samedi 29 septembre 2012

La rigueur n’est ni de gauche ni de gauche, par Clémentine Autain


Dimanche 30 septembre, un mouvement social et politique s’exprimera dans la rue pour dire sa détermination à combattre l’austérité. Le nouveau traité européen avec sa fameuse “règle d’or” ne passera pas comme ça, sans résistance, sans force critique, sans espoir dans une alternative. Nous ne pouvons accepter que le FMI, la BCE et l’UE nous imposent leur réponse aux crises que nous traversons car celle-ci a échoué partout en Europe, apportant son lot de paupérisation, de creusement des inégalités, de récession économique. Les Grecs ont payé le prix fort de cette solution qui n’en est pas une. 

Nous savons où mène la résorption de la dette par une casse des droits, des protections, des solidarités : au désastre humain et, contrairement à l’objectif affiché, à l’aggravation des déficits publics. La rigueur est une logique mortifère pour le plus grand nombre. Elle détruit les protections, elle brise les possibilités d’une vie digne, elle mine les marges de manoeuvre des pouvoirs publics, elle abîme la démocratie. Les peuples subissent les conséquences de la mainmise des marchés financiers que l’espace politique institutionnel leur a conférée ces dernières décennies. 

Un autre horizon doit s’imposer. 

Au Portugal, la mobilisation sociale, notamment via les réseaux sociaux, a permis de faire reculer le gouvernement sur l’une des mesures-phares de sa politique de rigueur. Deux milliards d’euros devaient passer de la poche des salariés à celle des grands patrons par le biais d’une augmentation des cotisations sociales et d’une baisse simultanée des cotisations patronales. La colère a gagné. La contestation populaire peut et doit se développer partout en Europe pour porter l’exigence d’un changement de modèle de développement. Un gouvernement d’une gauche conséquente devrait mener cette bataille contre l’austérité, chercher les points d’appui partout en Europe pour faire reculer le pouvoir de la finance, relancer un cycle économique vertueux, faire vivre la démocratie. 


EELV a décidé de rejeter le traité européen. À la bonne heure... La décision paraît décalée au regard du choix de participer à un gouvernement qui mettra en oeuvre la rigueur budgétaire. Chacun peut en saisir la contradiction. Les tenants de l’écologie politique sauront-ils tirer toutes les conséquences de ce parti pris contre le traité ? Cela supposerait, pour commencer, de trouver le chemin de la manifestation dimanche... Car l’unité de la gauche d’alternative, articulée au social, est l’une des clés pour voir grandir une autre voie, celle de l’émancipation humaine.

Cet article de Clémentine Autain a été publié dans la dernière livraison de Cerises, l'hebdo des communistes unitaires

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