ? En avouant enfin que la question du maintien de la piste à Bouguenais est toujours pendante et qu’il faudra vraisemblablement payer alors qu’en 2010 la somme votée par les collectivités pour leur participation au projet avait été présentée aux élus comme ferme et définitive…
Une dernière question, Monsieur le Président : si les opposants ne représentaient pas une véritable menace pour la réalisation de ce projet, en feriez-vous autant vis-à-vis de l’opinion pour faire croire à sa réalisation ?
Bien que vos propos, rapportés dans cette interview, nous semblent très irrespectueux du droit, nous sommes toujours prêts à vous présenter nos arguments.
Soyez sûr, en tout cas, Monsieur le Président, de notre entière détermination à continuer à « faire obstacle » et recevez nos salutations militantes !
Les coprésidents du CéDpa Françoise Verchère – Jean Paul Naud
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire