"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
mercredi 5 septembre 2012
"Rien de décisif ne sera gagné sans mobilisation sociale" par Jean-Jacques Boislaroussie
François Hollande et la majorité P.S. n'ont certes pas été élus pour engager une transformation radicale de la société. Mais un grand nombre de celles et ceux qui avaient choisi de chasser Sarkozy et sa clique avaient aussi, pour le moins, quelques espoirs de changements. Or, l'enlisement du pouvoir, quatre mois après la séquence électorale, est patent. Certes quelques signes positifs pour l'Ecole sont donnés, et des mesures fiscales moins iniques que celles de la droite sont prises. Mais, sur des terrains essentiels, la politique Hollande-Ayrault ne se distingue que symboliquement, ou pas du tout, de celle de la Droite. C'est le cas avec le projet de ratification du Traité européen d'austérité, recul majeur.
La mobilisation la plus large est à l'ordre du jour pour combattre ce déni de démocratie, expliquer encore les enjeux sociaux de cette capitulation politique : nous serons en masse dans la rue dans quelques semaines pour nous y opposer. C'est le cas pour ce qui concerne les Rroms, mis à la rue et expulsés sans que soit mise en oeuvre une politique simplement humaine.
Enfin, l'illusion de faire revivre des concertations et compromis entre le capital et le travail se heurte à la réalité d'un capitalisme financier prédateur : la multiplication des plans de licenciements et de liquidation d'entreprises en témoigne, PSA, Doux, Sanofi, Fralib...
La riposte est d'abord la défense de l'emploi et des droits sociaux, mais, pour les autogestionnaires, elle doit prendre en compte les enjeux des reconversions nécessaires pour maintenir les activités productives dans une nouvelle logique écologique, durable, socialement utile. Les front défensifs les plus larges sont indispensables, ils seront évidemment composites, c'est pourquoi nous devons porter, avec d'autres, un projet alternatif rouge et vert.
Rien de décisif ne sera gagné sans mobilisation sociale, démocratie active, sans ouvrir maintenant des brèches dans un système de domination capitaliste, productiviste, autoritaire, pour, simplement, prouver que "c'est possible".
Rien de décisif ne sera gagné sans l'appropriation sociale, outil pour l'émancipation des salariéEs, l'intervention des usagerEs et consommateurs/trices, la réorientation de l"économie. L'aspiration autogestionnaire n'est ni un dogme ni une utopie pour après demain, elle traverse aujourd'hui des secteurs mobilisés du salariat. Construire les rapports de forces par les cadres unitaires les plus larges face à l'enlisement, porter l'aspiration autogestionnaire et écologiste, telles doivent être les priorités de la gauche alternative.
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